RoboCop (Game Boy, 1990)

ROBOCOP
Année : 1990
Studio : Ocean
Éditeur : Ocean
Genre : what a dick, Jones!
Joué et testé sur Game Boy
Support : cartouche


RoboCop a retrouvé la mémoire. Après une première rixe dans les ruelles malfamées de Détroit, durant laquelle il parviendra d’ailleurs à sauver une pauvre femme des griffes d’un maniaque, le flic de fer et de choc va utiliser l’ordinateur de la police afin d’établir le portrait-robot de l’un des hommes ayant participé à son lynchage – lorsqu’il s’appelait encore Murphy. De fil en aiguille, RoboCop remontera à un gangster répondant au nom de Clarence Broddicker… Un meurtrier patenté qui semble répondre aux ordres de l’un des grands pontes de l’OCP.



On dit souvent que les films font toujours de mauvais jeux vidéo – ce qui est évidemment faux. On compte en effet bien des réussites en la matière… ainsi que de nombreux échecs et autres franchises adaptées à la va-vite. Mais s’il y a deux justiciers de la fin des années 80 qui sont parfois passés entre les mailles du filet des adaptations bâclées, ce sont bien Batman et RoboCop – concernant ce dernier, il a même réussi l’improbable exploit d’avoir été fort correctement porté sur la console Amstrad GX-400. Respect ! Cette version est d’ailleurs celle qui fut adaptée recyclée ad nauseam par Ocean, l’éditeur britannique aux dents longues, sur la plupart des machines de l’époque, Amiga, Atari ST et Amstrad CPC inclus.

Sur Game Boy, pas de surprise : RoboCop est toujours aussi lent et rigide. Il peut certes sauter, mais ces sauts de puce (électronique ?) ne constituent pas pour autant la sortie de secours rêvée… Leur utilité principale étant de vous permettre d’éviter quelques balles, ou encore de combattre efficacement l’ED-209. Le reste du temps, il vous faudra anticiper les vagues ennemies, susceptibles de surgir de la gauche ou de la droite de l’écran, voire de l’étage également – et même des fenêtres ! Un saut de puce pour éviter une rafale de balles ou une grenade, on s’accroupit alors afin de ne pas prendre un karatéka en pleine poire, on se relève et on arrose de plombs les sbires de Dick Jones, et ce dans toutes les directions, diagonales incluses – un détail que j’aime beaucoup. Les munitions de base étant infinies, les balles vont siffler : préparez-vous à achever la plupart des méchants à grands coups de métal hurlant ! Quelques armes spéciales sont aussi disséminées çà et là, mais celles-ci ayant un chargeur extrêmement limité, je vous conseille plutôt de vous habituer à votre pétoire de base, ainsi qu’à vos poings de fer – RoboCop donne en effet un coup de poing lorsqu’il est au corps à corps.

Si le jeu d’Ocean est court (moins de trente minutes si vous le maîtrisez de bout en bout), il n’en est pas moins relativement varié. Les phases d’action en 2D ont ainsi l’élégance de laisser parfois la place à quelques mini jeux diablement efficaces : tirs sur cible, sauvetage d’innocents en vue à la première personne (un conseil : n’essayez pas de viser entre les jambes de l’otage cette fois-ci), reconstitution d’un portrait-robot à la manière d’un petit puzzle… et combats fratricides contre l’ED-209 – impressionnant le bestiau, il fait même trembler l’écran lorsqu’il marche ! Mais le plus important sera bel et bien de connaître vos ennemis. Certains armés d’une tronçonneuse sont ainsi plus résistants que d’autres, les motards sauteront au-dessus de vous (si vous avez l’intelligence de vous baisser) mais vous écraseront au second passage, les lanceurs de grenades visent bien et sont plutôt têtus, les tourelles automatiques dont les tirs sont d’une précision diabolique, etc. Si le jeu n’est pas très dur, son dernier niveau pourrait malgré tout vous donner du fil de fer barbelé à retordre : il faudra y faire preuve de sang froid (savoir qui dézinguer en priorité), d’anticipation (faites pleuvoir les balles avant même l’apparition des nuages – d’ennemis), d’optimisation de vos mouvements très lents (avancer, se baisser, sauter au bon moment) et enfin d’un peu de retenue – si vous tirez sur un bonus (arme ou énergie), celui-ci disparaîtra en fumée !

Tout cela mis bout à bout donne un jeu d’action vraiment prenant, pour peu que vous ayez l’âme d’un retrogamer – la nostalgie est pour beaucoup dans mon affection pour ROBOCOP, l’un de mes jeux portables préférés, à l’époque. Les joueurs qui étaient à peine nés en 1990 devraient au contraire avoir du mal à se plonger dans le célèbre jeu d’Ocean aujourd’hui, la faute à un personnage très lent et à une certaine rigidité de l’action – quoi de plus normal cependant, RoboCop n’ayant jamais rien eu en commun avec la souplesse et la vivacité d’un petit rat de l’opéra. Voilà pour le truisme. Concernant l’héroïsme en revanche, RoboCop en a à revendre – le joueur aussi, car il faut un peu de courage pour surmonter ces petits écueils. Gardez malgré tout à l’esprit que ces soucis de lenteur ne sont aucunement rédhibitoires, puisque le jeu dans son entier (level design, patterns et vitesse des ennemis) a été pensé en conséquence. Toujours pas convaincu ? Alors une précision pour les derniers sceptiques : durant la partie, il est possible d’entendre à plusieurs reprises quelques notes de la musique de Basil Poledouris. Ou quand « épique » rime avec « nostalgique »…

Note :     Nostalgie :

Les joueurs de moins de trente ou quarante ans auront sans doute du mal à prendre du plaisir sur un jeu aussi lent et rigide – mais c’est aussi la dégaine de RoboCop qui veut ça. Les autres, nostalgiques d’une époque révolue, devraient être aux anges : la petite Game Boy propose en effet, avec ROBOCOP, un vrai petit challenge, un personnage lent c’est vrai, mais maniable, des niveaux relativement variés avec quelques mini jeux sympas et surtout des batailles rangées sans temps mort.

Images : Youtube/Jeux vidéo et des bas

Vidéo :

 

6 réflexions au sujet de “RoboCop (Game Boy, 1990)”

  1. Conversion impressionnante je trouve pour la/le Gameboy ! J’ai dû faire la version cpc 6128 des centaines de fois ! J’adorais ce jeu, je le rangeai tout près d’AMC, de Gryzor et de Savage (ou comment te donner des idées pour tes prochains articles l’air de rien…)

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  2. La version Amiga et ST était différente, celle-ci est plus proche de l’excellente version sur CPC et que je trouvais bien meilleure. Perso, j’adore !

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