BUGGY POPPER
Titres alternatifs : Bump ’n’ Jump / Burnin’ Rubber
Année : 1986
Studio : SAS Sakata
Éditeur : Data East
Genre : Data East se met en quatre-quatre
Joué et testé sur Famicom
Support : cartouche
Un gang motorisé a kidnappé votre copine. Ni une ni deux, vous enfourchez votre buggy et vous vous lancez à la poursuite des chauffards… qui ne sont pas au bout de leurs surprises. En effet, votre buggy possède une bien étrange capacité : elle peut sauter ! Êtes-vous prêt à imprimer des traces de pneu sur les tronches patibulaires de vos adversaires ?
BUMP’N’JUMP (ou BURNIN’ RUBBER) est une vieille borne d’arcade qui fit les Happy Days des joueurs du début des années 80 (Richie Cunningham ne me contredira pas). Dans la foulée, ce jeu de courses et d’arcade fut adapté sur les consoles dont tous les gamins rêvaient à l’époque, mais que seuls quelques privilégiés possédaient (dont l’un de mes camarades de classe : cool !). Je veux bien évidemment parler de l’Atari 2600 et de la sublime ColecoVision… Des beautés vintage qui auraient même, en leurs temps, éloigné Fonzie de ses jukebox, c’est dire l’étendue de leur sex-à-piles ! Plus tard, en 1986, BUMP’N’JUMP sortit dans sa meilleure version à ce jour sur consoles… la Famicom, avec en prime un nouveau titre pour le Japon : BUGGY POPPER… auquel je préfère l’appellation nord-américaine, BUMP’N’JUMP, qui réussit le tour de force de résumer tout le jeu en trois mots !
Dans BUMP’N’JUMP, donc, vous contrôlez une petite voiture en vue aérienne, qui file à toute allure via un scrolling vertical efficace et nerveux. La flèche du haut vous permet d’accélérer, droite-gauche pour zigzaguer, un bouton pour freiner et le meilleur pour la fin : un bouton pour sauter. Oui votre voiture semble montée sur des ressorts géants qui lui permettent d’effectuer des bonds prodigieux et, très rapidement avec une facilité déconcertante, vous pourrez même enchaîner deux, voire trois sauts à la suite pour franchir des fossés, des lacs, bref des pièges en tous genres (qui sont heureusement signalés par un avertisseur sonore et visuel, vous permettant de réagir en conséquence). Détail croustillant : le saut ne vous permet pas seulement d’éviter des obstacles, il vous sert également d’arme de destruction massive, puisqu’en sautant dans les airs (avec un super effet imitant un zoom sur votre bolide) et en atterrissant juste sur une voiture ennemie, vous écraserez cette dernière dans un joli déluge d’étincelles pixélisées. Les ennemis en question sont extrêmement nombreux, et sont pour l’essentiel constitués de deux catégories : les voitures (qui vous tamponnent régulièrement pour vous envoyer dans le décor – vous pouvez leur rendre la pareille), et les camions, qui larguent parfois des obstacles sur la route (vous ne pouvez pas les tamponner, pour les éliminer vous n’avez pas d’autres choix que de leur sauter dessus).
Une action super rapide (mais vous pouvez freiner – pas trop sinon impossible de sauter), des circuits variés et des pièges sadiques, des méchants chauffards qui cherchent à vous envoyer dans le décor (au sens propre, et au moindre micro-pixel qui frôle un mur vous explosez), bref vous l’aurez compris : dans BUMP’N’JUMP on n’a pas le temps de s’ennuyer ! Manque de pot d’échappement, les problèmes de votre voiture ne s’arrêtent pas là… puisque vos réserves d’essence sont limitées, et qu’il vous faudra très souvent récupérer du fuel en cours de route… au risque de rapidement vous retrouver à vide, et par conséquent de ne plus pouvoir faire sauter votre engin. Une idée sadique qui enrichit davantage un gameplay déjà bien garni, et qui peut donner lieu à des moments quasi héroïques, par exemple lorsque votre réserve de fuel tombe à zéro, que votre bolide file alors en roue libre sans plus pouvoir sauter, mais que vous parvenez malgré tout à viser un bonus de fuel situé plus haut dans le tableau, que votre voiture passe par-dessus dans un dernier souffle désespéré et qu’avec ces quelques petits litres supplémentaires vous parvenez jusqu’à la fin du niveau qui était en réalité toute proche ! Oui avec BUMP’N’JUMP, on tombe parfois en panne, mais on fait à coup sûr le plein des sens !
Du côté de la durée de vie, deux auto-écoles sont envisageables. Tout d’abord celle du scoring, puisque beaucoup de détails, dans BUMP’N’JUMP, ont été pensés pour combler les fans de ce type d’approche (chaque ennemi anéanti rapporte des points, des bonus secrets sont déblocables, le fuel a encore plus d’importance et le jeu tourne en boucle après le quinzième niveau). Pour ma part, je trouve que ce genre de jeux ne se prête pourtant pas tant que ça au scoring (on est loin du shoot’em up), surtout qu’il peut parfaitement être joué pour, simplement, en voir l’écran de fin : vous avez en effet un but, à savoir sauver votre copine, de plus il y a même un boss dans le dernier tableau. La difficulté risque alors d’en rebuter (c’est le cas de le dire car on crève souvent – et pas seulement nos pneus) plus d’un, mais la présence d’une manip’ très simple pour avoir des continus infinis devrait permettre à tous les joueurs de prendre leur pied.
Bref BUMP’N’JUMP est vraiment un super jeu, fun, mignon et qui décoiffe… et dont se sont peut-être inspiré certains autres développeurs, Capcom en tête, avec LED STORM en 1989. N’hésitez donc pas à l’essayer, car même aujourd’hui BUMP’N’JUMP se révèle être extrêmement jouissif, distillant avec science et merveille une simplicité addictive… qui rend de nombreux vieux jeux d’arcade des années 80 intemporels. Happy Days, je vous le disais…
Note : Nostalgie :
Rapide et varié (15 circuits : des rivières, des villes, des ponts, des routes de briques qui vous ralentissent…), extrêmement facile à prendre en main (dès la première partie on s’amuse à foncer, freiner, sauter sur les caisses des méchants), BUMP’N’JUMP est un pur concentré de fun qui ne vieillira jamais tant son concept, qui respire bon la poussière des bornes d’arcade des eighties, est indémodable.
Images : Jeux vidéo et des bas
Une vidéo :