Shovel Knight (PlayStation 4, 2015)

SHOVEL KNIGHT
Titre alternatif : Shovel Knight: Treasure Trove
Année : 2015 (2014 sur PC)
Studio : Yacht Club Games
Éditeur : Yacht Club Games
Genre : la pelle-tueuse
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Shovel Knight est un chevalier aimé et respecté. Il coule des jours heureux avec sa douce moitié Shield Knight, jusqu’à l’enlèvement de cette dernière par la terrifiante Enchanteresse. Celle-ci, jamais avare en mauvais coups, en a aussi profité pour corrompre profondément les autres chevaliers du pays… Des combattants hors pair qui donneront bien du fil à retordre au chevalier à la pelle – qui devra à la fois piocher dans ses réserves de magie et se creuser… les méninges !

Ces dernières années, la scène indépendante a resplendi de mille feux au point, parfois, de bousculer l’ordre établi et de renvoyer les AAA dans leur coin ténébreux – le créateur de MINECRAFT, devenu richissime, en rigole encore. D’autres jeux ont également apporté leur pierre à l’édifice indé, le précipitant à la fois sous les louanges des critiques, et sous le regard passionné du public : HOTLINE MIAMI, TERRARIA, SUPER MEAT BOY, LIMBO ou encore… SHOVEL KNIGHT.

Si SHOVEL KNIGHT n’apporte concrètement pas grand-chose de nouveau, au contraire de l’éblouissant, de l’extraordinaire, de l’ébouriffant HOTLINE MIAMI, il réussit malgré tout le très délicat tour de force de rendre hommage à certains glorieux anciens de l’ère 8 bits, tout en modernisant le tout pour le rendre encore plus accessible, drôle et trépidant. Au rayon des influences, on pense pelle-mêle (humour) à ROCKMAN, à DUCKTALES ou à ZELDA 2 pour l’attaque en piqué pendant un saut, encore à ZELDA 2 pour les phases en ville et les discussions avec les villageois, à SUPER MARIO BROS 3 pour la carte et à… SHOVEL KNIGHT pour l’ensemble de son œuvre. Oui, SHOVEL KNIGHT dégage incontestablement quelque chose, au point de nous faire oublier, le plus souvent, qu’il est le rejeton assumé d’ancêtres pourtant loin d’être tombés dans l’oubli. Cet exploit, il le doit à ses musiques magnifiques (Matsumae Manami à quatre mains), à son superbe chara-design avec ces boss attachants, expressifs et hauts en couleur, à l’humour omniprésent (avec une belle traduction en français, Telltale devrait en prendre de la graine), à ses niveaux variés avec parfois des phases en scrolling forcé (horizontal ou vertical !) et bien évidemment à son gameplay aux petits oignons (et carottes, pommes, tout ce que vous voudrez pour vous rassasier).

Le gameplay en question tient en deux mots : pelle, et item (des reliques, en fait). La pelle est au centre des débats. Elle vous permet de creuser pour récupérer des bonus (le plus souvent de l’argent), de frapper vos adversaires ou de leur sauter dessus pour les écraser avec – à la DUCKTALES. La maniabilité est parfaite, au pixel près, bien que le héros soit un peu lent – à la TOKI, ce n’est donc pas un problème puisque tout le jeu a été pensé en conséquence. Les items enfin, sont très nombreux et peuvent le plus souvent s’acquérir moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes – trébuchantes, oui : prenez garde elles tombent parfois dans des trous sans fond ! Une fois que l’on possède la plupart de ces objets, le gameplay de SHOVEL KNIGHT (déjà évolutif avec la possibilité d’améliorer ses armures, pelles, points de vie et de magie) peut changer du tout au tout. Canne à pêche particulièrement utile en newgame+ où les coffres à points de vie sont remplacés par des bombes, baguette de feu pour lancer des boulettes à distance, médaillon d’invincibilité temporaire, dague volante (permettant de planer pendant un bref instant), deux calices aux propriétés bien mystérieuses, et bien d’autres encore ! Certes, ces reliques consomment des points de magie, mais cette jauge peut être augmentée, et les recharges ne sont pas rares. Par conséquent, vous vous apercevrez bien assez tôt qu’il y a plusieurs manières d’appréhender les niveaux de SHOVEL KNIGHT – et si le médaillon d’invincibilité peut sembler quelque peu cheaté, chacun est libre de l’utiliser, ou pas. Personnellement, je dois avouer y avoir eu très souvent recours durant ma partie en newgame+ (beaucoup moins de checkpoints, ennemis plus résistants, dommages plus conséquents, aucun coffre pour regagner de l’énergie).

À dire vrai, je ne vois qu’un seul défaut, relatif, à SHOVEL KNIGHT : sa carte. Pleine de promesses avec ses petits villages à visiter, ses ennemis errants, ses niveaux à débloquer et ses quelques secrets bien gardés. Hélas, ladite carte se révèlera peu étendue, et plutôt chiche en chemins biscornus et autres voies alternatives. Pour ma part, et comme je l’ai déjà précisé, il s’agit d’un défaut relatif. J’ai toujours préféré les jeux courts, mais denses, aux titres plus longs mais redondants. De plus, SHOVEL KNIGHT propose quelques ajouts sympas sur One (bataille contre les Battletoads) et PS4, avec ce combat absolument épique contre Kratos – et le remixe de son thème musical façon 8 bits ! Enfin, le jeu qui donne envie de rouler des pelles au sens propre s’est également enrichi de deux excellents DLC gratuits, et d’un troisième à venir – dans lesquels on peut contrôler Plague Knight, Specter Knight et bientôt King Knight ! Décidément, les développeurs de Yatch Club Games ne nous ont pas menés en bateau : avec SHOVEL KNIGHT, on ne résiste pas… à la pelle du pixel !

Note :

SHOVEL KNIGHT réussit à la fois à rendre hommage à de glorieux anciens, tout en dégageant une identité propre grâce à ses musiques, à son gameplay parfaitement bien huilé et à ses niveaux sympas et variés. Certes, si on gratte creuse un peu, on s’aperçoit rapidement que le jeu de Yatch Club Games n’a finalement pas inventé grand-chose. Mais ce qu’il fait, il le fait bien. Et avec un amour transi du pixel d’appellation d’origine contrôlée. Avec SHOVEL KNIGHT, on s’amuse comme à la belle époque des consoles 8 bits, mais avec le confort des machines d’aujourd’hui. Cerise sur le gâteau : il y a plusieurs manières d’aborder SHOVEL KNIGHT, et quelques hardcore gamers pourraient bien se casser les dents sur certains défis proposés par le jeu !

Images : PlayStation.com

Trailer de l’édition Treasure Trove :

 

4 réflexions au sujet de “Shovel Knight (PlayStation 4, 2015)”

  1. J’aurai mis au moins 3.5 joystick moi ! Le jeu est vraiment un bel hommage et les concepteurs gâtent les joueurs avec des « dlc » gratuits permettant de jouer l’aventure avec de nouveaux personnages (sur pc en tout cas je ne sais pas sur console ce qu’il en est).
    Un vrai bon jeu old school certes pas novateur mais ultra respectueux !

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