Disaster: Day of Crisis (Wii, 2008)

DISASTER: DAY OF CRISIS
Année : 2008
Studio : Monolith Soft
Éditeur : Nintendo
Genre : épique (de Dante)
Joué et testé sur Wii
Support : disque optique

Raymond Bryce est un ancien US Marine, reconverti secouriste. Mais à la suite d’un tragique incident qui coûte la vie à son ami Steve Hewitt, au pied d’un terrifiant volcan en éruption, il décide de quitter cette profession. À quoi bon continuer, si on ne peut sauver tout le monde ?

Un an plus tard, bien que toujours traumatisé par les événements passés, Raymond Bryce travaille en liaison avec le FBI qui fera cette fois appel à lui pour une affaire de la plus haute importance : un groupe terroriste, mené par un ancien colonel de l’armée américaine, vient en effet de dérober plusieurs ogives nucléaires dans l’espoir de faire chanter le gouvernement. Plus curieusement, ces soldats qui ne semblent plus vouloir reculer ont aussi enlevé un brillant sismologue, ainsi que son assistante, Lisa Hewitt, la sœur de Steve. Dans la foulée, de terribles catastrophes naturelles vont commencer à ravager les États-Unis…

DAY OF CRISIS est le jeu de la surenchère par excellence. Imaginez combattre des terroristes sur un pont long de plusieurs kilomètres, et sentir soudainement les structures métalliques vibrer, prêtes à rompre. Au loin, vous apercevez la cause de cette terrible onde de choc : un tsunami, gigantesque, fond sur vous ! Il vous faudra alors terrasser les mercenaires le plus rapidement possible, sauter dans votre voiture et livrer une course contre la mort, afin que le mur d’eaux et de débris ne vous submerge pas, tandis que le pont s’effondrera sous vous roues ! Ici, un volcan en éruption, crachant flammes, nuées de cendres incandescentes et boules de feu qui vont lécher votre parechoc – sous l’effet des terribles explosions, il pleuvra même des carcasses de voitures ! Vous devrez survivre aux incendies de forêt, à l’asphyxie causée par les nuages toxiques volcaniques, prendre le temps de vous reposer, de respirer afin de nettoyer vos bronches… Lutter contre la faim, et la fatigue, plonger dans une rivière aux eaux démontées afin de sauver une petite fille sur le point de se noyer… Et tout à coup, sous votre regard interdit, une nouvelle menace qui surgit : un ours apeuré, déboussolé. Il s’apprête à vous attaquer ! Inondations, typhons, saut en parachute depuis un avion en perdition, ascenseur qui explose, lave en fusion, bateau sur le point de couler… non, absolument rien ne vous sera épargné.

Le jeu, tout entier pensé pour la Wiimote et le Nunchuk, est construit autour de nombreux mini jeux, et de phases à la troisième personne qui peuvent être considérées comme un fil rouge, l’épicentre du gameplay. Durant ces dernières, on contrôle donc Dwayne Johns… euh non, Raymond Bryce, un ancien US Marine devenu sauveteur, qui va outrepasser ses traumatismes pour venir en aide au plus grand nombre. Ces séquences peuvent s’apparenter à de l’exploration (très simple) couplée à du survival : dénicher des bonus, chercher des survivants, gérer nos ressources, résoudre quelques énigmes (encore une fois : très simples voire simplistes)… Puis, à certains moments, un mini jeu se déclenche. Beaucoup de phases de tir à la première personne façon rail shooter (un peu mollassonnes mais sympathiques, durant lesquelles il conviendra de se mettre souvent à couvert pour ensuite dégommer des terroristes – si possible dans la tête), et d’autres phases qui sont elles extrêmement variées : conduite de voiture le plus souvent en pleine situation critique, nettoyage des plaies d’un blessé voire confection de bandages avant qu’une hémorragie ne se déclare, traversée dans le vide sur une petite poutre alors que le vent souffle, plongée en apnée… Je ne vais pas tout passer en revue, mais le jeu se renouvelle presque constamment, et le Nunchuk et la Wiimote sont souvent intelligemment mis à contribution : Wiimote à l’horizontal pour simuler un volant, Nunchuk à tourner consciencieusement pour bander une blessure… C’est souvent vraiment bien pensé et amusant. Par exemple, pour effectuer un massage cardiaque, il ne suffira pas de bouger la Wiimote de haut en bas, mais il conviendra de réaliser ce geste avec force, et fracas !

L’autre grand atout de DAY OF CRISIS, c’est son ambiance. On se croirait vraiment dans une espèce de compilation de plusieurs films catastrophes (tous les thèmes de ce cinéma sont repris), avec un zeste de 24 (à l’instar de Jack Bauer, durant une journée notre héros ne s’arrête jamais) et du film THE ROCK pour la représentation des terroristes (le colonel présent dans le jeu rappelle étrangement le personnage incarné avec maestria par Ed Harris dans le chef d’œuvre de Micheal Bay). Mais vraiment, ce qui coupe le souffle c’est cette ambiance de fin du monde, cette menace constante. Des bâtiments qui s’effondrent, des tsunamis incroyables, des coulées de lave gigantesques, des typhons qui emportent tout sur leur passage, ici un métro en feu qui vient de dérailler, là un pont qui menace de s’écrouler… C’est absolument incroyable et la qualité des cinématiques rehaussée par la puissance de l’environnement sonore vient encore renforcer le sentiment d’immersion. C’est tout simplement Pic de Dante-sque !

Curieusement, le jeu adopte un ton plutôt parodique : rien n’y est crédible, tout y est possible ! Ainsi les personnages sont tous des clichés ambulants, tout droit sortis d’une mauvaise série B, tandis que de nombreux détails renvoient les terribles évènements contés à l’écran au rang de simple jeu vidéo, très japonais – sans doute pour désamorcer l’impact du scénario dans un pays, le Japon, souvent frappé par de terribles catastrophes. Un autre exemple : pour récupérer des bonus, il faut détruire des bidons ou des caisses… avec nos poings, comme dans un beat’em up lambda ! Et les bonus en question (même les hamburgers permettant de refaire le plein de gras d’énergie) sont parfois plus gros que la tête de notre perso !

Hyper généreux, varié et relativement long (il m’a fallu environ dix heures pour en venir à bout), le jeu propose aussi de nombreux bonus à débloquer, des armes à acheter et des compétences à améliorer (sans parler de la fin alternative absolument WTFuckesque). Tout n’est pas parfait pour autant : techniquement l’ensemble est assez inégal, la caméra parait venir d’un autre temps (il faut constamment la recentrer en appuyant sur le bouton dédié) et deux ou trois pics de difficulté peuvent s’avérer franchement frustrants – durant les phases de conduite, notamment. Mais le fait que le développement de DAY OF CRISIS ait été extrêmement chaotique (il faillit d’ailleurs être annulé) et qu’il s’agisse, finalement, d’un jeu si unique, donne envie de faire fi de tous ces défauts. Bien évidemment, si secouer les bras stupidement avec votre Nunchuk et votre Wiimote pour simuler une course contre la montre vous dérange, passez votre chemin. Les autres, pour qui le ridicule ne tue pas, ressortiront du jeu avec un sourire béat.

Note :

Si vous êtes fan, comme moi, de films tels que Le Pic de Dante, L’aventure du Poséidon, Twister ou La tour infernale, vous devriez accueillir DISASTER: DAY OF CRISIS les bras grands ouverts – contrairement à Reggie Fils-Aimé, alors président de Nintendo of America et qui, dit-on, aurait opposé son veto à la commercialisation du jeu aux États-Unis. Mêlant action, discrète aventure, survival et mini jeux tout entiers pensés autour des capacités du Nunchuk et de la Wiimote, le jeu de Monolith Soft propose une expérience certes imparfaite mais extrêmement fun, et presque unique dans le monde vidéoludique.

Images : gunboydx

Trailer :

Preview très intéressante dans l’émission Nolife :

4 réflexions au sujet de “Disaster: Day of Crisis (Wii, 2008)”

  1. Jamais testé celui-là, ayant très très peu de jeux Wii, mais il me tente bien. Niveau gameplay ça a l’air même bien plus varié que DISASTER REPORT 4 sur PS4 (que j’ai beaucoup aimé hein). Je prend note, et espère tomber par dessus par hasard, il y a bien moyen de caser encore un jeu dans ma valise !

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