Vanquish (2010/PlayStation 3)

Chronic’Art novembre 2010 > 5/5
« Au temps où l’arcade ne craignait pas les consoles de salon, la durée d’un jeu n’était pas un problème. L’espace de la salle en soit obligeant au passage, jouer ne pouvait être qu’un moment court et à investir totalement (et non pas rentabiliser). Aujourd’hui, la durée est devenue un critère positif, sur lequel il est admis de concéder que plus c’est long, plus c’est bon, et tant pis pour la radinerie. Le chemin parcouru depuis l’arcade ne cesse ainsi de croître. Dans ces conditions Vanquish fait figure de jeu boudeur, presque frondeur, voire rebelle, prenant à rebrousse poil cette nouvelle doxa critique et appréciative de la durée élargie. Le dernier bébé de Shinji Mikami pour Platinum Games dit : non, ce qui compte n’est pas le temps que vous allez y jouer, mais comment. Autrement dit, celui qui avait pourtant longuement étiré Resident evil 4 va à l’essentiel, au gameplay pur et dur, sans quitter l’ambition de produire un univers solidement mis en scène. »

Jamais pris à défaut, immédiatement accessible, la limpidité de ce gameplay s’impose aussi avec un naturel sidérant. Vanquish est une machine sans accrocs, ultra précise, aux commandes aussi réactives que sa mise en scène maîtrisée. Il manque de variété dans les ennemis, de boss (peut-être pour ne pas briser sa folle trajectoire), d’une véritable montée en puissance, mieux graduée, mais les reproches s’arrêtent là. L’essentiel du jeu constitue une grande ligne droite truffée de gunfights au rythme furieux, fluide, carré, alternant avec des cinématiques sans jamais s’appesantir. Mikami atteint un degré de maîtrise étourdissante, sa fusion de l’arcade et du jeu narratif n’a jamais été si proche d’atteindre son but. Des patterns ennemis hyper étudiés au level design où rien n’est laissé au hasard (certains niveaux comme celui où l’environnement s’effondre repense la motricité dans l’espace, pas moins), Vanquish respire le travail soigné, le jeu plein comme œuf à apprendre par coeur. Plus encore, il sent le tabac des salles à écrans cathodiques, l’odeur des jeux dans lesquels on s’abîme, dont on veut connaître les entrailles, les disséquer fièrement parce qu’ils nous regardent avec respect.  »

GameKult octobre 2010 > 7/10
« Vanquish est au TPS ce que Bayonetta était au beat’em all : un bon coup de pied au cul. Avec ce titre hyper nerveux voire bourrin, PlatinumGames montre que les Japonais sont capables de donner le change aux grosses productions occidentales, en offrant une mobilité et un dynamisme rarement vus à ce niveau. Un arsenal qui claque, des situations bien pensées, des boss hyper impressionnants et une réalisation au top, qu’exiger de plus ? Une vraie durée de vie ? Oui, l’extase Vanquish nous la joue précoce. Bouclé en six heures à peine, le temps d’affronter deux à trois fois les mêmes boss, le titre de Sega ne peut même pas faire valoir l’argument d’un multijoueur planqué pour doper la durée de vie. Certes, on peut toujours jouer pour le score et les challenges, et de ce côté-là il y a du répondant. Mais on en vient fatalement à se demander si PlatinumGames n’a pas une nouvelle fois privilégié la forme au détriment du fond. »

Jeuxvideo.fr octobre 2010 > 8/10
« Vanquish est un titre plein de fureur et de style, une production dense et spectaculaire. D’aucuns pourront lui reprocher une durée de vie faiblarde, s’agissant d’un jeu totalement dépourvu de modes multijoueurs. Certes, l’aventure touche à sa fin après 7 ou 10 heures de jeu selon que vous l’abordiez aux niveaux de difficulté Normal ou Difficile. Ceci dit, l’excellence de son gameplay et la grande variété des situations proposées, sans parler de son mode Défis particulièrement salé ou encore de sa dimension scoring très prononcée, justifient amplement qu’on y revienne à plusieurs reprises. Nous lui reprocherions plus volontiers une tendance au recyclage notamment durant certains combats de boss, l’absence d’évolution de l’armure ou encore une dimension corps à corps en retrait du fait d’un épuisement systématique des ressources de l’armure au moindre coup porté. Alors certes, nous n’aurions pas craché sur une aventure un peu plus conséquente, mais vu la densité et la variété de ces quelques heures de jeu, il n’est pas trop charitable de s’en contenter. En somme, Vanquish est incontestablement le shooter que nous attendions. Vivement la suite. »