Aero Blasters (PC Engine, 1990)

icone PC-Engine_CoreGrafxAERO BLASTERS
Année : 1990
Studio : Inter State / Kaneko
Éditeur : Hudson Soft
Genre : gameplay borderline
Joué et testé sur PC Engine
Support : HuCard


2021 : l’heure est grave. Une station orbitale extraterrestre menace la Terre. Celle-ci envoie deux de ses meilleurs pilotes au casse-pipe et leur confie les commandes des Blaster Fighters, vaisseaux ultra modernes pouvant recevoir sept armes différentes et des power-up pour agrémenter le tout. Vous allez ainsi devoir combattre les envahisseurs à la fois sur terre, dans le ciel (méfiez-vous des nuages masquant les tirs adverses) pour finir dans l’espace où l’absence de gravité risque bien de nuire à votre pilotage pourtant réputé sans accrocs.

Un shoot de Kaneko porté sur PC Engine par Hudson Soft (gage de qualité), les amateurs savent par avance qu’ils vont se régaler. Hélas, il faut bien reconnaître qu’AERO BLASTERS, malgré ses nombreux points forts, peine quelque peu à tirer son épingle du jeu (vidéo). La faute à la machine, la PC Engine, dans le catalogue de laquelle AERO BLASTERS fait simplement figure de très bon shoot… tant les titres du genre sont légion, et souvent remarquables. De plus, AERO BLASTERS est peut-être davantage reconnu sur Megadrive : le jeu y est légèrement plus joli et un peu moins difficile – je préfère néanmoins les musiques sur PC Engine et le vaisseau me semble aussi un brin plus vif sur cette machine.

Allez, malgré son classicisme (AERO BLASTERS surprend peu), le jeu de Hudson Soft est super sympa et facile à prendre en main : il alterne les phases rapides en scrolling horizontal (votre vaisseau fonce dans des couloirs étroits) et d’autres plus lentes dans lesquelles votre dextérité sera mise à rude épreuve. Il vous faudra en effet zigzaguer entre des dizaines de tirs et anéantir d’imposantes vagues ennemies (dont le nombre de vaisseaux compense souvent la faible résistance de ces derniers).

Du côté de votre puissance d’attaque, vous disposerez d’un tir normal (I) et d’une charge vous permettant d’anéantir les lasers ennemis en gonflant une jauge avec le bouton II. Au niveau des upgrades, il conviendra de shooter dans de gros containers volants pour libérer plusieurs lettres, chacune correspondant à un tir différent… mais vraiment très différent ! À tel point d’ailleurs qu’il ne faudra pas vous tromper et bien attraper la lettre désirée si vous ne voulez pas avoir mal aux fesses… Attention donc, amis anal-phabètes, car certaines lettres sont tout simplement inutiles, voire handicapantes ! Oui, dans AERO BLASTERS, le système d’attaque saute du coq à l’arme, et malgré la présence de nombreuses options différentes on se retrouve toujours à jongler entre les trois mêmes tirs (pour moi le S qui nous protège avec deux petits modules, parfois le H pour tirer dans toutes les directions – vital dans certains passages, et accessoirement le B et ses deux tirs arrière). Des P sont également présents pour augmenter votre puissance de tir, ce qui vous permet d’abattre certains boss en quelques secondes.

Les boss d’ailleurs, parlons-en ; ils sont au nombre de six (pour six niveaux – avec quelques mini boss), et ils sont tous assez bien fichus… à défaut d’être mémorables. Oui finalement AERO BLASTERS est classique jusque dans ses boss. Certains d’entre eux sont très faciles (le premier, le quatrième), cheesable (le troisième qui ne déclenchera pas sa deuxième attaque mortelle si vous épargnez au moins l’une de ses « antennes »), assez dur (le deuxième et ses tonnes de missiles) voire très dur (saloperie de robot dans le niveau 5 – qui fait même semblant de mourir à la fin !).

AERO BLASTERS est donc un très bon shoot, nerveux malgré la lenteur relative de votre vaisseau et très sympa à jouer car on progresse toujours : ainsi durant ma première partie, je n’ai pas dépassé le deuxième niveau. La deuxième fois, je suis allé jusqu’au troisième. Pour me faufiler jusqu’au quatrième juste après… et enfin régulièrement échouer au cinquième niveau pendant un long moment (avant de vaincre enfin dans le sixième et dernier level – mais non sans peine). Oui le jeu est dur, très dur. Si le fait de réapparaître directement à l’endroit de notre mort (sans devoir se retaper un stage en entier voire d’éventuels checkpoints trop lointains) semble nous promettre une victoire relativement facile, la vérité est tout autre… car AERO BLASTERS change du tout au tout à partir du quatrième niveau intitulé Zero Gravity… Et je vous le donne en mille : pour simuler la gravité zéro dans l’espace, les développeurs ont eu l’idée géniale(ment stupide) d’imposer une inertie assassine à notre vaisseau. Oui, j’ai bien dit « inertie ». Un concept complètement suicidaire dans un shoot’em up, s’il en est ! Slalomer entre les boulettes, frôler les murs et les adversaires ne demande plus seulement de la dextérité, non. Ça nous impose de posséder des réflexes purement surhumains… ou d’en appeler à la chance, c’est selon. Après me direz-vous, certains joueurs sont malgré tout parvenus à dompter l’inertie d’AERO BLASTERS (zieutez quelques vidéos sur Youtube pour vous en convaincre), mais franchement, moi, jouer à un shoot avec de l’inertie, c’est un concept que j’ai du mal à accepter (combien de morts injustes à cause de ça ?!). Et pourquoi pas, tant qu’on y est, imposer aux joueurs de jouer à GRADIUS avec une paire de moufles (pour corser les choses, tiens !), ou encore sortir un FIFA avec des joueurs unijambistes juste histoire de compliquer l’affaire ?

Pour ma part, j’ai quand même trouvé la parade : j’essaie d’atteindre le niveau 4 sans perdre la moindre vie, et tente de limiter la casse durant ces trois derniers levels sataniques (dont le cinquième, intitulé The Borderline et qui porte bien son nom parce qu’il est très borderline !), tout en sachant très bien qu’il y aura des passages dans lesquels je claquerai immanquablement. Oui ces derniers niveaux sont à se taper la tête contre les murs ! Et au sens propre en plus, car les murs de l’ultime niveau bougent pour vous écraser ! Oh rage, oh des espoirs !

Des espoirs, oui toujours. Car pour peu que vous soyez un joueur têtu, vous finirez par vaincre. Oui malgré mes réserves au sujet de l’inertie, AERO BLASTERS demeure faisable et ne bascule pas du côté du hardcore gaming (le fait de recommencer pile poil à l’endroit du crash arrange pas mal de choses – de même, les améliorations et armes supplémentaires ne sont pas si rares). Et comme je l’ai déjà dit, on progresse toujours, ce qui est un vrai gage de qualité dans un shoot’em up. AERO BLASTERS est donc définitivement un très bon jeu. Très classique durant ses premiers niveaux, mais trop aventureux dans sa gestion du gameplay dans les trois derniers (ça c’est un grand écart ou je ne m’y connais pas), AERO BLASTERS est incontestablement un jeu à faire. Et à refaire pour les plus psychopathes d’entre vous, qui iront se frotter au mode hard disponible une fois que vous avez fini le jeu une première fois. Certains ennemis sont beaucoup plus résistants, les boulettes plus rapides et plus nombreuses… aaaaargh… courage… fuyons !

Note :         Nostalgie :

Des armes nombreuses mais pas forcément utiles ni très originales, des boss sympas à défaut d’être remarquables, et un gameplay qui change du tout au tout à partir du quatrième niveau en nous imposant une inertie horrible censée simuler l’absence de gravité dans l’espace. On a connu des shoot’em up plus sexy. AERO BLASTERS n’en demeure pas moins extrêmement sympa à jouer (ses petites musiques – dont celle du deuxième niveau – ne sont pas étrangères au charme de l’ensemble), même si sa difficulté parfois un peu ahurissante durant les trois derniers niveaux pourra en rebuter (c’est le cas de le dire) plus d’un. AERO BLASTERS reste un vrai bon jeu sur PC Engine, d’autant plus qu’il est jouable à deux simultanément… Hélas pour lui il est soumis à une rude concurrence sur cette machine.

Images : Jeux vidéo et des bas

Une vidéo (attention c’est émulé et donc extrêmement lissé moche) :

mag vintage

 

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