Conspiration (Amstrad CPC, 1988)

icone Amstrad_CPC464CONSPIRATION
Titres alternatifs : Conspiration de l’An III / Le défi des derniers rois
Année : 1988
Studio : Ubisoft
Éditeur : Ubisoft
Genre : Révolution-nerd
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette


Après avoir pris un gros coup derrière la tête, vous allez vous réveiller près de deux siècles plus tôt, au temps de la chouannerie. Aurez-vous un rôle à jouer dans la glorieuse (mais sanglante) Histoire de France ?

CONSPIRATION fait incontestablement partie des titres phares de l’Amstrad. Seize couleurs affichées, quelques images digitalisées : oui CONSPIRATION fait encore mieux que SRAM (pour rester dans les softs à analyseur syntaxique) et fut le premier vrai jeu d’aventure à m’avoir vraiment fait « voyager ».

CONSPIRATION est un jeu d’aventure textuel. Entendez par là qu’il vous faudra écrire toutes les actions que vous souhaiterez accomplir. L’occasion pour le joueur de se creuser les méninges comme jamais, puisque les développeurs n’ont pas vraiment été tendres en proposant une interface très sévère. La moindre faute d’orthographe ou l’utilisation d’un synonyme en lieu et place du mot originellement attendu pourrait fort bien vous empêcher de progresser. Et là tout de suite, on se dit que le concept du jeu d’aventure textuel ne pourrait plus exister de nos jours, une certaine jeunesse ayant de graves problèmes quand il s’agit d’écrire une phrase de deux ou trois mots sans la moindre faute d’ortho (le langage SMS m’a tuer).


Obsédé textuel !

Difficile, parfois prise-de-tête (on a du mal à se situer géographiquement avec les quatre points cardinaux), et doté d’une piste sonore transparente (on a tout juste droit à quatre ou cinq sons digitalisés durant l’ensemble de l’aventure), CONSPIRATION n’en demeure pas moins une belle référence dans son genre. L’ambiance est excellente (Révolution Française, complots, royauté, meurtres et secrets bien gardés), les images absolument superbes, des indices sont souvent disponibles (en tapant AIDE) et l’humour fait souvent mouche (il y a même des jeux de mot que j’ai utilisés plus de vingt après sans savoir qu’ils étaient déjà présents dans CONSPIRATION !).

Le « truc » génial, pour l’époque et pour le révolution-nerd que j’étais alors, c’est la manière dont le jeu nous fait basculer dans la grande aventure. CONSPIRATION commence en effet très doucement, presque placidement. Un appartement quelconque, une cage d’escalier comme il y en a tant et une banlieue perdue parmi d’autres dans la région parisienne. Puis viennent les premiers indices, ces premiers pas vers l’église Saint Eustache, la découverte d’un missel bien mystérieux et l’annonce d’un rendez-vous qui ne l’est pas moins, dans la commune de Saint Florent Le Vieil. C’est là, entre la vieille ville et son abbaye, que tout va s’accélérer : un coup sur la tête, un voyage inattendu dans le temps et un réveil auprès des Chouans…

CONSPIRATION est donc un jeu qui m’a profondément marqué. Il a forgé ma passion pour les jeux d’aventure, et m’a donné le goût des challenges relevés. Rejouer à CONSPIRATION aujourd’hui est par conséquent la promesse d’un improbable voyage dans le temps ; la fin des années 80. À une époque où les joueurs n’avaient pas besoin d’un soft au budget pharaonique pour être transportés.

Le jeu d’aventure textuel est mort ! Vive le jeu d’aventure textuel !

Note :   Nostalgie :

Attention à l’orthographe et choisissez bien vos mots. L’analyseur syntaxique de CONSPIRATION ne laisse en effet rien passer (ou presque) et c’est peut-être là son plus grand défaut (avec la mauvaise gestion des points cardinaux : SRAM faisait mieux en la matière). Un joueur plus ou moins néophyte en la matière ne devrait donc pas tenir plus de cinq minutes face à tous les écrans fixes qui se succèdent à l’écran. Les autres, celles et ceux qui ont grandi avec les SRAM et consorts, devraient au contraire replonger dans l’aventure avec un sourire béat. Et l’espoir de voir, un jour, le jeu d’aventure textuel revenir sur le devant de la scène, par le biais d’une interface de reconnaissance vocale, par exemple ?

PS : le jeu se terminait sur un écran annonçant LA CONFRÉRIE DES MUETS. Hélas, trois fois hélas, cette suite ne vit jamais le jour…

mag vintage

Conspiration (Amstrad CPC, 1988)
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8 réflexions au sujet de “Conspiration (Amstrad CPC, 1988)”

  1. Salut,

    Sympa ce blog que je ne connaissais pas ! 🙂 Je voulais savoir, est-ce que par hasard tu te débarrasserais de tes jeux d’aventure sur Amstrad ? Si oui, n’hésites pas à me faire un retour !

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    • Hello. D’après ce que j’ai vu sur ton site après l’avoir survolé, tu es bien mieux fourni que moi en jeux micro…et pour cause : je n’en ai plus aucun ! Je joue à l’Amstrad via émulateur. Par contre sur consoles j’ai beaucoup de jeux…mais rebâtir une vraie collection micro, c’est une tache de titan…sans parler des supports (cassettes, disquettes) qui vieillissent mal, non ?

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      • Salut ! Merci pour la réponse ! Ok dommage pour l’émulation. Personnellement je n’y touche pas, j’ai déjà trop à faire avec tous mes jeux et jouer à quelque chose d’immatériel ce n’est pas ma came.

        Si tu as regardé les photos en page d’accueil, elles ne sont pas du tout à jour ! 😮 J’ai dû rajouter une bonne dizaines de vitrines depuis le temps… C’est clair que les jeux micro prennent trop de places. Alors qu’avant je n’y touchais pas, depuis que j’ai (re)découvert des jeux comme Day of the Tentacle, Sanitarium, Sam & Max et compagnie, je n’ai pas pu m’empêcher de les collectionner aussi alors qu’à la base je suis plutôt axé consoles comme toi je pense…

        Bref, tant pis et merci quand même ! 😉

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        • Moi non plus je n’aime pas l’émulation…mais après il y a ce qui est humainement possible…ou pas. Me faire expédier un Amstrad, son moniteur (!) jusqu’au Japon…et ensuite galérer pour trouver les jeux (qui n’existent pas dans mon pays)…ça représente beaucoup d’énergie, de risque (pour l’expédition) et de frais pour des softs qui n’ont que trop rarement bien vieilli (malgré toute l’affection que je leur porte). Bon après si je trouve un généreux donateur qui me propose une machine full set avec plein de jeux, je réfléchirai à la question et investirai peut-être dans les frais de port, hein 🙂 Au moins pour les consoles, ici j’ai tout sous la main.

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  2. Tout dépend ce qu’on cherche en fait. Perso, l’emulation ne me dérange pas étant donné que je cherche juste à rejouer à certains jeux, mais en aucun cas à rejouer à certains jeux dans les mêmes conditions qu’à l’époque.

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    • Je cherche la sensation originelle. Et les quelques jeux que je chronique sur ce blog via émulateur (jeux micro only), ce sont des jeux auxquels j’ai déjà joué sur la véritable machine dans ma jeunesse. Quand je vois le site Grospixels (que j’aime beaucoup quand même) qui teste tellement de titres via émulateur, ça me laisse songeur. On n’est pas sur la même longueur d’ondes. Idem : ignorer une conversion d’un hit de l’arcade sur Famicom ou Megadrive, sous prétexte qu’on peut jouer à la version arcade via MAME, moi c’est un truc que je ne comprends pas. Punaise…qu’est ce que je hais l’émulation en fait…

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