RoboCop (Famicom, 1989)

icone FamicomROBOCOP
Année : 1989
Studio : SAS Sakata
Éditeur : Data East
Genre : piquée au vif, la tôle est froissée
Joué et testé sur Famicom
Support : cartouche case blanche 2


Detroit, dans un futur proche, est gangrénée par la corruption et les sociétés surpuissantes, qui prennent maintenant le pas sur les services publics. Pour restaurer l’ordre dans les rues d’une ville régulièrement mise à sac, un savant de l’OCP va utiliser le corps d’un flic récemment assassiné par un gang sauvage. Avec ce qu’il reste d’Alex Murphy, le scientifique en question va créer RoboCop. Mais alors qu’il pensait avoir effacé la mémoire de Murphy, ce dernier va, contre toute attente, se rappeler de son passé. RoboCop va alors partir à la recherche du gang responsable de sa mort… et au passage éradiquer la pègre ayant déjà largement noyauté la police et l’OCP.

Prime directives:

1 : Serve the public trust
2 : Protect the innocent
3 : Uphold the law
4 : Avoid the stairs

Le jeu ROBOCOP (tiré du chef d’œuvre de Paul Verhoeven que je ne vous ferai pas l’injure de présenter) est tout d’abord sorti sur bornes d’arcade, en 1988. Il est l’œuvre de Data East qui a eu alors l’ingénieuse idée d’utiliser le moteur de DRAGON NINJA pour se faciliter la vie (en gros ils ont fait de l’ED-209 avec du vieux). Ne soyez donc pas surpris de retrouver des sprites de la même taille, des niveaux à scrolling horizontal construits de la même manière (jusque dans la possibilité de se déplacer sur deux plans en hauteur), des bonus très proches d’un jeu à l’autre (il vous faudra vous baisser à l’identique pour les ramasser), quasiment les mêmes barres d’énergie et de temps, et des ennemis qui vont fondre sur vous selon des patterns différents, soit, mais dans un style similaire. Maintenant, ROBOCOP introduit une différence de taille par rapport à DRAGON NINJA : il mélange le bon vieux beat’em all (simples coups de poings pour RoboCop, ne lui demandez pas de faire des coups de pied sautés) avec le run & gun (même si techniquement Murphy ne court jamais). Et pour nous forcer à alterner avec les deux (parce que franchement on est tenté de n’utiliser que la pétoire de base de Murphy, qui dispose de munitions illimitées), les développeurs ont utilisé une pirouette scénaristique très maline (même si frustrante pour le joueur) : RoboCop est en effet forcé d’utiliser ses poings dans les lieux où son arme est susceptible de représenter un danger potentiel pour le public.

Le portage du jeu de Data East sur la Famicom est sans doute l’un des meilleurs – peut-être même le meilleur, bien que la version Amiga soit plus fidèle. Bien évidemment il est incomparable avec le jeu original, mais il n’a jamais été question de comparer un soft sorti sur Famicom avec un titre de borne d’arcade. Le principal, sur la Famicom, est bien là : RoboCop est relativement maniable, peut tirer dans toutes les directions, se baisser, ramasser des bonus (dont des armes différentes) et utiliser quatre options pour enrichir le gameplay – dont deux seulement se révéleront utiles. La première qui vous permet de savoir si un passage secret se trouve non loin de vous, et la seconde vous indiquant qu’un ennemi ne craint pas les balles. RoboCop ne peut donc pas sauter (ça parait évident mais c’était possible sur la version arcade) : oui Murphy est particulièrement lourd, mais cette lourdeur fait partie de « l’imagerie RoboCop » et est, à mon sens, tout simplement incontournable pour un jeu mettant en scène un tel personnage. On pourra malgré tout regretter quelques approximations dans le gameplay : diriger un robot un peu pataud, OK. Mais galérer comme un malade pour mettre un pied devant l’autre pour prendre les escaliers : non (sans rire, il faut parfois s’y reprendre à dix fois). Dans le même genre (lourd pourquoi pas, lourdingue surtout pas), comment ne pas parler de la possibilité, pour RoboCop, de se protéger avec ses poings ? Sauf que le bouton pour faire ça a dû être choisi par le machiavélique Dick Jones en personne : il s’agit du bouton select (?!?), absolument inutilisable quand on est en plein cœur de l’action. Autre détail qui fait mal : le temps limité. Pour le justifier, on nous explique que les batteries de RoboCop se vident rapidement. Je veux bien, mais dans la version Famicom, la batterie de notre héros se décharge plus vite que celle d’une 3DS. Un comble ! C’est particulièrement irritant durant le dernier niveau, de loin le plus difficile de tous puisque tout s’y joue à la seconde près… Je ne vous explique même pas le nombre de fois que j’ai dû le recommencer… et voir RoboCop se recroqueviller comme un tas de tôles froissées à cause de sa batterie alors que le boss final (l’ED-209) n’avait plus qu’une seule barre de vie… Ça donnerait presque envie de balancer son pad (mais comme il est fixé à la console qui pèse seulement quelques centaines de grammes, mieux vaut se retenir !).

Mis à part ces défauts, la version Famicom de ROBOCOP est très sympa, et demeure mon portage préféré à ce jour… même si des armes ont disparu (et pourtant elles sont présentes dans les versions micro), voire même des niveaux, et quelques ennemis sont aussi passés à la trappe (des boss, mais aussi quelques méchants lambdas, par exemple ceux armés de tronçonneuses ou équipés de jet-packs). En gros, ROBOCOP sur Famicom ne respecte pas tout à fait la borne d’arcade, mais est au contraire en parfaite adéquation avec un certain «esprit Nintendo 8 bits». On est sur une Famicom, et ça se sent (ça se voit car ça pique les yeux diront les plus jeunes) : le jeu est jouable mais ne pardonne rien (heureusement les continus sont infinis dans la version japonaise), il y a quelques petits passages secrets, des ennemis dont il faut connaître les patterns, des niveaux à recommencer de nombreuses fois pour en saisir toutes les subtilités, des passages inédits (le tapis roulant, les hélicoptères…), le tout illustré par le thème original du film remixé dans un 8 bits du plus bel effet. Et puis surtout, contrôler un RoboCop qui ne saute pas, moi ça me plaît.

Note :           Nostalgie :

ROBOCOP, s’il ne respecte pas à la lettre la borne d’arcade dont il est issu, sent bon l’esprit Famicom de la fin des années 80. Et ça, beaucoup de jeunes joueurs l’oublient aujourd’hui (il suffit de visionner quelques tests récents pour s’en convaincre). Gameplay sympa et un peu lourd (c’est voulu), difficulté relevée, graphismes corrects pour l’époque et un level design assez réussi (quelques passages secrets et deux niveaux bonus en forme de tir sur cibles), ROBOCOP a tout pour faire passer un bon moment à la fois fun… et stressant sur la fin : mais nom d’un pixel mort, c’est aussi pour ça qu’on aime le gameplay à l’ancienne !

Une vidéo de gameplay… émulée, hélas, mais c’est ce que j’ai trouvé de moins mauvais :

mag vintage

RoboCop (Famicom, 1989)
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3 réflexions au sujet de “RoboCop (Famicom, 1989)”

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