J.League Excite Stage’96 (Super Famicom, 1996)

icone Super_Famicom_JPNJ.LEAGUE EXCITE STAGE’96
Titre alternatif : SOCCER SHOOTOUT (édition 94 en dehors du Japon)
Année : 1996
Studio : Epoch
Éditeur : Shogakukan
Genre : des joueurs au coude à coude
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche


Nouvelle mouture du jeu de foot arcade signé Epoch exclusivement pour la Super Famicom. Affrontez les meilleures équipes japonaises dans des joutes endiablées : reprises de volée, coups de tête ou de… coude, non décidément une partie de EXCITE STAGE n’a pas son pareil pour déchainer les passions !

EXCITE STAGE est une série de foot très arcade qui connut trois épisodes sur Super Famicom. La série fut adaptée en Europe sous le titre SOCCER SHOOTOUT, et aux États-Unis en tant que CAPCOM’S SOCCER SHOOTOUT. Première grosse différence entre les continents : au Japon on a eu droit à trois jeux (successivement en 1994, 1995 et 1996), tandis qu’un seul fut adapté à l’étranger. Autre différence de taille : SOCCER SHOOTOUT (qui correspond à EXCITE STAGE’94) propose des équipes nationales tandis que la série, au Japon, est une figure de proue de la J-League. Pour le reste, et si on fait abstraction du fait que l’on pouvait utiliser un Barcode Battler II uniquement dans les versions japonaises pour tirer les pénos (ça je suis sûr que ça a vachement manqué aux joueurs européens), les jeux étaient similaires. Le seul gros problème, pour les Occidentaux, vient en réalité du fait que ces derniers n’ont jamais eu accès aux éditions 95 et 96 du jeu. Dommageable mais pas tant que ça, tant l’éditeur a visiblement profité de la situation pour sortir des titres supplémentaires qui n’apportaient finalement pas grand-chose à chaque fois. Notons surtout l’apparition du hors-jeu à partir de l’édition 95 (ok, ce n’est pas négligeable), l’option qui vous permet d’incarner le gardien (depuis 95 également, mais j’aime pas trop), ainsi que la possibilité de jouer sur un terrain détrempé ou de faire du beach soccer dans l’édition 96 (sympa). Les tirs aux buts ont également évolué. Étrangement je préfère encore la simplicité du premier jeu en la matière (1994). En 1995 ils sont malgré tout corrects (on peut même tirer à côté), mais en 1996 c’est le fond du fond (on choisit un point sur l’écran et on tire, point), et en plus on ne peut plus utiliser le Barcode Battler. Argh je m’étouffe !

Fantastique à quatre avec un multitape, EXCITE STAGE est l’un de mes jeux de foot préférés. Si je ne le place pas au même niveau qu’un KICK OFF 2 ou que les meilleurs PES (sur PS2), EXCITE STAGE figure en bonne place aux côtés de quelques ISS et autres SENSIBLE SOCCER dans mon panthéon des jeux de foot mythiques. À une certaine période, j’y jouais presque tous les jours (en version import), et organisais pas mal de rencontres avec mes amis et mon frangin, à quatre, pour des parties endiablées et pleines de mauvaise foi (question à deux balles dans la tête : le coup de coude est-il pire qu’un tacle sur un joueur qui n’a pas le ballon ?!).

EXCITE STAGE est donc un excellent jeu. Mais pas une simulation (par exemple le ballon vous colle aux pieds et vous courez toujours à la même vitesse). Néanmoins, pour un jeu de foot et d’arcade, il propose pas mal de possibilités et un joueur technique mettra toujours des fessées aux autres. Si EXCITE STAGE est un titre bourrin, il convient donc de « bourriner » avec finesse, réflexes et anticipation. Anticiper, voilà le maître-mot de EXCITE STAGE. Par exemple, lorsque vous taclez un adversaire, vous pouvez mettre un effet à la balle. Si vous savez que vous avez un joueur non loin sur la droite, taclez en mettant un effet vers la droite… la balle ira ainsi directement vers votre coéquipier et vous gagnerez ainsi de précieuses secondes. Tout est ainsi modulable, dans EXCITE STAGE : passes à ras de terre ou dans les airs plus ou moins fortes (suivant la pression effectuée sur le bouton concerné), que vous pouvez d’ailleurs aussi utiliser pour tirer aux buts si vous les maîtrisez suffisamment bien. Tête plongeante, piquée, lobée, praline (bouton X, ça finit parfois loin des cages), reprise de volée, bicyclette… et tout ça modifiable suivant l’effet que vous mettez dans le ballon. Parfois la balle ne touche plus le sol pendant de longues secondes (échanges de tête, reprises de volée, contres et « re-contres »…), et ces moments-là viennent nous rappeler que l’on est quand même bien loin de la simulation (vous pouvez fort bien réaliser plusieurs reprises de volée d’affilée avec plusieurs joueurs différents).

Deux autres éléments viennent compléter le gameplay unique de EXCITE STAGE. Tout d’abord la violence des débats : les tacles sont extrêmement nombreux, et absolument essentiels (on s’en sert même pour passer le ballon ou tirer au but). Il est également possible d’assommer un adversaire si vous tirez sur lui suffisamment fort. Mais si vous voulez une technique plus efficace pour envoyer un joueur au tapis, les développeurs ont prévu quelque chose de mieux, développé en partenariat avec leur conseiller technique Carlos Mozer. Premièrement il est possible de tacler un adversaire par derrière sans que celui-ci ait le ballon dans les pieds (ne rigolez pas mais c’est super important… vicieux mais important). Deuxièmement, vous pouvez donner un énorme coup de coude à votre adversaire direct qui s’effondrera aussi sec (dans le jargon on appelle ça une « Brandao »). Le pire dans cette histoire, c’est que souvent l’arbitre ne siffle même pas faute… Très franchement le coup de coude est un brin « too much » et gâche parfois les parties (à tel point, qu’avec mes amis, nous en étions arrivés à l’interdire la plupart du temps).

Autre détail très « arcade » : les gâchettes. En appuyant simultanément sur L1 et R1, il est possible de faire une roulette pour vous soulever la balle en pleine course, et ainsi éviter les tacles, ou tout simplement vous mettre en position de tir idéale. Absolument jouissif.

Tous ces éléments mis bout à bout font de EXCITE STAGE un jeu de foot relativement riche, pour un titre axé arcade. Les parties ne se ressemblent pas toujours, et on a parfois de grosses surprises quand on joue contre des potes (un gardien qui se fait lamentablement surprendre – dans le jargon on appelle ça une « Arconada », une tête contrée par une autre tête qui fait but, etc.). Là où le bât blesse, c’est dans les options, assez rachitiques même dans la version 96 : match amical, coupe, J-League, indoor et beach soccer (très sympa), entrainement (avec classement à la clé) ou encore Dream Team (bof…).

EXCITE STAGE n’en demeure pas moins un jeu de foot remarquable dans son genre (en particulier dans son édition 96), hélas bien peur reconnu, aujourd’hui encore. Pourtant il a clairement marqué une génération, et certaines stars du ballon rond (aucune référence aux sorties arrosées de Sidney Govou) prennent parfois les risques les plus fous afin de lui rendre hommage  directement sur le gazon. Comment interpréter différemment le geste technique désormais mythique du Hollandais De Jong sur la poitrine de l’Espagnol Xabi Alonso durant la finale de la coupe du monde 2010 ?
Dans le jargon on appelle ça une « excite stage » !

Note :   Nostalgie : 

EXCITE STAGE est une série de foot axé arcade inoubliable. Fun, drôle et un brin sadique (les tacles, le bruit des chevilles qui craquent), EXCITE STAGE fera autant appel à vos réflexes et à votre technique qu’à votre sens de l’anticipation. Les parties à plusieurs (quatre, c’est le pied) peuvent rapidement devenir mémorables. À noter que la version 96 (sortie au Japon) est bien évidemment la meilleure sur le marché, même si les pénaltys ont curieusement régressé depuis l’épisode 94.

Illustration du mode Beach Soccer en vidéo :

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