Shadow of the Beast (Megadrive, 1991)

icone megadrive japSHADOW OF THE BEAST
Titre alternatif : Shadow of the Beast: mashô no okite
Année : 1991 (1992 au Japon)
Studio : WJS Design
Éditeur : Victor Interactive Software
Genre : Bête et Méchant
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche


Transformé en bête difforme, vous devrez vous frayer un passage au travers de forêts millénaires et de profondes cavernes, dans un monde médiéval-fantastique aux sombres relents de technologie moderne. Tout cela afin de mettre un terme au destin de votre Maître. Et ainsi pouvoir redevenir humain ?

Bien avant les trolls playstifirés et xboiteux (voire wiicopathes ?) qui inondent désormais le web, il fut un temps où une guéguerre moins rageuse avait lieu. Entre pro-Amiga et Ataristes. Entre gens élégants, donc. Mais la mauvaise foi était déjà de mise, et on garde tous en mémoire la manière dont certains Ataristes s’amusèrent à revoir les capacités de l’Amiga à la baisse. Aussi, lorsque SHADOW OF THE BEAST sortit sur la machine de Commodore, beaucoup n’y virent qu’une simple démo, certes magnifique, mais parfaitement injouable.

Vous l’aurez aisément compris, moi je penche du côté de l’Amiga  : en toute objectivité, what else ? :-). Mais il faut bien reconnaître que les Ataristes de l’époque avaient un peu raison, concernant l’Amiga 500 et son jeu mètre-étalon. Certes le soft de Psygnosis était un véritable chef d’œuvre de technicité (scrolling parallax et différentiels, 128 couleurs affichées simultanément, des musiques exceptionnelles)… mais le gameplay était hélas extrêmement limité (un saut, un coup de pied foireux, un coup de poing), et qui plus est parfois un peu prise de tête (le perso ne répondait pas intuitivement, ainsi souvent vous cogniez dans le vide et non dans le monstre pourtant en face de vous, qui en profitait alors pour vous flinguer).

Néanmoins, ce que certains Ataristes avaient alors oublié, c’est que SHADOW OF THE BEAST faisait entrer le jeu vidéo sur ordinateur dans une autre dimension : le grand spectacle, la forme qui prenait le pas sur le fond. Le jeu était tellement incroyable pour l’époque, les musiques de David Whittaker tellement sublimes, que tout cela poussait les joueurs à progresser sans cesse. Pour avoir la chance d’admirer un nouveau tableau inouï, ou l’occasion d’écouter l’une des nombreuses mélodies aujourd’hui entrées dans la légende vidéoludique. Et grâce à cette motivation, certains sont parvenus à relever le défi fou de terminer SHADOW OF THE BEAST, pourtant réputé comme l’un des titres les plus difficiles de sa génération. Sur ma petite personne la carotte technologique a marché, puisque je suis parvenu à finir SHADOW OF THE BEAST plusieurs fois. En raison de la violence des joutes, quelques joysticks y ont néanmoins laissé leur vie. Guerre et paix à leur âme.

Quand presque tout l’intérêt d’un jeu réside dans ses prouesses techniques, à quoi bon le porter sur tous les supports possibles et imaginables, plus faibles que l’Amiga originel ? L’argent, bien évidemment. Pour les joueurs, hélas, l’intérêt est tout relatif. La version Megadrive, par exemple, est réputée comme étant l’un des meilleurs (ou moins mauvais) portages de la Bête. Il faut avouer que ça demeure très correct pour la machine, mais quand on a connu la version Amiga, la mouture de Sega devient tout simplement accessoire. Les graphismes sont tout juste passables par rapport à l’Amiga, mais pourtant bons pour la Megadrive (ils sont meilleurs sur la cartouche japonaise – que j’ai testée) et les musiques donneront envie de se jeter par la fenêtre à tous les fans des compositions signées David Whittaker (il s’agit bien des mêmes mélodies, mais passées au hachoir de la Megadrive…).

Et d’un côté vidéoludique, SHADOW OF THE BEAST sur Megadrive n’a hélas que très peu d’intérêt, tant les excellents jeux d’action en 2D sont légion sur cette machine (et franchement les petits coups de poing tout mous du personnage principal finissent par taper sur le système quand les musiques originelles ne sont plus là pour tempérer votre ardeur).

Jeu culte pour des raisons qui divisent, SHADOW OF THE BEAST n’est hélas, sur Megadrive, que l’ombre de l’ombre de la Bête.

Note :     Nostalgie :

Un jeu qui repose sur ses prouesses technologiques perd inévitablement en intérêt lorsqu’il est porté sur des machines moins performantes que l’originale (ici l’Amiga). Du coup, sans son plumage divin le bel oiseau de proie de Psygnosis aura bien du mal à titiller la fibre nostalgique des joueurs des années 80. Malgré tout, la version Megadrive (japonaise) constitue à ce jour l’un des meilleurs portages de la Bête sur consoles (la version SNES fait de la peine, quant à celle sur PC Engine, elle est certes moins jolie mais se révèle beaucoup plus jouable). Enfin bon, quand on est un vieux nostalgique du joystick, difficile de ne pas se fendre de quelques bâtons de joie.

Présentation du jeu en 1992 :

mag vintage

Shadow of the Beast (Megadrive, 1991)
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2 réflexions au sujet de “Shadow of the Beast (Megadrive, 1991)”

    • Bonjour ced83. En fait je ne joue pas sur émulateurs (sauf pour les vieux ordi), et comme je n’ai ni Lynx ni Master System, je ne peux pas tester SOTB sur ces consoles. L’année prochaine j’ai prévu de me prendre une Lynx, SOTB sera l’une de mes priorités sur cette machine 😉

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