GUNLORD X
Année : 2019
Studio : NG:DEV.TEAM
Éditeur : EastAsiaSoft
Genre : Neo Geo Géant
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray
Durant son aventure relatée dans The Last Hope, la super pilote Vanessa était parvenue à vaincre l’empire d’un monstre mystérieux, nommé The Master. Hélas, la jeune femme semble avoir disparu depuis. Son mari, un combattant émérite répondant au nom de Gordian Gaiden, retrouve enfin sa trace sur la planète Kairos II. Les pièges y sont nombreux et les monstruosités, légion. Fort heureusement, Gordian Gaiden s’est préparé au pire, et son armure lui permettant de se transformer en boule destructrice, et son rayon laser tirant à 360 degrés et traversant les murs, lui seront d’une grande aide pour sortir vainqueur des batailles stellaires se profilant à l’horizon. C’est en effet à la fois sur terre, dans des sous-sols gorgés de tunnels traitres et acides voire même, parfois, dans le ciel aux commandes de son vaisseau armé de missiles, que Gordian Gaiden livrera le combat de sa vie.
GUNLORD est un run and gun sorti initialement en 2012, sur Neo Geo. Il a été réalisé en hommage au jeu TURRICAN de Manfred Trenz, par une équipe de passionnés désormais bien connue de la scène indé : NG:DEV.TEAM. Le jeu est tellement proche de son illustre ainé, que l’on pourrait presque parler de remake, de suite ou de spin-off, jusque dans ses musiques, composées par le talentueux Rafael Dyll (SÖLDNER-X), et rappelant parfois les sonorités du légendaire Christopher Hülsbeck. Je suis sonné. Mais pas K.O. pour autant, car c’est bien les yeux grands ouverts que j’ai accueilli GUNLORD X, une version améliorée de GUNLORD, sur PlayStation 4 au format physique avec une belle jaquette et même une notice en sus.
GUNLORD X se joue exactement comme un TURRICAN : plusieurs armes sont disponibles, disséminées un peu partout dans des plateformes (le Spread Shot est de loin la meilleure), l’arme secondaire, ou Snake Beam, est absolument essentielle (un laser rectiligne que l’on peut faire tourner à 360 degrés avec le stick droit), on dispose toujours d’une espèce de smart bomb nommée Wave Shot (qui balaie l’écran en partant de notre personnage), il est également possible d’écraser les adversaires en leur sautant dessus ou encore de se rouler en boule (Wheel) pour accéder à des endroits improbables ou éviter de se faire trucider – en boule, on est invincible (bien évidemment on ne peut pas en abuser car la boule et le laser consomment de l’énergie – gardez un œil sur la jauge dédiée, en bas de l’écran). Les sauts aussi, s’ils ne souffrent d’aucun souci, sont malgré tout hérités de TURRICAN et donc un brin rigides – mais juste un brin. Avec GUNLORD X, nous sommes donc proches de la copie carbone, tout en restant malgré tout très éloignés du clone triste.
Cet hommage à TURRICAN est prenant de bout en bout et les nostalgiques de l’Amiga seront conquis, tant GUNLORD X viendra constamment les titiller, les relancer, leur rappeler de vieux souvenirs, d’anciennes parties. Il y a neuf niveaux en tout, et le nerf du jeu est constitué de chapitres assez vastes, qu’il conviendra d’explorer aussi bien dans l’horizontalité que dans la verticalité pour y dénicher des bonus (armes, vies, diamants géants pour obtenir des crédits supplémentaires). De nombreux passages secrets attendent les aventuriers ! Bien sûr, il ne s’agit pas d’un metroidvania. Ici pas de capacités à débloquer ni d’objets qui viendraient gonfler notre inventaire voire nos stats. GUNLORD X est un run and gun/platformer, un pur TURRICAN-like ! Mais heureusement, il est plutôt varié, et certains niveaux abordent un point de vue différent : deux sont des shoot’em up (corrects à défaut d’être géniaux), un autre se déroule en scrolling forcé et un dernier se joue uniquement dans la verticalité, à l’intérieur d’une espèce de tuyau étroit qu’il conviendra de parcourir jusqu’à en toucher le fond – au sens propre, je vous rassure.
Le seul petit souci du jeu qui laissera le spécialiste pantois et le pro, blême, c’est la difficulté. Un néophyte s’y cassera sans doute les dents pendant un moment, mais un connaisseur de la saga TURRICAN, un vieux routier du genre, devrait rouler sur le jeu avec le sourire certes, mais aussi avec la sensation de ne pas avoir été poussé dans ses derniers retranchements. En jouant prudemment et en manipulant scrupuleusement le Snake Beam pour faire le ménage (n’oubliez pas qu’il passe au travers des murs et qu’il peut aussi servir de bullet-cancel), le joueur progressera constamment. Ce qui n’est pas un défaut en soi mais j’aurais aimé un peu plus de piquant çà et là, et des boss plus mordants. Ainsi, seul le grand méchant final forcera le joueur expérimenté à courber l’échine, et à passer sous les fourches caudines.
Enfin si les crédits sont limités, et donc que le spectre du game over plane, menaçant, au-dessus de notre tête, il est possible d’en augmenter le nombre (définitivement) en mettant la main sur tous les gros diamants d’un niveau. Ce petit côté exploration donne aussi une partie de son sel au jeu, mais c’est loin d’être évident et ça ne plaira pas à tout le monde. Heureusement deux niveaux sont extrêmement courts, et permettent donc de trouver les diamants sans vraiment transpirer et par la même occasion d’ajouter deux crédits à notre total, ce qui est largement suffisant pour voir la fin du jeu, qui sauvegarde notre progression – en nous permettant aussi de refaire les chapitres précédents pour, par exemple, repartir à la chasse aux diamants.
Certains joueurs auront du mal à entrer dans la danse, mais les fans de TURRICAN seront aux anges. En transe – en Trenz ?
Note :
GUNLORD X a été pensé pour plaire aux fans nostalgiques d’une époque révolue, quand les héros en 2D pouvaient tirer à 360 degrés et se rouler en boule pour rouler sur les monstres ventrus. Oui, GUNLORD X est un hommage grandeur nature à TURRICAN, certes pas très difficile mais le public visé par la démarche devrait en redemander.
Images : éditeur
Trailer :