Amstrad Magazine 23 juin 1987 > ★★★
« Vers les années 90, l’incroyable augmentation de la criminalité avait posé problème à la société décadente américaine. A tel point qu’il fut décidé de sacrifier l’île de Manhattan, pour la transformer en un vaste havre de déliquance. En 1995, le « Duc », fou meurtrier, sadique et mégalomane de surcroît, régnait céans sur une armée de redoutables dégénérés sociaux, semant la terreur au sein même de cette misérable société carcérale. Dès lors, il eut été incongru de s’égarer en ces lieux redoutables entre tous. C’est pourtant ce qu’il advint au président lui-même, à la suite du crash malencontreux de son jet personnel sur l’île maudite.
« Ça tombe mal » dit celui-ci, fidèle à un esprit d’à propos d’ordinaire fort redouté de ses adversaires politiques. « Tiens, v’ià aut’ chose » s’écria le Duc, qui ne manquait pas de vocabulaire et rêvait depuis longtemps de se farcir un énarque de haut niveau. Devant une situation aussi peu négociable et dans l’espoir de mettre fin au plus vite à l’inconfort du président, on opta pour une stratégie peu commune : user des « bons » offices de Snail LISPKEN, aventurier notoire, borgne, sale et sans scrupule, emprisonné à vie pour maints délits inavouables. Pilote émérite, lui seul était apte à poser le « Falcon » — un planeur sophistiqué bardé d’électronique — sur le World Trade Center avec la discrétion qui s’imposait. Notre héros se vit donc proposer le rachat de ses crimes, contre le sauvetage express du président des États-Unis. Sous prétexte d’une injection anti-sida, on lui implanta dans les artères, deux minuscules bombinettes destinées à le faire délicatement mourir au bout de 24 heures, au cas où il confondrait sa mission avec une villégiature du club méditerranée. L’aventure pouvait commencer… La musique lancinante du film « New-York 1997 » berce la présentation, où l’on peut admirer, au travers du visage exangue de la statue de la liberté, les sinistres excroissances bétonnées de Manhattan, se découpant sur une mer d’huile que surplombe un magnifique ciel orangé. C’était notre minute contemplative. Vous voilà maintenant dans les rues de cet immense pénitencier grouillant d’une faune innommable. Votre science du combat de rue (coups de poings et coups de pieds) risquant d’être insuffisante, des armes sont à votre disposition (redoutable mitraillette « Ingram » et six grenades, au choix Vous possédez en outre : un indicateur de force physique, un bracelet « compte à rebours » et un détecteur indiquant votre position relative à celle du président. Il est possible de baguenauder en voiture et aussi d’échanger avant d’en découdre, quelques politesses avec les joyeux habitants de cette accueillante région (à ne pas dédaigner…).
Bref, ce jeu à l’animation et au graphisme de qualité (L.C. n° 112) (*), mêlant avec bonheur arcade et aventure (L.C. n° 226) (*), a de quoi réjouir le Snail LISPKEN qui d’un œil, en chacun de nous, sommeille.
(*) : L.C. = Lieu Commun »
CPC 22 mai 1987
« Ce logiciel vous propose, en tout bien tout honneur, de vous glisser dans la peau d’un rebut de la société, SNAIL, et de lui permettre de se racheter pour tous les actes criminels qu’il a commis aux Etats-Unis.
La mission est claire : vous arrivez sur le toit du World Trade Center et descendez dans les rues de Manhattan grâce à l’ascenseur qui est encore opérationnel. Alors, vous vous retrouvez seul contre la faune de sauvages qui règne à Manhattan avec un seul objectif : retrouver le Président. Tout a été prévu pour que vous soyez coopératif ; en effet, on vous a injecté de minuscules capsules qui feront exploser vos artères 24 heures plus tard… Alors autant effectuer votre mission dans les temps ! Les moyens dont vous disposez sont relativement nombreux ; vous pouvez vous déplacer à pied ou en voiture et vous possédez un détecteur indiquant votre position relative à celle du Président. Quant à votre défense, elle est assurée soit par vos poings cruels, soit par un INGRAM cal. 11.43 ou bien encore des grenades.
Superbe réalisation avec, en particulier, une page titre à vous couper le souffle… tout autant que la course effrénée que vous devrez faire dans Manhattan afin que vos indicateurs de force physique ne soient pas réduits à néant ! … Enfin, à noter l’utilisation d’icônes pour sélectionner l’action choisie… »
Amstar 8 avril/mai 1987
« Ah ! Je vous jure !… Il n’y a même plus moyen d’être tranquille dans sa peiite cellule !… Où est-il le bon vieux temps où, lorsque vous aviez commis un mêlait, vous attendiez que le temps passe ? Personne ne venait vous proposer une soit-disant liberté contre une Bonne Action.
Thunderson, mon cher directeur (du pénitencier de Manhattan) m’a fait venir dans son bureau et m’a dit : « La proposition que je vais vous faire constitue une possibilité de rachat pour tous les actes criminels que vous avez commis aux Etats-Unis »… la chose est très simple en soi (mon œil !…) : monter à bord du Falcon, atterrir sur le toit du World Trade Center, descendre grâce à l’ascenseur qui est encore en état et partir à la recherche du Président qui était à bord d’un jet qui n’a rien trouvé de mieux à faire que de s’écraser. Pour venir me chercher, il fallait vraiment qu’ils n’aient personne d’autre qui soit capable de piloter le Falcon !
Le délai qu’ils m’ont laissé pour mener à bien cette mission ne va pas me laisser le temps de visiter les bars ; en effet, j’ai en tout et pour tout : 24h et pas une minute de plus ! Vous me direz : pourquoi ne pas profiter de cette sortie du pénitencier pour fuir ?… Figurez-vous qu’ils ont tout prévu ! Ils m’ont soit-disant fait une injection d’anli-toxines pour me protéger de tous les virus… Seulement, une fois la piqûre faite, ils m’ont annoncé que mes artères étaient maintenant pleines de capsules contenant des charges explosives prenant effet 24 h plus tard !… Ils neutraliseront ces charges par infra-sons 5 mn avant la fin de la dernière heure si je ramène le Président… Et c’est ainsi que je me retrouve dans les rues de Manhattan, seul contre tous. Car Manhattan représente toute une société à elle seule, et de sauvages de surcroît ! Il ne me reste plus qu’à déambuler dans les rues, à pied ou en voiture, tout en surveillant mon détecteur qui m’indique en permanence ma position relative à celle du Président. Quant aux personnages hostiles que je rencontre, je peux les anéantir de différentes manières : coups de poings, de pieds ou alors INGRAM cal. 11.43 permettant quand même de tirer 1200 coups à la minute et enfin, pour les cas d’extrême urgence, des grenades… Dans tous les cas, je dois toujours réagir vite car autrement mes indicateurs de force physique deviennent rapidement ternes si ce n’est inexistants et, alors, c’est la mort à coup sûr. Par contre, avant l’attaque, j’ai la possibilité d’interroger ou menacer mon adversaire, ce qui me permet, dans certains cas, d’avoir des alliés dans cette faune de sauvages.
Ce nouveau logiciel propose un graphisme recherché et c’est, entre autres, un vrai plaisir de voir la page de présentation prendre forme sous vos yeux ébahis. Quant au jeu lui-même, la phase arcade est complétée par un choix d’actions que vous sélectionnez grâce à un affichage d’icônes. Vous risquez fort de passer un bon moment en compagnie de SNAIL, rébus de la société et nouvelle sorte de héros. »
Tilt 43 juin 1987 > 14
« Ce programme dispose indéniablement de bonnes qualités graphiques, les couleurs y sont vives, et les graphismes fins. On notera dès le départ la procédure d’identification qui donne le ton futuriste du jeu. L’animation constitue un bon compromis entre la rapidité et la finesse : on notera la qualité du scrolling lors du déplacement en voiture. L’interface joueur a de bonnes qualités ergonomiques : toutes les options peuvent être introduites par l’intermédiaire d’icônes (conduire, parler, s’armer). L’environnement musical s’adapte bien au thème futuriste, et le réalisme des tirs de mitraillette permet de se rendre compte de la bonne tenue du bruitage. Le seul grief qui peut être fait à ce jeu : le relatif manque de réalisme des scènes de corps à corps. Ce programme n’en demeure pas moins un excellent jeu d’arcade. »