Off Shore Warrior (Amstrad CPC, 1988)

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Année : 1988
Studio : Titus
Éditeur : Titus
Genre : les jeux de bateaux font des vagues
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette


2049, un nouveau sport de vitesse est né, opposant des bateaux survitaminés et armés sur des eaux aussi tourmentées que l’esprit des inventeurs de cette discipline. Quatre circuits ont ainsi été spécialement aménagés pour l’occasion : sur le lac Michigan, le lac Victoria, le lac Baïkal ou encore dans le golfe de Finlande. Préparez-vous pour des courses endiablées et particulièrement risquées : prenez d’abord garde aux dangereux récifs bordant les pistes mais aussi, et surtout, à vos concurrents – qui n’hésiteront pas à vous envoyer par le fond rejoindre les poissons radioactifs du futur.

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Sorti en France à peu près au même moment que LIVE AND LET DIE, OFF SHORE WARRIOR semble marcher sur les plates-bandes sur les vagues ondulées du premier cité. On y pilote en effet un bateau à moteur hors-bord, la sensation de vitesse est aussi bien rendue dans les deux jeux et il est possible de tirer des missiles dans l’un comme dans l’autre – à doses homéopathiques dans OFF SHORE WARRIOR, certes. Très étrangement, dans quelques magazines OFF SHORE WARRIOR n’avait pas été reçu sous un concert de louanges, mais presque. Certains testeurs français avaient en effet rivalisé de superlatifs pour mettre en avant le dernier né de l’éditeur Titus, tandis que dans le même temps LIVE AND LET DIE était accueilli plus froidement – pour ne pas dire en grinçant des dents. À l’époque je ne m’étais pas expliqué une telle différence de traitement. Aujourd’hui, la réponse est claire comme de l’eau du lac Michigan : Domark, éditeur de LIVE AND LET DIE, était une boîte britannique tandis que Titus, qui jouit toujours de l’affection des joueurs de plus de trente ans, était une société bien française. On dit souvent que le monde est petit, mais alors que dire de l’univers francilien du jeu vidéo des années 80 ?

Maintenant, il faut aussi avouer que tous les magazines n’étaient pas sur la même longueur d’onde, puisque certains avaient ainsi fustigé Titus pour avoir recyclé sa copie ad nauseam (CRAZY CARS, FIRE AND FORGET). Mais quelques journalistes en culottes courtes étaient allés plus loin en faisant preuve d’une outrecuidance éhontée, voire d’une certaine malhonnêteté – par exemple descendre le jeu sur ses graphismes et sa maniabilité (simple et efficace) relève à mon sens davantage du compte à régler avec quelqu’un que de l’avis objectif et professionnel. Bon, mouais. En gros, les magazines de jeux vidéo des années 80 c’était la fête du slip intégrale !

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Pour ma part et si j’aime bien OFF SHORE WARRIOR (à tel point que je n’avais pas regretté mon achat au format cassette en 1988), il faut tout de même reconnaître que LIVE AND LET DIE lui est supérieur en matière de gameplay, de variété et d’adrénaline. Là où LIVE AND LET DIE propose de nombreux ennemis différents et des plans d’eau variés (larges, étroits, des tunnels, etc.), OFF SHORE WARRIOR se complait à cloner les adversaires à partir d’un unique modèle et à empiler des courses quasiment identiques. Alors certes, l’ensemble flatte la rétine et la première course est grisante : on sentirait presque l’écume des joutes marines éclabousser notre visage ! Mais les circuits tournent très vite en rond (le lac Victoria, le lac Michigan, le lac Baïkal, le golfe de Finlande) et leurs graphismes versent dans la redondance – de bon aloi, tout du moins au début, car c’est plutôt joli.

Le manque d’enjeux (vidéo) est également criant… Pourtant avec un jeu de courses, il y avait de quoi faire : petit championnat, des coupes, un podium, etc. Mais avec OFF SHORE WARRIOR, rien de tout cela : aucune option et les courses se répètent ad vitam æternam avec des adversaires de plus en plus rapides (tout du moins c’est l’impression qu’ils donnent) jusqu’au game over qui finira inévitablement par arriver – lorsque vous finirez dernier. Il faut alors rentrer son nom dans le tableau des high scores, et c’est tout. Et c’est pas très excitant…

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Tous ces détails mis bout à bout sont fort dommageables mais ne font pas d’OFF SHORE WARRIOR un mauvais jeu Amstrad pour autant, bien au contraire. Le fait de pouvoir tirer trois missiles et de jouer des coudes avec les autres bateaux pour les envoyer se fracasser sur les rochers, ajoute une pincée de violence loin d’être désagréable (Mad Max The Road The Off Shore Warrior ?), et comme je l’ai déjà dit les graphismes sont jolis, la sensation de vitesse bien rendue et la maniabilité au poil. Oui OFF SHORE WARRIOR demeure sacrément sympa l’espace de quelques parties, mais pas nécessairement davantage surtout si on a la chance de posséder LIVE AND LET DIE. Abondance de biens ne nuit pas, dit-on. Certes. Mais n’ennuie pas ? Ça c’est moins sûr…

Note : joystick 2     Nostalgie : joystick 2

Bien réalisé, fun et nerveux durant les premières parties, OFF SHORE WARRIOR tourne hélas rapidement en rond, la faute à un manque cruel d’enjeux, d’options et de variété – terrains vidéoludiques ô combien minés mais sur lesquels excellait le grand concurrent du soft de Titus à l’époque : LIVE AND LET DIE. OFF SHORE WARRIOR n’en demeure pas moins un bon jeu de course, en particulier pour l’année 1988 et pour l’Amstrad CPC. Le jeu est d’ailleurs disponible sur des ordinateurs 16 bits, mais la concurrence étant beaucoup plus rude sur ces machines, OFF SHORE WARRIOR y est beaucoup plus dispensable.

Images : jeux vidéo et des bas                                                                                    -> case blanche 2

Une vidéo :

mag vintage

 

0 réflexion au sujet de « Off Shore Warrior (Amstrad CPC, 1988) »

    • Excellent l’avatar ! L’Amstrad avait clairement du charme – concernant OFF SHORE WARRIOR, je te conseille quand même plutôt son concurrent LIVE AND LET DIE, aujourd’hui 😉

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