Star Wars (Famicom, 1987)

icone FamicomSTAR WARS
Année : 1987
Studio : Namco
Éditeur : Namco
Genre : le côté obscur du retro-gaming
Joué et testé sur Famicom
Support : cartouche


Vous êtes Luke Skywalker. À la suite de la découverte d’un message caché dans un droïde, vous allez vous lancer dans une gigantesque aventure, et prendre parti pour la rébellion. Mais les forces de l’Empire veillent… et vous ont tendu des pièges terrifiants, jusque sur votre chère petite planète Tatooine. Vous allez donc partir à la recherche de R2-D2, détenu à bord d’un sandcrawler. Après avoir délivré le petit droïde et défait une première fois Darth Vader, prenez les commandes du Millenium Falcon et envolez-vous dans l’espace… jusqu’aux planètes les plus improbables. Mais vraiment les plus improbables ! Je vous aurai prévenu…

Il existe deux jeux adaptant l’épisode 4 de la célèbre saga STAR WARS sur Famicom. Le premier est sorti en 1987, et est sobrement intitulé STAR WARS. Le second a vu le jour en 1991 et porte un titre identique. Force (c’est le cas de le dire) est de constater qu’il y a un truc qui tourne pas rond, dans cette affaire. Comment ça, vous ne connaissez pas l’adaptation de 1987 ? Mais c’est parce que ce jeu n’est jamais sorti en dehors du Japon ! Quoi, un jeu STAR WARS exclusif au Japon… est-ce vraiment possible ? Eh oui… Plus incroyable encore : quand on connaît l’attention que porte Georges Lucas aux adaptations diverses et variées de sa franchise ciné, on se demande comment il a pu laisser passer ce STAR WARS nippon réalisé par Namco… qui n’est absolument pas fidèle au film !

Alors oui bien sûr, vous incarnez Luke Skywalker et vous évoluez tout d’abord sur Tatooine, puis vous pilotez un land speeder, ensuite vous embarquez dans le Millenium Falcon et le jeu se conclue sur l’explosion de la Death Star. Mais entre les premières minutes de jeu assez fidèles, et sa conclusion attendue, c’est de l’improvisation totale ! Tout d’abord Luke est brun, mais vous verrez, ce détail est absolument quelconque comparé au reste. Vous affronterez ainsi Darth Vader un nombre incalculable de fois, et celui-ci se transformera en scorpion, en wampa… j’en passe et des meilleures. En étant indulgent on peut dire que ces Vader-là ne sont qu’une émanation du côté obscur de la Force, soit. Mais comment expliquer les super pouvoirs de Luke (qui s’envolera parfois dans les nuages ; oui les programmeurs ont pris son nom de famille au pied de la lettre), les niveaux from outer space (sous l’eau, dans une pyramide avec des statues de pharaons…), les monstres qui n’ont rien à voir (les grenouilles mutantes, les squelettes d’oiseaux – ?)… et vous chevaucherez même une baleine ! Bref vous l’aurez compris, c’est du grand n’importe quoi. Le fan du film ne sera donc pas à la Bobba fête… mais le joueur, lui, parviendra-t-il à tirer son épingle du jeu-di ?

On y croit vraiment au début : les graphismes sont réussis, il y a des tas de secrets, on peut lutter au sabre laser ou au pistolet (si vous le trouvez), on saute, on s’accroupit, les environnements sont extrêmement nombreux et variés jusque dans le gameplay : parfois la plate-forme classique cède ainsi la place à un shoot’em up en vue subjective dans un cockpit, et le dernier niveau vous met aux commandes d’un X-Wing en vue aérienne, dans la fameuse tranchée. Voilà.
Sauf que la tranchée, vous ne la verrez jamais. Le jeu est en effet beaucoup, beaucoup trop dur ! Les vies et les continus se comptent sur les doigts d’une seule main, et au moindre contact, vous claquez. On peut même difficilement parler de hardcore gaming ici, puisque le jeu est mal fait, mal calibré : la hitbox n’est pas exempte de défauts, les coups de sabre sont mal fichus, Luke est constamment victime d’une toute petite inertie (absolument assassine tant tout se joue au millimètre) et les niveaux sont blindés jusqu’à plus soif de monstres et pièges en tous genres. Comment peut-on humainement avoir envie de passer sa vie à mémoriser chaque centimètre, chaque plate-forme de ces niveaux innombrables tant les morts injustes (pour les raisons expliquées ci-dessus) sont si fréquentes et… énervantes ?

Le même jeu sans inertie, des armes différentes que l’on pourrait transporter constamment sur soi, ou quelques points de vie voire des continus plus nombreux et des passwords à chaque niveau aurait sans doute été très sympa. Là, tel qu’il est le titre de Namco est tout simplement écœurant. Et pour ne rien arranger, il semblerait que les bonnes idées du titre de Namco aient été lamentablement pompées d’un jeu Sega sorti un an plus tôt : ALEX KIDD IN MIRACLE WORLD (voir cette vidéo de comparaison – EDIT la vidéo n’est plus disponible). STAR WARS 1987 n’a décidément rien pour lui. Dommage tant il est truffé de bonnes petites idées (les secrets, l’interactivité avec les autres personnages, les graphismes, les pouvoirs, la variété) qui tombent hélas complètement à plat tant le jeu est mal calibré.
Pour la peine, je pars me faire seppuku au sabre laser.

Note :           Nostalgie :

Un bâton de joie malgré tout, car ne vous méprenez pas : il y a de bien plus mauvais jeu que ce STAR WARS-là, sur Famicom. On y trouve même pas mal de bonnes petites choses. Mais la difficulté exaspérante, tant le gameplay et les niveaux sont mal calibrés, finit par énerver et condamne donc le titre de Namco à l’anonymat des jeux moyens… ceux sur lesquels on ne revient pas autrement que par nostalgie masochiste. Si vous décidez malgré tout de vous attaquer à ce jeu : may the Force be with you. Vous en aurez bien besoin.

[EDIT juin 2020 : Upsilandre a réalisé un joli comparatif entre STAR WARS et ALEX KIDD]

Une vidéo de gameplay :

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