Asphalt (Amstrad CPC, 1987)

icone Amstrad_CPC464ASPHALT
Année : 1987
Studio : Ubi Soft
Éditeur : Ubi Soft
Genre : Highway To Hell (mais vraiment)
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette


Les États-Unis, en 1991, ont fait passer une loi visant à autoriser l’armement des véhicules personnels. Les pires rebuts de la société ne vont pas se faire prier, et certaines autoroutes vont bientôt se transformer en zones de terreur motorisées. Au volant d’un camion comportant un chargement très précieux, vous allez tenter de réaliser l’impossible : survivre à l’autoroute la plus dangereuse du pays. Oui aux États-Unis, l’asphalte c’est la jungle !

Ce petit jeu d’Ubisoft prend place en 1991, au sein d’États-Unis broyés par le système et se faisant bouffer par les plus forts. Et là on se dit que les scénaristes du jeu se sont trompé de quelques décennies, puisque si l’apocalypse n’a pas encore eu lieu au moment où j’écris ces lignes, en 2011 les États-Unis ont tout de même failli basculer dans la crise économique absolue sous la forme d’une terrible banqueroute. Mais la fin du monde n’est pas loin, n’en doutez plus : MAD MAX au pays de l’Oncle Sam, ce n’est que partie remise !

Il faut bien évidemment voir, dans ASPHALT, un hommage appuyé à la franchise cinéma qui fit de Mel, un mâle. Très franchement, on se croirait en plein MAD MAX 2, avec notre gros camion qui roule des mécaniques et qu’il faut mener à bon port en se frayant un passage au travers de hordes de gangs motorisés. Le jeu se révèle alors super simple, prenant et original. Avec le joystick vous contrôlez le camion (haut et bas pour le déplacer dans la largeur de la route – vue de dessus) ainsi que la mitraillette fixée sur le toit (droite et gauche pour la faire tourner à 360 degrés). La barre espace vous permet quant à elle de sélectionner l’arme de votre choix parmi trois : la mitraillette, les mines (dévastatrices pour vos poursuivants) et les jets de flammes (arme latérale qui ne sert hélas quasiment à rien).

Je me suis toujours demandé, lorsque j’étais gamin, si j’étais vraiment mauvais ou si ça venait du jeu… car je n’ai jamais pu vraiment progresser dans ASPHALT. Et à force de me faire refaire le portrait au bitume par des chauffards patibulaires, j’avais fini par lâcher l’affaire. Plus de vingt ans plus tard, je tiens enfin ma réponse : je ne suis pas un grand dieu du volant ni un sous-pape de sécurité, certes, mais c’est surtout ASPHALT qui est beaucoup trop dur ! Et on ne peut même pas parler de hardcore gaming, ici. Le hardcore gaming s’entend de jeux vidéo très durs mais jouables, et dans lesquels on peut progresser si on s’en donne la peine. Dans ASPHALT, ce n’est pas tout à fait le cas : notre camion est hyper lent, il est parfois impossible d’éviter certains tirs ennemis, et quatre vies seulement disponibles minent considérablement la courbe de progression du joueur (je n’ai jamais fait mieux que le troisième niveau).

ASPHALT n’en demeure pas moins un jeu qui marque (oui j’ai encore des traces de pneu sur la tronche). Il fait appel à la mémoire (quel véhicule apparaitra dans les prochaines secondes ?), à la stratégie (votre camion porte des couleurs pour vous informer des parties les plus fragilisées) et à la patience (faut être courageux pour avoir envie d’aller plus loin). Votre camion peut ainsi bloquer les side-cars (ils deviennent ainsi inoffensifs), shooter les voitures et motos derrière lui en diagonale (soit en bougeant le camion en même temps : vital pour éviter d’essuyer trop de tirs ennemis) voire même jouer pare-choc contre pare-choc dans un déluge d’étincelles pixelisées du plus bel effet. Mais je vais arrêter ici mes conseils, car je suis assez mal placé pour en faire (je vous rappelle que je n’ai jamais fait mieux que le troisième niveau !). Par contre, je peux vous renseigner sur les différentes manières de crever (et pas seulement vos pneus) : tout d’abord à cause du manque de munitions (les balles sont illimitées mais le temps de reload est conséquent). Ensuite, parce que certains tirs ennemis sont tout simplement inévitables (ça fait plaisir). Après, comment ne pas signaler les voitures adverses qui explosent devant vous (attendez quelques secondes avant de crier victoire) et qui finissent par vous bloquer le passage, endommageant votre camion jusqu’à provoquer son explosion (je vous avais bien dit de ne pas crier victoire trop vite). En gros, dans ASPHALT, vous mourrez tellement vite que vous ne pourrez même pas voir tous les ennemis du jeu (j’ai cru apercevoir, dans l’intro, des gangsters qui grimpaient sur les côtés de votre camion : bien évidemment je ne suis jamais allé jusque là).

C’est à se demander si, pour les jeux micro de l’époque, les programmeurs engageaient des bêta testeurs… En fait je crois détenir la réponse… et c’est d’ailleurs ce qui fait toute la différence entre les jeux micro de l’époque, et les jeux console sortis au même moment : la finition, un gameplay plus équilibré et un level design mieux pensé (oui parce que dans ASPHALT le décor est toujours le même – s’il change après le troisième niveau je prie les programmeurs d’Ubisoft de bien vouloir excuser mes propos). À la manière du camion du jeu, ASPHALT ne tient au final pas vraiment la route sur la longueur. Il n’en demeure pas moins un soft marquant pour son époque.

[EDIT] C’est après avoir rédigé la chronique d’ASPHALT que j’ai pu mettre la main sur une version crackée, avec vies et munitions infinies… après plus de vingt années passées à ruminer ma vengeance envers ce jeu injuste (la vengeance a un moteur diesel, c’est lent à démarrer). J’ai donc enfin pu terminer ASPHALT et vérifier ma théorie : oui le jeu d’Ubisoft est absolument impossible à terminer sans tricher. Dix niveaux super longs (on n’en voit jamais la fin) et de plus en plus durs avec notamment énormément de passages où vous ne pouvez pas éviter les tirs et/ou la mort.

Note :         Nostalgie :

ASPHALT est un jeu original, un peu nerveux et bien pensé : un vrai remake de MAD MAX 2 sur le petit Amstrad avec en sus une jaquette qui vend du rêve motorisé, ça ne se refuse pas ! Mais en fait si : le jeu est tiré vers le bas par une difficulté qui n’est même pas hors du commun… elle rend ASPHALT tout simplement impossible à terminer. Je dis bien im-po-ssible. Quiconque parviendrait à boucler ASPHALT sans tricher serait invité à mes frais dans le bar routier de son choix.

Une vidéo de gameplay (le bonhomme se débrouille bien, mais c’est pas suffisant) :

.

mag vintage

Asphalt (Amstrad CPC, 1987)
Note
Nostalgie
L'avis des lecteurs0 Note
0

7 réflexions au sujet de “Asphalt (Amstrad CPC, 1987)”

  1. Il faudrait vraiment que l’intro et la jackette soit fidèles aux jeux…ah oui, on ne l’achèterai pas sinon. ou alors rendre le jeu aussi intéressant que l’histoire et la jackette, il était où le bioman bleu armé qu’on voit sur l’intro.

    Répondre
  2. Souvenirs sympas d’un des premiers jeux que j’ai tâté sur du CPC mais que je n’ai jamais dù posséder moi même. M’étonne pas que c’était pas finissable, du jeu UBI dans toute sa splendeur (pour tant chuis persévérant 😀 ). Un bon jeu et un bon moment en tout cas, merci pour le test 😉

    Répondre
    • Aaaaaah Ubi. Disons qu’au moins à l’époque, ils avaient une excuse pour sortir des jeux buggés ou que l’on ne pouvait pas terminer. On va dire que ça s’est pas forcément arrangé avec le temps 🙂
      Merci pour le message Fagal !

      Répondre

Laisser un commentaire

Note
Nostalgie
Note finale