Uncharted 3: Drake’s Deception (PlayStation 3, 2011)

icone PS3UNCHARTED 3: DRAKE’S DECEPTION
Titre alternatif : Uncharted 3 : l’illusion de Drake
Année : 2011
Studio : Naughty Dog
Éditeur : Sony
Genre : aventure pop-corn ou écornée ?
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray


Nathan Drake va se replonger dans le passé de son illustre ancêtre, Sir Francis Drake, dont le destin semble avoir été lié à celui d’une mystérieuse mission commandée par la Reine Elizabeth Ière… afin de découvrir Ubar, la cité perdue. Aidé par Sully, son complice de toujours, et guidé par les indices laissés par le célébrissime Lawrence d’Arabie, Drake devra une nouvelle fois faire parler la poudre au sein d’une aventure riche en trésors et en rebondissements.

L’équipe de Naughty Dog est de retour avec, encore, une nouvelle aventure de Nathan Drake. Vous me direz, ils prennent quand même leur temps entre deux épisodes, au contraire d’Ubisoft qui enchaîne les ASSASSIN’S CREED au rythme d’un par an… peut-être au détriment du fond et d’un vrai renouvellement ? Naughty Dog prend donc sont temps, et ça se voit à l’écran : UNCHARTED est plus beau que jamais. Les flammes sont brûlantes de vérité, les textures des visages ont encore été améliorées, tout est fluide bref, on en prend plein les mirettes. Ajoutez à cela une mise en scène absolument dantesque avec, en vrac, un remake de TITANIC avec Drake dans le rôle d’un DiCaprio surhumain, la reprise de la course-poursuite à cheval d’INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE, ou encore la fabuleuse scène de l’avion-cargo de TUER N’EST PAS JOUER copiée ici à l’identique. TUER N’EST PAS JOUER qui semble d’ailleurs avoir considérablement inspiré Naughty Dog, puisqu’en plus de l’avion-cargo qui largue ses bagages en même temps que ses passagers, on retrouve un univers désertique similaire (pour James Bond c’était le Maroc – une pensée émue pour la raie de Fès des James Bond Girls) et même une traque sur les toits d’une casbah typique pour finalement atterrir dans un bled (ce sont certains testeurs professionnels de jeux vidéo qui feraient bien de s’en acheter un, tiens…).

UNCHARTED 3 est donc un jeu d’action et d’aventure très « cinégénique », aussi bien dans ses références (voir ci-dessus) que dans sa mise en scène. Ça va d’ailleurs tellement loin, c’est parfois tellement beau, que l’on finit par ne plus faire la différence entre les cinématiques et les instants in-game. Un tour de force, ou de farce ? À chacun de choisir son camp. Pour ma part, ça m’a considérablement dérangé, puisque je me suis souvent retrouvé à courir (en appuyant sur le stick gauche) pour, subitement, perdre le contrôle de mon personnage en plein cœur de l’action car le jeu reprend alors la direction des évènements pour mener Drake là où il faut qu’il soit. UNCHARTED 3 est en effet horriblement scripté, c’est presque du jamais vu à ce niveau dans un jeu d’action… aussi et même si c’est absolument magnifique, tous ces instants où l’on perd la mainmise sur l’aventure (en pleine action je le répète !), ou au contraire quand on reprend subitement le contrôle sans crier gare une fois que le jeu a balancé ses caisses de scripts numériques, eh bien tous ces moments d’une artificialité éhontée boutent le joueur complètement hors de l’histoire (qui n’a ni queue ni tête, d’ailleurs : ma capacité à la suspension volontaire d’incrédulité connaît des limites que UNCHARTED 3 piétine allégrement).

Autre souci de taille : au bout de trois épisodes, on commence à connaître la chanson, et si certaines idées de mise en scène subjuguent, on finit par ne plus être surpris tant les mécaniques éprouvées par Naughty Dog sont trop huilées. En gros, c’est toujours pareil ; une grosse map synonyme de bataille rangée, un long couloir pour se reposer un peu, une phase de plates-formes pour les manchots (le vrai challenge étant de faire tomber Drake, tant celui-ci se rattrape à tout avec une facilité déconcertante) et une énigme pour faire travailler les méninges… quelques secondes. Oui pas plus, car les développeurs ont dû trouver lesdites énigmes en dernière page du Journal de Mickey, et dans le pire des cas si vous avez du mal à les résoudre, le jeu vous proposera la solution finale un peu comme le veut maintenant la tradition de l’assistanat total chez Nintendo.

Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : UNCHARTED 3 reste un bon jeu. Nathan Drake est super maniable, l’IA est agressive et rend les fights vraiment fun, l’aventure est rondement menée, la mise en scène sublime et techniquement Naughty Dog enfonce la concurrence six pieds sous terre. Mais je trouve que le concept s’essouffle, que l’effet de surprise des deux premiers UNCHARTED n’est plus là. Surtout, le challenge est inexistant, le jeu étant d’une facilité insolente, en effet même en hard il s’agit d’une promenade de santé avec davantage de checkpoints que de poils dans la main d’un syndicaliste SNCF (idem pour le mode crushing, pas si dur finalement). C’est la replay value qui en prend un sacré coup… et ne venez pas me parler du mode online, qui n’est là que pour gonfler artificiellement la durée de vie du soft. On peut vraiment regretter que le mode coopération pour la campagne solo soit passé à la trappe pendant le développement. Il s’agit là, à mon sens, du plus gros gâchis de UNCHARTED 3.

Pour James Bond, tuer n’est pas jouer. Mais pour Nathan Drake, assister n’est pas jouer. Espérons que les gars de Naughty Dog changent un peu leur recette, dorénavant.

Note :

Démonstration technique ahurissante et enchaînement dantesque de scènes très cinématographiques : UNCHARTED 3 tente tout et casse littéralement la baraque (au sens propre !). Nathan Drake marche ainsi directement sur les traces d’Indiana Jones et de James Bond… et il va d’ailleurs tellement loin que l’on se demande bien ce que pourront imaginer les développeurs de Naughty Dog pour la suite (espérons que ça ne tourne pas à la sauce MOONRAKER !). Néanmoins, à trop vouloir se la jouer « aventure cinéma », UNCHARTED 3 en arrive parfois par dégouter le joueur à grands coups de scripts à répétition, parfois en plein cœur de l’action. En gros, on est plus souvent spectateur qu’acteur, un sentiment renforcé par une difficulté façon SUPER MARIO 3D LAND, jusque dans les énigmes dont le jeu vous soufflera la solution si vous réfléchissez trop longtemps ! Bref, j’aurais voulu adorer UNCHARTED 3, comme j’avais adoré le premier pour sa fraîcheur, et le deuxième pour sa claque technique et son homogénéité. Hélas, la recette (magique pour certains, certes) on commence à la connaître et l’effet de surprise ne joue plus – surtout que l’histoire de UNCHARTED 3 est tellement improbable qu’on finit par lâcher le fil. UNCHARTED 3 n’en demeure pas moins un bon jeu, un beau gros couloir scripté de A à Z que l’on prend plaisir à boucler une fois, en particulier grâce à la beauté des environnements et à l’agressivité de l’IA.

Images : jeuxvideo.com

Uncharted 3: Drake’s Deception (PlayStation 3, 2011)
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5 réflexions au sujet de “Uncharted 3: Drake’s Deception (PlayStation 3, 2011)”

  1. Non mais l’histoire d’amour avec Drake s’est terminée avant la fin du second opus … vu que je n’ai pas eu la carotte au nez pour le finir, pourtant rares sont les jeux que je ne termine pas … mais non, malgré la beauté ahurissante du jeu, je n’arrive à voir autre chose qu’un mélange de TPS moyen (les fusillades sont d’un mou, les balles sont en mousse, et même si le nombre d’animation est excellente, Gears le renvoie à mille lieux sous terre par son gameplay nerveux) et d’un côté aventure … moyen aussi (j’adore le côté exploration torturée de Tomb Raider Underworld et Anniversary alors que Drake n’enchaine que les tableaux à la vite, on va tout droit … mais c’est zolie). Uncharted 2 possède de superbes passages, de l’actions frénétiques (voir le passage du train !le meilleur), une excellente écriture … mais non, je n’y arrive pas où plus, c’est trop calibré. Donc je ferais abstraction de ce dernière opus, peut être en platinium plus tard pour voir si ça passe quand même comme un bon film, mais niveau gameplay, je sais déjà que ça ne sera pas ma came Mais en tant que film interactif … ça doit être sympa !
    PS : Appelons Mulder : des bâtons de joie ont disparu miraculeusement !
    PS2 : j’aimerais tellement revoir un bon vieux Crash à l’ancienne, où un Jak and Dexter, le premier …

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    • « PS : Appelons Mulder : des bâtons de joie ont disparu miraculeusement ! »

      Ah ah ah ! Bien vu Scully, j’ai récemment terminé le jeu en mode crushing (extrême), et ça m’a conforté dans mon idée que je l’avais surnoté. C’est un bon jeu, deux bâtons de joie suffisent amplement. Ma deuxième partie en mode crushing fut un calvaire. On peut certes zapper les cinématiques, mais tout le blabla, toutes les scènes où il se passe rien et qui durent trois plombes on peut pas les passer… spéciale dédicace au chapitre dans le désert !!! Replay value : zéro, donc un demi-bâton de joie en moins.

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  2. Je suis content que vous vous rendiez enfin à l’évidence ^^ (mais non y’a pas de provocation là dedans, juste un mec qui n’avait déjà pas trouvé le premier très emballant et encore moins le second)

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