Future Basketball (Amiga, 1990)

future basketball_fronticone amiga_500FUTURE BASKETBALL
Année : 1990
Studio : The Evil 3
Éditeur : Hewson
Genre : la basse quête de la victoire à tout prix
Joué et testé sur Amiga 500
Support : disquette


En 2190, le chômage touche la majorité de notre civilisation. Pauvreté, violence et criminalité sont le pain quotidien de la race humaine. Afin de canaliser la rage et le désespoir ambiants, il a été décidé de promouvoir un nouveau sport, afin d’endormir et de contenter les masses devant leurs écrans de télévision : le Future Basketball. De nombreuses équipes, quatre divisions, des joueurs musculeux élevés avec des produits 100% synthétiques et quelques pièges (mines, rasoirs) disséminés ça et là sur le terrain. Va y avoir du sport !

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Les sports futuristes et violents avaient le vent en poupe, dans les années 90. Je ne vais pas égrainer tous les titres qui ont flirté avec le genre, mais on peut aisément dire que SPEEDBALL et surtout sa suite SPEEDBALL 2 ont donné des idées à pas mal d’éditeurs en mal d’inspiration. Et très franchement, je trouve qu’il est un peu dommage que nous n’ayons pas plus de jeux de ce style aujourd’hui – où tout semble devoir reposer sur le réalisme sportif de plus en plus poussé : oui avec FIFA et consorts qui sait ? Peut-être qu’un jour on nous demandera véritablement d’attendre 15 minutes à la mi-temps d’un match !

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Alors si vous êtes de passage sur ce blog, c’est que vous êtes un vieux routier du genre. Celui à qui on ne la fait pas, même pour un jeu de basketball qui parait emprunter les meilleurs atouts du légendaire SPEEDBALL. Non, vous n’êtes panier de la dernière pluie : FUTURE BASKETBALL est effectivement à mille lieues de la réussite d’un SPEEDBALL 2 (sorti la même année) ou d’un PROJECTYLE ! Certes on peut toujours « jouer l’homme » plutôt que le ballon, il y a quelques rares pièges disséminés sur le terrain et c’est drôle cinq minutes. Mais sorti de ça, les parties se révèlent très vite extrêmement répétitives. Les charges sur les adversaires constituent ainsi la substantifique moelle du gameplay, tant vos joueurs paraissent incapables d’esquiver ou d’exécuter des passes correctes. Oui il faut « bourriner », et plus que de raison. Le hic, c’est que lorsque vous lancez une charge et que vous ratez l’adversaire, votre personnage ne s’arrête pas et va se planter à quelques mètres de là. Idem lorsque vous voulez récupérer un ballon isolé : lancer la charge vous permet d’utiliser une brève mais vive accélération – mais là encore, votre type ne s’arrête pas avant quelques mètres et vous risquez donc de passer à côté du ballon… Un peu frustrant. Autre souci : les tirs ne sont pas un modèle du genre et il est impossible de dunker. Oui je sais. L’absence de dunks dans un jeu de basket, c’est un peu comme Charybde sans Scylla, les Princes de LU sans le chocolat à l’intérieur, les forums de jeuxvideo.com sans les allusions racistes ou misogynes, François Hollande sans ses blagues Carambar. Bref, c’est pas naturel. Il manque quelque chose.

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Le jeu est-il un ratage complet pour autant ? Eh bien pas vraiment. À l’époque j’avais particulièrement apprécié ses joutes à un contre un (contre un deuxième joueur humain) : c’était toujours très tendu, bourrin, et suspendu au fil d’un improbable panier à 3 points. Un mode championnat est également dispo, où l’on commence en troisième division (c’est la boucherie, on éclate tout le monde) pour finalement atteindre la Super Ligue où, là, c’est encore la boucherie – sauf que cette fois c’est vous dans le rôle de la bidoche ? Eh bien en fait pas du tout ! En remportant des matchs vous gagnez énormément d’argent, et bien évidemment avec cet argent vous pouvez vous offrir les sévices de nouveaux joueurs patibulaires (à la SPEEDBALL) – certains sont surpuissants et capables de lancer des charges monstrueuses et surtout d’enfiler les paniers à 3 points comme des perles, même du milieu du terrain. Du coup ce championnat perd quelque peu de son intérêt. J’ai ainsi remporté la Super Ligue les doigts dans le nez – et accessoirement dans les yeux de mes adversaires. Oui j’ai mis rouste sur rouste – c’était presque indécent ! Paradoxe quand tu nous tiens : les matchs amicaux en mode professionnel sont, au contraire, tout simplement injouables car bien trop difficiles (vous n’y disposez pas d’une équipe surpuissante comme durant le championnat). C’est simple : on n’y voit quasiment pas le jour. Un semblant d’équilibrage entre tout ça, pour rendre le jeu intéressant sur la durée, c’était sans doute trop demander…

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Malgré tous ses défauts, sa répétitivité et son gros manque de technicité dans le gameplay, j’avoue avoir de l’affection pour FUTURE BASKETBALL – sans doute parce que je l’ai connu à l’époque de sa sortie. Rigolo à deux, sympathique le temps d’une ou deux saisons de championnat si on aime exploser ses adversaires, ce FUTURE BASKETBALL n’est pas, à mon sens, une daube dans le sens noble du terme. Tout le contraire de son portage sur Super Nintendo, tristement (in)connu sous le titre improbable de BILL LAIMBEER’S COMBAT BASKETBALL (Laimbeer un ancien joueur de NBA à la réputation violente – super référence), qui est plus lent et plus lourd à contrôler – dommage les différents boutons du pad Nintendo auraient pu être un « plus » non négligeable par rapport au joystick de l’Amiga ou de l’Atari ST.  Dernière précision : comme on pouvait s’y attendre, la voiture de sport de l’époque, aka l’Amiga 500, héberge bien évidemment la meilleure version du jeu – très loin devant celle de l’Atari ST, reléguée tellement loin derrière que j’ai désormais du mal à l’apercevoir dans le « rétro ».

Note : joystick 2joystick half       Nostalgie : joystick 2joystick 2joystick half

Incomparable avec SPEEDBALL (et a fortiori avec le mythique SPEEDBALL 2), FUTURE BASKETBALL est un tout petit jeu de basket futuriste qui ne contentera que celles et ceux qui ont connu ce genre de softs à l’époque – début des années 90. Divertissant l’espace de quelques parties, FUTURE BASKETBALL dévoile hélas bien vite ses limites quand on creuse un peu dans ses options (championnat, matchs amicaux) et son gameplay (relativement pauvre). Malgré tout, le jeu m’avait bien diverti en 1990. Et j’avoue sans honte aucune l’avoir retrouvé avec un certain plaisir 24 ans plus tard.

Images : jeux vidéo et des bas

 

mag vintage

 

1 réflexion au sujet de « Future Basketball (Amiga, 1990) »

  1. Je suis assez d’accord avec toi sur ce jeu. Loin derrière Speedball 2 dont il s’inspire grandement, il m’avait quand même bien amusé à l’époque. Quelle jouissance de voir le ballon rentré dans le panier après avoir mis un gros taquet à son adversaire … La prise en main était (trop) simple c’est à la fois un atout pour le nouveau joueur mais aussi son défaut sur la durée, le jeu devenant répétitif.
    Je n’y est pas rejoué depuis que mon Amiga est à la « cave », faudra que je le relance quand même une fois.

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