Ghoulboy (PlayStation Vita, 2019)

GHOULBOY
Titre alternatif : Ghoulboy: Dark Sword of Goblin
Année : 2019
Studio : Serkan Bakar / Dolores Entertainment
Éditeur : EastAsiaSoft
Genre : quoi ma goule, qu’est-ce qu’elle a ma goule ?!
Joué et testé sur PlayStation Vita
Support : PS Vita Card


Le monde magique de Gunzabar est dirigé par le cruel Gamunbal, le Roi Goblin. Au sommet de son trône et surtout de sa macabre puissance, Gamunbal est peu inquiété… Une chose le turlupine malgré tout : une vieille prophétie, qui annonce sa mort des mains d’un chasseur de goules. Afin de recommencer à dormir sur ses deux oreilles pointues, le Roi Goblin décide d’emprisonner Galdar, le dernier tueur de goules du royaume. Mais le terrifiant souverain semble oublier un petit détail : Thulgar… le fils de Galdar, aussi surnommé Ghoulboy !

Je ne prends jamais mon pied, à mettre le doigt là où ça fait mal. Mais je m’en vais remettre une petite couche de sel sur la plaie-Station Vita. Une console très prometteuse mais qui connut un bien funeste destin. La colonie de petits jeux indés qui sort sur cette plateforme en fin de vie ne lui redonne pas vraiment de couleurs, en 2020 on en serait davantage au stade de la réanimation désespérée avant le spectre de l’encéphalogramme plat qui se dessine inévitablement à l’horizon. Attention, j’aime beaucoup cette machine, mais on ne va pas se gargariser devant son récent catalogue de sorties physiques, puisque certaines compagnies paraissent éditer de nombreux jeux, sans nécessairement taper dans le haut du panier, en restant assuré que ça s’écoulera quoi qu’il arrive puisque les joueurs Vita sont à tel point affamés qu’ils se jettent parfois sur le moindre petit os à ronger – et je ne dis pas ça pour me moquer, puisque je m’inclue à ce groupe de doux rêveurs un brin désespérés. Pour un excellent PAPERS, PLEASE et un très amusant DEMETRIOS sortis en boîte, combien de tristes HABROXIA, SUPER DESTRONAUT, ICE CREAM SURFER et autres… GHOULBOY ? Des os à ronger… En fait, c’est presque de squelettes dans les placards de la Vita, dont il faudrait parler !

Le jeu GHOULBOY est donc, vous l’avez compris, assez décevant. Il s’agit d’un banal petit action/platformer assez avare en bonnes surprises. En réalité, il n’y en a que deux : la faculté d’utiliser les lances soit pour frapper des ennemis, soit pour les planter dans les murs – et ainsi s’en servir pour atteindre des zones préalablement inaccessibles (déjà vu dans le très sympathique VOLGARR et dans le vénérable SAIYUUKI WORLD 2). Autre détail qui m’a plu : les secrets. Certains murs se dérobent sous notre regard indiscret, quand des passages improbables s’érodent face à notre abnégation.

Pour le reste, GHOULBOY ne propose rien de véritablement emballant. Les niveaux sont simples et surprennent peu, et les combats ainsi que les phases de plateforme sont le plus souvent lénifiants, en raison d’une maniabilité qui n’a pas été peaufinée dans ses moindres interstices et détails. Bien sûr le double-saut et la faculté de se battre à l’arme de poing ou de jet arrondissent bien les angles de nos petits pixels carrés, mais la lourdeur de l’ensemble (couplée à des ralentissements sur Vita) et le manque de fluidité des mouvements viennent quelque peu miner le plaisir que l’on prend à parcourir le monde fantaisiste et rétro de GHOULBOY. À ce titre je vous conseille d’acheter rapidement la masse d’armes dans le menu principal : son allonge et sa puissance rendent les parties un peu plus amusantes.

GHOULBOY n’est pas consternant pour autant. Il se laisse jouer au moins une fois, comme un bon petit bonbon rétro à l’arrière-goût un peu amer cependant – surtout que j’ai dû faire face à une myriade de bugs sur PlayStation Vita, allant de l’ennemi qui marche dans le vide à l’erreur fatale. Et indigne. Enfin, je sais que l’on me dira qu’il s’agit d’un tout petit jeu indé, fabriqué par une poignée de passionnés. Et l’on me demandera de faire preuve de mansuétude à son égard. Certes. Mais quand on voit la qualité d’un CURSE OF ISSYOS par exemple, développé par Locomalito et proposé en freeware, je pense que l’on est en droit de garder un esprit critique.

Note :

GHOULBOY n’est à la base qu’un tout petit jeu d’action/plateformes, très simple mais pas non plus infamant, avec au moins une bonne idée de gameplay : les lances qui permettent de franchir certains passages inaccessibles autrement. Sympa mais déjà, c’est pas l’extase. Surtout, ce petit jeu indé souffre très étrangement sur PlayStation Vita : ralentissements fréquents, micro freezes plus rares (mais quand ça arrive au milieu d’un double-saut au-dessus d’un abime glouton c’est le drame) et erreurs fatales nécessitant un redémarrage du jeu – par exemple chez moi ça plante quand j’entre dans l’un des magasins du dernier niveau. Et mourir ainsi, c’est pas l’épectase…

Images : Chromabox (cover) / PlayStation

 

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