Child of Light (PlayStation Vita, 2014)

child of light vita japanicone playstation vitaCHILD OF LIGHT
Année : 2014
Studio : Ubisoft Montreal
Éditeur : Ubisoft
Genre : la fée cloche ou clochette ?
Joué et testé sur PlayStation Vita
Support : PS Vita Card


Autriche. XIXème siècle. La petite Aurora, fille de noble lignée, tombe dans un profond coma en raison d’une grave maladie. Lorsqu’elle rouvre enfin les yeux, c’est pour se rendre compte qu’elle n’est plus clouée au lit – mais debout, forte et vaillante, fin prête pour arpenter les forêts broussailleuses et les pentes sinueuses du monde féerique de Lémuria. Un bien drôle d’endroit, peuplé de créatures mythologiques et d’êtres vaporeux. Autrefois choyé, le royaume de Lémuria parait à présent durablement affecté – son soleil, sa lune et ses étoiles ont en effet été dérobés par la tristement célèbre Reine Noire.

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Tout le monde ou presque connaît maintenant CHILD OF LIGHT. Il a été décortiqué, encensé, plombé par la presse et par les joueurs du monde entier. Je ne m’attarderai donc pas trop longtemps sur ce jeu et irai à l’essentiel. Vite fait, bien fait ?

Pour commencer, je tiens à préciser que ne suis pas un grand fan des franchises phares d’Ubisoft – que l’éditeur produit ad nauseam à un rythme effréné pour donner une becquée régulière à sa masse dévouée de joueurs consommateurs. Mais si les ASSASSIN’S CREED and co. permettent à Ubi d’investir de l’argent dans des jeux techniquement moins ambitieux mais un peu plus risqués, finalement pourquoi s’en plaindre ?

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Glorieux héritier des contes de fée européens (par exemple de leur noirceur), CHILD OF LIGHT renvoie aussi à l’imagerie de certains films enchanteurs ayant bercé notre enfance – THE NEVERENDING STORY en tête, voire à certains dessins animés d’intentions bienveillantes (DE CAPE ET DE CROCS ?). À première vue, CHILD OF LIGHT a donc tout pour entrer au panthéon des merveilles du monde – éthéré. En effet sa direction artistique frise le sublime, qu’il s’agisse des décors fourmillant de détails, du personnage principal (tellement mignon, jusque dans ses animations) ou des musiques – redondantes, certes, mais exquises. CHILD OF LIGHT constitue par conséquent l’incarnation vidéoludique du rêve éveillé, et virevolter dans les courants d’air ou entre les branches d’arbres millénaires (façon platformer en 2D) est, au-delà même de toute considération de gameplay, un plaisir à part entière. Les rimes, omniprésentes lorsque les personnages s’expriment, ajoutent un petit plus non négligeable en colorant l’univers de Lémuria d’une petite touche d’originalité… sans pour autant, il est vrai, convaincre sur la durée : il ne s’agit aucunement de poésie, mais davantage d’un exercice de style renforçant cette impression d’avoir mis un pied dans l’irréalité.

À tout cela il faut aussi ajouter un système de combat dynamique, convaincant et un peu tactique – qui s’inspire de GRANDIA en ajoutant la possibilité de « freiner » certains adversaires grâce à l’élémentaire Igniculus pour reprendre la main et, éventuellement, interrompre les monstres en cas de bon timing.

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Pour tout le travail listé ci-dessus, les développeurs méritent sans aucun doute une médaille. Hélas, trois fois hélas, si celle-ci nous illumine de sa grâce au point de nous éblouir, risquant ainsi de nous faire perdre toute objectivité, il convient de faire un effort et de garder les yeux grand ouverts – pour oser pointer du doigt son revers. En vrac ? Des personnages au charisme et à l’utilité extrêmement variables (on peut jouer en tournant avec trois perso en ignorant tous les autres), un arbre de compétences inintéressant au possible (on finit par grimper de niveau trop régulièrement sans prêter attention aux capacités que l’on débloque), un bestiaire relativement limité, des secrets et des pierres cachées qui ne poussent pas à l’exploration (était-il compliqué d’insérer des tas de petits artefacts à dénicher un peu partout ?) et enfin une map certes magnifique, parsemée de petits passages dissimulés et de quelques quête annexes (peu ambitieuses), mais qui ne recèle aucune véritable surprise. Oui le jeu est simple. Trop simple. C’est d’autant plus regrettable que CHILD OF LIGHT n’a rien d’un petit jeu indépendant – il y a un certain budget derrière, et une armée de développeurs dessus. En exiger davantage de profondeur n’avait donc rien d’un vœu pieux…

CHILD OF LIGHT n’en demeure pas moins une expérience enchanteresse, à la direction artistique soignée et dont la simplicité est à double tranchant : soit vous bâillerez d’ennui, soit vous vous détendrez, les yeux plein d’étoiles et de rêves d’enfance oubliés.
Un jeu…vite fée, bien fée ?

Note :

Direction artistique magique, un monde merveilleux, un système de combat bien vu et dynamique. CHILD OF LIGHT semble être un excellent RPG – d’ailleurs il a parfaitement fonctionné avec ma petite personne. Mais sa simplicité, son monde qui manque de profondeur (les quêtes annexes ne rattrapent pas le coup), son aventure relativement courte (une dizaine d’heures ?), son arbre de compétences à l’encéphalogramme plat et la redondance du système de craft (des pierres à fusionner) risquent de refroidir les moins rêveurs d’entre vous. Pour finir un petit mot sur la version PS Vita : elle est très bonne, fluide (ne croyez pas certains tests annonçant des ralentissements fréquents), et si certains y ont décelé quelques concessions sur les graphismes, très honnêtement je n’ai rien vu de choquant : oui CHILD OF LIGHT convient parfaitement à la portable de Sony. Surtout qu’il s’agit de la seule version physique du jeu : une raison de plus pour craquer et faire un pied de nez au tout dématérialisé.

Images : jeuxvideo.com (versions PS3 et PS4)

3 réflexions au sujet de “Child of Light (PlayStation Vita, 2014)”

  1. J’ai bien aimé Child of Light, ça fait passer un bon moment. Mais c’est une expérience plus qu’un jeu à mes yeux (que dis-je, une fable !), donc à refaire pas avant 2 ans, le temps d’avoir oublié. ^^

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  2. Je supporte ta remarque sur l’unique version physique du jeu, c’est précisément pour ça que je l’ai acheté sur Vita également ^^

    Il me reste à le commencer un de ces quatres, ça ne saurait tarder et je suis encore plus enthousiaste avec ton test !

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    • N’hésite pas à revenir pour donner ton avis lorsque tu auras terminé le jeu Himuo. C’est un bon petit jeu, vraiment, et je rejoins complètement les propos d’ADL un peu plus haut.

      PS : une pensée émue pour celles et ceux qui ont acheté le jeu en version boîte avec un code de téléchargement à l’intérieur, sur consoles de salon, avant l’officialisation de la cartouche sur Vita 🙂

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