SHADOW OF THE BEAST
Titre alternatif : Shadow of the Beast: mashô no okite
Année : 1992
Studio : DMA Design
Éditeur : Victor Interactive Software
Genre : best of the beast ?
Joué et testé sur PC Engine Duo
Support : SUPER CD-ROM²
Enlevé très jeune par des forces obscures pour ensuite être conduit dans un monde infernal, vous avez grandi au sein de Necropolis. Rapidement réduit au rang de simple esclave, vous êtes également devenu un être à l’apparence monstrueuse… La faute aux horribles expériences dont vous avez été le triste objet. Mais la mémoire va vous revenir… et avec elle cette curieuse notion qui vous était inconnue jusqu’alors : la vengeance.
Je ne reviendrai pas sur la genèse de SHADOW OF THE BEAST sur la crème des crèmes des machines 16 bits : l’Amiga. Jeu culte en raison de sa réalisation technique époustouflante et de ses musiques enchanteresses, SHADOW OF THE BEAST était hélas également miné par un gameplay approximatif et un level design moyen (loin d’être catastrophique, cependant, avec quelques bonnes petites feintes). Moi j’avais accroché (et écorché, car mes doigts avaient saigné sur les joysticks), surtout que l’ambiance était excellente (monde médiéval-fantastique aux forts relents de technologies futuristes). Aussi, si vous cherchez d’autres versions de ce jeu sans obligatoirement devoir passer par la case Amiga, deux possibilités s’offrent à vous : la Megadrive ou la PC Engine (on oublie tout le reste). Si la version Megadrive (japonaise) est celle qui se rapproche le plus de l’Amiga (jusque dans ses scrollings différentiels), le jeu sur PC Engine demeure pourtant la version que je vous recommande la plus chaudement.
Alors certes, sur PC Engine les scrollings sont moins nombreux (regardez, il n’y a plus la petite barrière défilant au premier plan qui donnait une impression de vélocité à votre personnage) et les graphismes sont moins beaux et moins chargés (des backgrounds parfois tout noirs). Mais cette version sait aussi tirer profit de son support, le CD-ROM. On a ainsi droit à une vraie séance d’intro et à quelques animations venant rythmer les parties (lorsque l’on descend un escalier, ouvre une porte, ramasse le laser…). Et bien évidemment, qui dit support CD dit aussi musiques de qualité : ça n’a l’air de rien, mais ça fait tout. Si les thèmes de David Whittaker ont été un peu réorchestrés, le résultat n’en demeure pas moins fidèle à l’esprit originel. Et du coup l’immersion est bien meilleure que sur Megadrive, par exemple.
Sur le fond par contre, rien de neuf. C’est du SHADOW OF THE BEAST pur jus, soit un beat’em all simpliste (deux coups dont un – avec le pied – qui ne sert pratiquement jamais) et au level design peu inspiré (il vous faut récupérer une clé pour ouvrir une porte, un outil pour désactiver un champ de force, etc.). J’apprécie quand même l’esprit retors (à l’ancienne) des programmeurs qui n’hésitaient pas, parfois, à vous mettre face à une impasse sans possibilité de faire marche arrière si vous n’aviez pas fait les choses dans le bonne ordre (impensable de nos jours). Le bestiaire hétéroclite qui pique les yeux reste quant à lui presque inchangé, et demeure donc toujours aussi étrange (ça va de l’escargot géant au spectre en passant par des tonneaux ou des jambes de squelettes mouvantes).
Mais… Mais la grosse nouveauté de cette version PC Engine (en plus des animations précédemment citées), c’est la difficulté, qui a été radicalement revue à la baisse ! Une bonne nouvelle, n’est-ce pas ? Bon attention malgré tout, ça reste dur, mais voir le bout (du pied du géant final) ne vous demandera plus plusieurs mois d’entraînement intensif et de raccommodage de joysticks usés comme ce fut le cas sur Amiga, par exemple. La version PC Engine est en effet beaucoup plus maniable puisqu’on ne tape plus dans le vide (mais dans le gras du vide > c’est-à-dire les gros méchants monstres) – merci au bouton turbo de la manette NEC au passage. De plus, quelques menus détails vont vous permettre de souffler un peu : absence de plusieurs ennemis sadiques (les motos volantes qui lâchent des bombes électriques dans le château) et possibilité de faire monter votre énergie au-delà de 12 points de vie (si vous récupérez des potions sans presque jamais vous faire toucher > à réserver aux beasts du joypad, donc). Le passage façon « shoot’em up » est également plus simple à boucler car moins surchargé en monstres. En gros, et si vous êtes un bon joueur, seul le passage dans le château vous paraîtra vraiment dur. Par conséquent, et même s’il y a de bien meilleurs jeux du même genre sur PC Engine, SHADOW OF THE BEAST est à posséder absolument sur cette console – si vous êtes un fan nostalgique du soft de Psygnosis, j’entends. Oui ce serait « bête » de passer à côté.
Note : Nostalgie :
La grande force de cette version PC Engine CD-ROM de SHADOW OF THE BEAST réside dans ses musiques (superbes, bien que légèrement réorchestrées par rapport à l’Amiga) et ses discrètes cinématiques (en intro ou entre les niveaux). Ça n’a l’air de rien mais ça fait beaucoup en terme d’ambiance. Du coup et même si techniquement le jeu est largement inférieur aux versions Amiga et Megadrive (backgrounds, scrollings…), ce portage du hit de Psygnosis vaut vraiment le détour… surtout qu’il est plus abordable, car moins difficile à boucler (la maniabilité du personnage a été grandement améliorée – on ne frappe plus dans le vide !). Un jeu à réserver malgré tout aux fans de la franchise SOTB, qui s’amuseront à chercher les différences entre cette version et les autres (absence de la feinte de la torche, ajout de quelques animations, disparition de quelques monstres, possibilité d’augmenter son énergie au-delà de 12 points de vie…).
Images : jeux vidéo et des bas
Ci-dessous : le début du jeu en vidéo.