Gravity Daze 2 (PlayStation 4, 2017)

GRAVITY DAZE 2
Titre alternatif : Gravity Rush 2
Année : 2017
Studio : SCE Japan Studio
Éditeur : Sony
Genre : un test plein de gravité…
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Après ses incroyables aventures à Hekseville, la pétillante Kat a été emportée par une tempête gravitationnelle et se réveille à dans le petit village volant de Banga… Elle découvrira très bientôt un monde gigantesque peuplé de villes tentaculaires… dont Jirga Para Lhao, une cité incroyable perchée dans le ciel. Avec son amie Raven, Kat va tenter de faire la lumière sur ses mystérieuses origines… Mais attention : le mal rôde. Parfois sous les traits d’un dictateur très humain… parfois sous des formes plus étranges encore.


Après une première aventure de haut vol, la petite Kat s’est hélas fait reprendre par les dures lois de la gravité. Oui, elle s’est écrasée comme une brique. Pour moi, la chute fut d’autant plus rude que j’avais été littéralement transporté par le premier jeu, absolument grisant et rafraîchissant – au point d’acheter sa suite day-one… et de laisser passer plusieurs mois avant de trouver le courage de coucher mon amère déception sur l’une des pages de ce blog. J’ai quand même mis un point d’honneur (pendant que les développeurs, eux, me faisaient un bras) à aller au bout de l’histoire – mais que ce fut fastidieux ! J’ai d’ailleurs laissé tomber lorsque j’ai compris qu’il y avait un épilogue, et j’ai revendu le jeu.


Mon principal grief ? Ce mal qui ronge de nombreux jeux modernes, à savoir la folie des grandeurs, l’apathie des glandeurs, aka les mondes ouverts ou semi-ouverts. Lorsque c’est bien fait, je ne doute pas de la pertinence d’un tel système. Hélas, pour remplir leurs univers artificiels, les développeurs confondent souvent la qualité avec la quantité. Avec GRAVITY DAZE 2, Sony Japan a oublié ce qui avait fait le charme du premier jeu : des environnements relativement vastes, certes, mais à taille humaine. Des quêtes principales et annexes, mais qui ne viennent pas trop souvent frapper à la porte évitant ainsi de rappeler au joueur leur artificialité. C’était d’ailleurs l’une des réussites de GRAVITY DAZE : on ne croulait pas sous les missions, tant et si bien que l’on se surprenait parfois à prendre notre temps, à voleter au fil du vent… Tout le contraire de GRAVITY DAZE 2 qui assomme le joueur avec une foultitude de missions qui sentent le remplissage gratuit à plein nez. On répète ces quêtes ad nauseam, pour finir dégoûté/dépité et avec l’envie d’en découdre une bonne fois pour toutes. L’envie de terminer le jeu en ligne droite pour le ranger définitivement dans sa boîte – et de piétiner cette dernière avec nos petits pieds moites.


Oui, la majorité des quêtes annexes finissent par devenir insupportables : infiltration indigne, quêtes Fedex inintéressantes qui se multiplient, les séances de photographie soporifiques que j’ai rebaptisées « missions Facebook », les filatures rigolotes une ou deux fois mais PAS DIX OU QUINZE, la recherche de frisbee qui s’étire et le joueur qui se tire, la promenade du chien… Au secours ! Sans mentir, ces missions sont absolument affligeantes de paresse en matière de game design. Mais le mal de GRAVITY DAZE 2 est encore plus profond, puisque la quête principale comporte elle aussi son lot de missions faisandées – à la louche, je dirais qu’une bonne moitié d’entre elles sont longues, lentes, peu passionnantes et qu’elles se répètent trop souvent. J’ai ainsi failli lancer ma manette plus d’une fois – pas pour défier les règles de la gravité comme Kat, mais par colère et dépit, face à l’incongruité de certaines situations. Me forcer à effectuer une longue mission d’infiltration, au level design et au gameplay indignes comparé aux maîtres du genre, pour clore un chapitre, je dis non. Non. Cette farce est au-dessus de mes forces.

katmikaze !

Tout le charme du premier jeu a disparu comme une légère brise de vent, agréable et rafraîchissante, qui aurait été emportée par une tempête submergeant le joueur sous un déluge de missions ineptes, et d’environnement trop vastes. Le discret équilibre de l’aventure, le doux rythme de GRAVITY DAZE ont cédé leur place à une bonne grosse plâtrée de quêtes dont on abreuve les joueurs comme d’autres gavent les oies. Pire : l’effet de surprise ne joue plus, bien évidemment, et si la magie opère à certains moments (souvent dans les niveaux fermés), le faible nombre de nouveautés utiles de ce second opus finira d’achever l’entrain des fans les plus endurcis. La migration du jeu vers la PlayStation 4, enfin, ne s’est pas faite sans mal. Si le soft est absolument magnifique, on perd aussi ce qui faisait l’originalité du jeu sur PlayStation Vita, avec cet écran parfois sens dessus dessous, la tête en haut, la tête en bas, les phases faisant appel à la fonction gyroscopique de la console… l’impression que tout cela était un peu fou. Un peu flou. Mais toujours bien pensé, à tel point que l’on finissait toujours par retomber sur nos pattes. Tel un chat kamikaze couché debout.


J’ai la dent dure, mais le jeu a le ventre mou. C’est long, lent, peu passionnant. À sa décharge, je dois quand même avouer que je ne suis pas un grand amateur des aventures en monde ouvert ou semi-ouvert. Mais la magie avait pourtant opéré avec le premier GRAVITY RUSH… Cherchez l’erreur. Cherchez les rares raisons de craquer malgré tout pour cette suite pleine de bonnes intentions, mais mal équilibrée. Cherchez longtemps… car vous risquez de ne pas trouver.

Note :

Alors que le premier jeu avait surpris tout son monde, avec un gameplay frais et original, et une direction artistique à tomber (au sens figuré, car on se joue de la gravité !), GRAVITY DAZE 2 manque le coche en déséquilibrant totalement l’aventure, en noyant littéralement le joueur sous un déluge de missions principales et annexes trop nombreuses, longues et ennuyeuses, sans prendre le temps d’offrir de vraies nouveautés utiles – hormis la carte beaucoup plus vaste. Ce qui n’est pas nécessairement une bonne idée quand l’intérêt des quêtes ne suit pas. GRAVITY DAZE 2 distille malgré tout de jolis moments, et ses graphismes invitent une nouvelle fois au rêve éveillé. Attention cependant : le réveil risque d’être particulièrement dur…

Images : éditeur

 

3 réflexions au sujet de “Gravity Daze 2 (PlayStation 4, 2017)”

  1. Je suis dessus en ce moment, et c’est vrai qu’avec toutes les quêtes annexes et tout, souvent répétitives et peu passionnantes, le rythme en prend un sacré coup !
    Après ça reste sympathique, mais le premier est finalement bien meilleur. Oui la map était un peu vide, mais ça permettait à l’aventure en quasi ligne droite d’être beaucoup plus épique.

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      • Honnêtement j’ai du mal, là j’ai du faire une pause, et à la place j’ai terminé le petit jeu ECHO, bien plus intéressant (et bien plus court, en ligne droite, sans quête annexe)… Maintenant le tout est de retrouver la motivation de relancer le jeu… Le pire étant que l’intrigue principale, je dois être à 60% au moins, donc plus de la moitié déjà derrière, ce serait bête d’arrêter en si bon chemin. Mais je voulais au départ faire les quêtes annexes, et je pense que là par contre je ferais totalement l’impasse.

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