Uchuu Keiji Tamashii: The Space Sheriff Spirits (PlayStation 2, 2006)

UCHUU KEIJI TAMASHII: THE SPACE SHERIFF SPIRITS
Année : 2006
Studio : Digifloyd
Éditeur : Bandai Namco Games
Genre : les cinq centièmes de seconde les plus longs
Joué et testé sur PlayStation 2
Support : DVD-ROM

Gordan (Ichijōji Retsu en VO) est né sur Terre d’un père venu de la planète Etolia. Comme son père avant lui, Gordan appartient aux shérifs de l’espace, et doit protéger la planète bleue contre les C-Rex (Uchū Hanzai Soshiki Makū en VO). Grâce aux ressources technologiques d’Etolia, Gordan est capable de se transformer en X-Or (Gyaban en VO) en cinq centièmes de seconde. Avec son scaphandre de combat, X-Or possède une force incroyable, et dispose d’un arsenal très souvent fatal aux C-Rex. Et cette fois-ci, le shérif souhaite mettre un point final à cette guerre spatiale, en détruisant le chef des C-Rex, Lou IB-BMX-11 (Don Horror en VO). La tâche ne sera pas aisée, car bien qu’incapable de se mouvoir, le cruel leader est en mesure de créer une dimension parallèle en inversant l’axe de rotation d’une planète, afin d’y projeter X-Or et de l’affaiblir lorsqu’il combat ses sbires.


Si vous êtes de ma génération, vous devez connaitre X-Or, le shérif, shérif de l’espace. Mais si, vous le connaissez, sur la Terre il est comme toi et moi, dans le ciel c’est lui qui fait la loi ! Ça y est, ça vous revient ? Pour ma part, j’ai tout d’abord découvert le genre avec SPECTREMAN, une série qui m’impressionnait au point, parfois, de me faire peur. Puis arriva X-OR, un an plus tard je crois, toujours sur Récré A2. J’avais bien évidemment grandi entre temps, je devais avoir dans les huit ans, et la peur avait disparu au profit de l’excitation. Je regardais cette série avec les yeux ouverts, en grand. C’était tout simplement épique, j’étais à chaque fois subjugué. Chaque épisode était terriblement impressionnant. Aussi lorsque j’ai récemment retrouvé la trace d’un jeu dédié au shérif de l’espace, intitulé UCHUU KEIJI TAMASHII: THE SPACE SHERIFF SPIRITS, j’ai sorti la carte bleue sans hésitation, en criant : transmutation !


Une première question vient à l’esprit : ce jeu sorti en 2006 sur PlayStation 2 est-il une vieille croûte ou une madeleine de Proust ? Eh bien un peu les deux… Déjà soyons honnêtes : si vous n’avez pas connu la série télé à l’époque ou si vous n’êtes pas amateur de Metal Hero en général, le jeu de Bandai Namco n’aura strictement aucun intérêt pour vous, tant sa réalisation est triste, son gameplay pauvre et son level design paresseux (des arènes, en fait). Alors par contre, si X-Or vous a fait rêver durant votre enfance, préparez-vous à sourire béatement lorsque vous jouerez au jeu pour la première fois car Bandai Namco a, ici, assuré le fan service à outrance. Les différents niveaux de la première campagne sont ainsi tirés d’épisodes de la série, et le joueur est vite abasourdi par une véritable déferlante d’images et de vidéos d’origine, avec les voix des acteurs de l’époque, les superbes musiques et quelques chansons (en VO, évidemment). Frissons garantis !


Le jeu est un beat’em all assez simpliste, avec un seul bouton pour frapper (le carré) – pied, poing, en passant rapidement d’un adversaire à l’autre (avec le stick gauche) cela suffit à enchainer les combos. Sous sa forme humaine, notre héros est assez faible mais bouge bien malgré tout. Il peut ainsi sauter, projeter les ennemis (bouton rond, mais c’est bidon), bloquer les coups (bouton R1) voire les esquiver en faisant une pirouette (R1 avec le bon timing) ouvrant alors la voie à une contre-attaque. La jauge jaune représente notre énergie sous forme humaine, et la bleue l’énergie d’X-Or – celle-ci est bien évidemment capitale, et permet de lancer des coups spéciaux assez couteux en énergie, mais aussi d’intégrer notre scaphandre de combat. Lorsque la jauge bleue atteint donc un certain palier, la transmutation est possible – pressez les boutons triangle et rond en même temps, et un mini-jeu se lance durant lequel il faudra appuyer sur les bons boutons au bon moment pour valider la transmutation. Détail amusant : l’opération ne prend certes que cinq centièmes de seconde, mais elle peut être interrompue. Pendant le mini-jeu en question, on voit ainsi nos adversaires se rapprocher parfois dangereusement de nous, au ralenti – s’ils nous touchent avant la fin de la manip, celle-ci échoue !


Une fois que notre shérif de l’espace a revêtu son scaphandre de combat, il dispose de nouvelles techniques pour faire passer les méchants C-Rex de vie à trépas – la frappe de base (carré), la parade et l’esquive (R1) demeurent essentielles mais selon les situations et les monstres rencontrés, vous devrez impérativement tirer profit de votre arsenal futuriste. Certains boss ont par exemple la capacité de se rendre invisibles : utilisez votre Visualoscope (Laser Scope en VO) avec le bouton L1. Concernant les coups qui font mal, amusez-vous donc à distribuer les super mandales, mais attention elles consumeront une partie de votre jauge : Spiral Kick (saut+triangle), Dimension Bomber (triangle+rond) et surtout l’attaque la plus puissante de toutes mais à la fois difficile à placer et très couteuse en énergie (même si vous manquez votre cible !) : le Rayon Laséro-Z (Laser Z Beam en VO) qui s’exécute avec R2+triangle. Notre épée, ou Laséro-lame (Laser Blade en VO) peut être sortie de son fourreau avec la touche triangle. Une fois la lame en main, le combo R2+triangle change, et permet cette fois-ci de lancer une double attaque en piqué du plus bel effet, qui peut toucher de nombreux adversaires en même temps. Enfin, l’épée en question est automatiquement utilisée pour donner le coup de grâce aux boss.


Rien d’infamant au premier coup d’œil, d’ailleurs ce gameplay très simple aurait pu être jouissif s’il avait été sublimé par un level design ingénieux et des ennemis intéressants à combattre, mais ce n’est pas le cas. Les niveaux sont constitués de petites arènes, graphiquement très pauvres (encore plus pour 2006), et les adversaires ne sont guère enthousiasmants – même les boss, pourtant sympas, deviennent parfois lourdingues à cause de la gestion de la caméra, et je ne parle pas des vaisseaux spatiaux qui viennent parfois nous arroser de lasers sans qu’il soit vraiment possible d’esquiver avec efficacité. Certains passages sont même particulièrement frustrants : on y incarne des humains, très faibles, et il faut généralement éviter de se faire tuer par les extraterrestres (qui nous détestent !) en attendant qu’X-Or arrive. Heureusement, il est parfois possible d’incarner d’autres personnages, qui se défendent mieux, comme par exemple les deux autres shérifs de l’espace, Sharivan et Shaider. L’humour, enfin, est loin d’être absent du jeu, et un niveau tout entier dédié à une espèce de puzzle game, où il faudra récupérer plus de sushis que votre adversaire, se révèle être vraiment drôle et rafraichissant.


UCHUU KEIJI TAMASHII: THE SPACE SHERIFF SPIRITS est constitué de deux campagnes, chacune relativement courte, avec une première aventure centrée sur X-Or et des épisodes de la série télé, tandis que durant la seconde (une espèce de crossover) on a beaucoup plus souvent la possibilité de changer de personnage, et la menace pesant sur la Terre est désormais incarnée par la Dark Galaxy Queen. Après chaque mission, on gagne des points. Pour vous donner un ordre d’idée, j’en ai récupéré environ 2800 après avoir fini les deux aventures (mode de difficulté normal), et j’ai donc dû refaire certaines missions plusieurs fois pour atteindre le seuil des 5000 points, afin de débloquer le Survival Mode. Ce mode de jeu nous place dans une arène, face à des vagues ennemies incessantes, l’objectif étant de tuer 999 monstres. Au début c’est rigolo mais ça devient très vite rébarbatif, voire un brin énervant lorsque l’on doit faire face à des boss en nous tapant en même temps des dizaines de petits adversaires qui nous déconcentrent. Le gameplay peu inspiré et la caméra capricieuse n’aident pas à faire passer la pilule (de cyanure). Je suis malgré tout parvenu à relever le défi avec X-Or et Sharivan, au bout d’un marathon de deux fois quarante minutes ! Cela m’a permis de débloquer deux petits bonus vidéos. Il y en a d’autres à découvrir, mais il faut refaire le Survival Mode avec tous les personnages restants (avec Annie, qui est particulièrement faible, cela me parait impossible). Il y a aussi un Annie and Mimi’s Big Adventure Mode, et je ne sais pas trop de quoi il s’agit parce qu’il est nécessaire de cumuler 50000 points pour y accéder. Non merci, pas tout de suite, je remets ça à une autre vie.


UCHUU KEIJI TAMASHII: THE SPACE SHERIFF SPIRITS est à la fois un jeu enchanteur et terriblement décevant. Si le fan service est assuré à 100%, au point de rendre les deux petites campagnes du jeu très digestes, la pauvreté du gameplay et du level design est difficilement pardonnable. Un coup bas digne des C-Rex !

Note :   Nostalgie :

Techniquement à la ramasse, avec un gameplay simpliste et un level design d’une paresse inouïe, le jeu de Bandai Namco réalisé en hommage à X-Or souffle vivement sur les braises de notre nostalgie au point, peut-être, de s’y brûler les ailes. En 2005 la PlayStation avait GOD OF WAR, eh bien en 2006 elle s’est offert un rafraichissant nanar !

Images : Jeux vidéo et des bas / YouTube                                                                                  X

Preview durant le Tokyo Game Show 2005 (Game One) :

 

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