Final Fight Guy (Super Famicom, 1992)

FINAL FIGHT GUY
Année : 1992
Studio : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : Metro (City), boulot, bobo
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche


Années 90… Metro City est une ville extrêmement malfamée, considérée comme la capitale du crime organisé. Son maire, Mike Haggar, un ancien « Street Fighter », tente tant bien que mal de ramener un peu d’ordre dans les rues. Pour cela, avec l’aide de Cody et de Guy, deux guerriers aguerris ayant étudié les arts martiaux au Japon, il a dû lutter sans relâche contre le gang Mad Gear… qui lui tient depuis une rancune tenace. Espérant forcer Haggar à se tenir à l’écart de leurs affaires bien troubles, Mad Gear kidnappe Jessica… sa fille ! De retour du Japon, où Cody est toujours retenu, Guy décide tout naturellement d’aider Mike Haggar. Les deux héros vont tout tenter pour sauver l’innocente jeune femme.

FINAL FIGHT est l’un des principaux ancêtres des beat’em all modernes. Redoutablement efficace à l’époque de sa sortie, il faut aussi reconnaitre qu’il a pris du plomb dans l’aile, du coup de poing dans l’aine, depuis. Pas de dash, des personnages relativement lents, moins de coups et de finesse que dans des titres plus récents, et une difficulté certaine renforcée par des éléments un brin injustes, voire désuets à mon sens – quelques niveaux interminables, des ennemis de base qui font presque aussi mal qu’un boss et qui sont capables d’enchainer les coups, etc.

Mais FINAL FIGHT demeure malgré tout plaisant. Pris pour ce qu’il est, à savoir un divertissement presque régressif et résolument agressif, le jeu culte de Capcom envoie du lourd, encore plus dans sa version GUY – dans le FINAL FIGHT originel sorti sur Super Famicom, seuls Cody et Haggar étaient disponibles. FINAL FIGHT GUY répare donc cette injustice deux années plus tard mais en retirant Cody ! Plus que les personnages du jeu se faisant régulièrement passer à tabac, ce sont les poches des joueurs qui ont pris un sale coup cette fois !

Alors attention, si je préfère d’une courte tête et d’un coup de boule FINAL FIGHT GUY au soft originel, c’est pour des détails – rien qui ne justifierait de repasser à la caisse (à la casse ?) pour les possesseurs du premier FINAL FIGHT sorti en 1990. FINAL FIGHT GUY ajoute par exemple quelques éléments cosmétiques très discrets (les néons qui s’allument, le barman qui nous regarde, le public légèrement animé lors du combat sur le ring contre les deux Andore…), quelques bonus supplémentaires, des ennemis peut-être encore plus rapides (Two.P et J ?), un wall-jump pour Guy, une nouvelle attaque pour Andore (l’écrasement) et un système de points/scoring légèrement modifié. La plupart des ralentissements ont également disparu – ça peut encore arriver lorsque trois bidons déboulent, par exemple.

Pour le reste, c’est donc exactement le même jeu (n’espérez pas y retrouver le niveau Industrial Area, déjà absent du tout premier FINAL FIGHT sur Super Famicom), avec Guy en lieu et place de Cody et toujours Haggar dans la peau du maire qui endosse à la fois le rôle du juge, du bourreau et du karcher. Tous les défauts de FINAL FIGHT sont par conséquent toujours présents : niveaux parfois trop longs, ennemis de base qui font trop mal et qui peuvent parfois annuler vos attaques voire rapidement vous cribler de coups sous l’œil hagard du joueur (oui même quand ce dernier incarne Guy^^), et une certaine répétitivité – vous allez me dire que c’est inhérent au genre, mais ici l’aventure peut vite devenir monotone. La faute à la palette de coups un peu limitée et à certaines attaques qu’il faut répéter ad nauseam pour espérer voir la fin du jeu un jour (le coup de pied sauté ?).

Mais… malgré ses défauts et sa relative simplicité, mes retrouvailles avec FINAL FIGHT se sont bien passées. Oui, je me suis amusé – le cœur battant et les doigts souvent crispés sur mon joypad, certes, mais le plaisir était là. Bien évidemment, le jeu ne soutient pas la comparaison avec d’autres titres du même genre, et a fortiori les FINAL FIGHT qui suivirent/sévirent sur Super Famicom, en particulier le troisième épisode qui dynamita la série ! Il faut donc rejouer à ce premier FINAL FIGHT avec le cerveau branché en mode « début des années 90 ». Accepter le côté régressif ? Prendre son pied en multipliant les coups de poing et les sauts avec Guy, tenter plusieurs prises au corps différentes avec Haggar, écrabouiller certains ennemis et en envoyer voler d’autres sur leurs camarades d’infortune… Un coup de tête ici, un coup de genou là… Se saisir d’une arme, un élégant sabre ou un tuyau énorme – pour refaire le portrait d’un boss, ou s’exciter sur une belle voiture durant l’un de ces stages bonus cultes, désormais.

Les mauvaises langues diront que le jeu est un peu lent (mais les sprites sont gros !), qu’il est trop difficile (c’est vrai, n’hésitez donc pas à le configurer en easy, moi je n’ai jamais réussi à le terminer au-delà du mode normal) et qu’il n’est qu’un pâle reflet de la version arcade… Sur ce point, je ne suis pas d’accord. À dire vrai, je préfère même largement la version Super Famicom à l’arcade. Pour quelle obscure raison ? Sur arcade, le jeu est encore plus difficile, c’est ubuesque. Frustrant. Grotesque ? Sur Super Famicom, la limitation des ressources de la machine est réelle. Et c’est un avantage ! Là ou beaucoup y voient une farce (impossible d’afficher plus de trois adversaires à la fois sur l’écran), moi j’y vois une force : on est moins souvent submergés par les ennemis (toujours assez vifs néanmoins, ils tenteront même de vous prendre à revers), on a un peu plus le temps de voir venir… Bref, on peut s’amuser : faire du crowd-control, projeter des adversaires pour en étourdir d’autres, apprendre à connaître les petits secrets du jeu (avez-vous déjà pensé à regarder derrière les colonnes, comme dans THE KING OF DRAGONS !?), ne pas hésiter à lancer le coup spécial pour se défaire de situations inextricables (on perd un peu d’énergie mais moins qu’en se faisant refaire le portrait) et surtout, surtout, garder son sang froid face à certains boss qui risquent de vous envoyer régulièrement à l’hôpital – Abigail, je te hais.

Je reste conscient des défauts du jeu, et je comprends parfaitement pourquoi certains préfèrent l’oublier au profit d’autres beat’em all, sortis après. Mais il faut bien garder à l’esprit que lorsque le tout premier titre a débarqué sur Super Famicom en 1990, c’était tout simplement incroyable ! FINAL FIGHT demeure donc, selon moi, un jeu important et relativement plaisant, pour peu que vous ne perdiez pas trop vite patience face aux embuches qui parsèment (parfois injustement) cette aventure… à réserver uniquement à celles et ceux qui aiment encore souffrir pour éprouver du plaisir. Non, non ! Je ne parle pas des membres de clubs sadomasochistes. Mais de ces diables de retrogamers !

Note :   Nostalgie :

FINAL FIGHT est un ancêtre vénérable mais de moins en moins vénéré – certains de ses aspects n’ont pas très bien vieilli et de meilleurs jeux sont sortis par la suite (sans même aller chercher bien loin, FINAL FIGHT 2 et surtout FINAL FIGHT TOUGH lui sont clairement supérieurs). Pourtant si on garde à l’esprit sa date de sortie et que l’on y joue avec le cerveau branché en mode « retrogaming », il y a de quoi faire, franchement. Le jeu est magnifique pour l’époque, jouable à défaut d’être très varié… bref il amuse, tout simplement. C’est encore plus vrai dans sa version FINAL FIGHT GUY, qui enrichit très légèrement le FINAL FIGHT originel sans pour autant convaincre totalement – toujours pas de mode 2 joueurs, par exemple, et il manque toujours un niveau de la borne d’arcade.

Images : Jeux vidéo et des bas / DVG (avec un comparatif intéressant entre les versions japonaise et américaine – au Japon par exemple, on voit mieux la poitrine des sculptures, aux États-Unis les guerrières en cuir Poison et Roxy ont été remplacées, etc.)

Vidéo d’époque du Final Fight originel :

4 réflexions au sujet de “Final Fight Guy (Super Famicom, 1992)”

  1. Intéressant, je me suis toujours demandé s’il y avait des différences au delà du personnage !
    On va avoir droit au test de la trilogie ? ^^

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  2. En lisant ton test, j’ai repensé à tes arguments à propos des Beat Them All consoles, on atteint pas l’apothéose technique des bornes d’arcade mais on profite d’une philosophie de jeu plus équilibrée. Alors je me suis lancé dans Final Fight Tough, choisi volontairement pour ne pas avoir de comparaison directe avec une version originale plus chatoyante, jouer l’esprit libre en quelque sorte. J’ai adoré cet épisode. Gros sprites bien dessinés et animés, décors colorés, coups variés. Il est moins violent que le premier épisode, mais très dynamique et très amusant, je l’ai fini sans me lasser (en easy, j’ai pensé qu’il serait difficile, je pourrais tenter le normal la prochaine fois pour voir la vraie fin) Il a beaucoup de punch, qualité première d’un beat them all.
    J’ai commencé la partie avec un partenaire contrôlé par l’ordinateur, c’était bien sympathique, l’illusion de jouer avec un ami (l’animation était à la peine toutefois mais rien de méchant), Cet épisode fait selon moi honneur à la Super Famicom avec une beauté graphique typique de cette console.

    J’ai enchainé avec Streets of Rage 3 pour voir ce que cela fait de changer de console en passant sur Megadrive, et curieusement, je n’ai pas ressenti un gouffre mais une façon différente de mettre en scène la baston, un peu plus rugueuse graphiquement mais néanmoins très solide aussi avec de gros sprites et une animation solide. Une bande son toutefois assez déstabilisante par rapport aux mélodies bien orchestrée de FInal Fight 3 mais on s’y fait…

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    • Merci pour ton retour ! Content que le jeu te plaise. Il est vraiment excellent ce FINAL FIGHT TOUGH. Facile certes, mais tellement plaisant. Je ne l’ai pas encore essayé avec un ami virtuel, ni dans ses modes de difficulté les plus relevés. Mais il y a de quoi faire, comme on dit !

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