The Ninja Warriors Again (Super Famicom, 1994)

ninjawarriorssfcTHE NINJA WARRIORS AGAIN
Titres alternatifs : Ninja Warriors / Ninja Warriors: The New Generation
Année : 1994
Studio : Natsume
Éditeur : Taito Corporation
Genre : aïe, robot
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche


2035. La résistance s’organise pour mettre un terme au règne sanguinaire du dictateur Banglar. Un projet d’assassinat est ainsi mis sur pied, sans pourtant savoir quand celui-ci pourra être exécuté. Mais acculée, la résistance n’a plus le choix : elle doit envoyer ses androïdes, des prototypes encore non testés, à l’assaut du tyran. Trois robots à figure presque humaine, inspirés des plus grands guerriers orientaux d’antan : les ninjas.

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THE NINJA WARRIORS est une licence bien connue des joueurs issus des années 80. Il s’agissait d’un beat’em all en 2D à l’action non-stop, mais à la maniabilité un brin rigide – en même temps, le soft est sorti originellement en 1987. Pour ma part, je l’ai connu sur Amiga. Le portage était de très bonne qualité. On y retrouvait la belle démarche du ninja magnifiquement animé, les giclées de sang mais encore et surtout les graphismes très travaillés, notamment ceux du personnage principal qui, à mesure qu’il se faisait toucher, perdait peu à peu visage humain pour révéler sa vraie nature : une carcasse de robot !

En 1994, le phénix renait de ses cendres des cendres encore fumantes de ses ennemis sur la Super Famicom. Le studio Natsume, aux commandes de ce remake, a totalement respecté l’esprit de l’original : beat’em all en 2D sur un rythme effréné – sans pour autant accélérer la démarche nonchalante du ninja (même si l’un des personnages jouables est plus rapide que les autres, mais j’y reviendrai). Mieux : la plupart des ennemis de 1987 ont rempilé pour à nouveau plier – sous les coups de boutoir robotisés ! Le cracheur de feu, les soldats, le petit robot aux lasers, oui ils sont tous là. Ou presque. Le tank est en effet aux abonnés absents – on l’aperçoit bien, mais on ne le combat pas directement.

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Ce qui frappe d’entrée, dans THE NINJA WARRIORS AGAIN, c’est la taille des sprites. Ils sont absolument énormes ! Les spams que l’on recevait abondamment dans nos boîtes mail à une époque avaient donc raison ? Size does matter ! Encore plus génial : cet agrandissement des sprites par rapport à la version d’origine ne se fait aucunement au détriment de l’animation (pas transcendante mais réussie) et de la fluidité – presque aucun ralentissement à la clé ! L’énormité des personnages apparaissant à l’écran a malgré tout une conséquence logique et bien visible : l’espace de jeu s’en retrouve sensiblement réduit et nos ninjas ne sont pas des coureurs de 100 mètres. Ne vous attendez donc pas à un level design de folie ni à de quelconques phases de plates-formes : THE NINJA WARRIORS AGAIN verse dans la simplicité extrême en la matière. Pour rester dans les beat’em all basiques en 2D, notons que DRAGON NINJA permettait quand même de jouer sur deux étages différents, voire sur le toit d’un camion en train de rouler ! Rien de tout cela dans le jeu de Natsume, et pour cause : THE NINJA WARRIORS AGAIN s’est uniquement focalisé sur l’aspect baston – au détriment de la variété de situations ? Pas vraiment, puisque les développeurs ont eu l’intelligence de créer trois personnages jouables dont les différentes capacités s’accommodent parfaitement des conditions de jeu. Oui, THE NINJA WARRIORS AGAIN est loin d’être un beat’em all simpliste où le joueur peut se contenter d’avancer en ligne droite tout en martelant un bouton. En effet, le soft recèle quelques finesses dans un gameplay fort bien pensé et optimisant au mieux l’espace et l’unique plan de jeu.

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Un peu à la manière d’un BATMAN RETURNS, THE NINJA WARRIORS AGAIN fait la part belle aux gros sprites et aux prises au corps. Mais là où THE NINJA WARRIORS AGAIN fait plus fort, c’est dans la variété des coups et l’éventail des mandales. Le fait de pouvoir choisir entre trois personnages permet d’avoir sous la main trois gameplays a priori similaires, mais dont les différences vous paraitront singulières une fois que vous aurez le jeu bien en main. Le plus grand et endurant de tous, Ninja, ne peut pas véritablement sauter mais dispose d’un jetpack à la force limitée – ses prises au corps sont brutales et l’une de ses projections (haut+B) peut nettoyer un écran de la plupart des ennemis présents ! Kamaitachi est le plus rapide, ses sauts sont un vrai bonheur et les parties y gagnent en vivacité – s’il ne peut pas faire de réelles prises au corps, il peut projeter ses adversaires. Mais contrairement à Ninja, il devra impérativement attaquer les robots dans le dos pour les toucher (Ninja peut s’en saisir peu importe leur position). Kunoichi, enfin, est la belle androïde blonde, figure emblématique du jeu originel. Elle dispose d’un superbe coup de pied sauté (que vous pouvez enchainer avec un autre coup de pied dans la direction opposée sans toucher terre), ainsi que d’un saut extrêmement ample parfait pour atterrir dans le dos des ennemis. Je n’entre pas plus avant dans les détails, mais chacun de ces trois tas de ferrailles possède ses petites feintes, points forts et faibles, sa dégaine inimitable : Ninja qui brise un ennemi en deux sur son genou en acier ou qui écrase ce dernier après avoir bondi grâce à son jetpack, Kunoichi et son sabre aussi élégant que sa queue de cheval, Kamaitachi et ses sauts de cabri…

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Si les trois personnages jouables diffèrent légèrement dans leur gameplay, sur le fond ils ont malgré tout de nombreux points communs. Un dash salvateur (plus ou moins marqué suivant les ninjas) avec un coup puissant en bout de course, une parade et une esquive, ainsi qu’une jauge de Blaster. Celle-ci se remplit assez rapidement, même si vous prenez un coup – mais elle retombe à zéro si vous mettez un genou à terre. Lorsqu’elle est remplie, vous pouvez l’utiliser de deux manières différentes : soit consommer toute la jauge d’un coup (qui aura l’effet d’une smart bomb), soit en consommer un tiers uniquement, et délivrer ainsi un coup long plein de rage. La gestion de cette jauge apporte un surplus de stratégie très intéressant, en partie durant quelques combats de fin de niveau – les boss sont d’ailleurs très sympas et ont tous des angles d’attaque et des points faibles très différents : le guerrier félin qui se téléporte, le caïd ventripotent qui va tenter de fuir, le monstre vert élastique ou encore les jumeaux gigantesques… Oui quand vous pensez en maîtriser un, le second n’est jamais bien loin pour vous corriger (je l’ai surnommé « l’épais de Damoclès »).  Le reste du temps, le mot d’ordre du jeu sera : crowd control. Il s’agira en effet, le plus souvent, de s’extirper des griffes de dizaines de soldats, d’androïdes ninjas ou de robots en tous genres – rage against the machines ! La maîtrise de toute la palette de coups (offensifs et défensifs) de votre personnage, mais aussi et surtout de ses prises au corps et projections sera primordiale pour espérer vous en sortir sans trop transpirer – gare à ne pas rouiller ! Une fois que vous aurez les mécaniques du jeu en tête, vous vous apercevrez que ce dernier n’est en fait pas très difficile à boucler – mieux, vous pourrez l’aborder de plusieurs manières différentes tout en prenant à chaque fois un plaisir incommensurable à distribuer les baffes fatales et autres projections aériennes pleines de grâces. Et de gras, rapport aux gros jumeaux.

Pour conclure sur cette nouvelle grandissime réussite de Natsume, on peut aisément dire que THE NINJA WARRIORS AGAIN est à la fois suffisamment bourrin pour défouler, et technique pour varier les approches et par conséquent éviter tout ennui.

Note :   Nostalgie :

THE NINJA WARRIORS AGAIN n’est pas le jeu de baston le plus nerveux de l’histoire, ni celui proposant les environnements les plus tortueux, mais il parvient à compenser ce manque de peps et de variété dans le level design en rivalisant d’ingéniosité dans son gameplay, parfaitement adapté à l’espace réduit découlant du choix d’une 2D sur un seul plan (même si, comme souvent dans ce genre de jeux, certains ennemis situés hors de l’écran parviennent malgré tout à vous toucher…). Jouissif, bourrin et un brin technique, THE NINJA WARRIORS AGAIN est un peu à l’image de sa belle ninja toute de rouge vêtue : une rose aux épines métalliques. Qui s’y frotte, s’y pique ! Épique.

Images : harcoregaming 101, etc.

Preview d’époque sur M6 :

 

3 réflexions au sujet de “The Ninja Warriors Again (Super Famicom, 1994)”

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