FIGHTING STREET
Année : 1988
Studio : Alfa System
Éditeur : Hudson Soft
Genre : le ki est là ?
Joué et testé sur PC Engine Duo
Support : CD-ROM²
Ryu et Ken, deux jeunes combattants aux techniques secrètes et surpuissantes, se lancent à l’assaut d’un grand tournoi martial réparti aux quatre coins du monde. Leur destination finale : la Thaïlande, où ils devront faire face à Adon puis à son maître Sagat. Mais avant cela, ils auront dû se défaire d’autres guerriers, certes moins redoutables mais disposant chacun d’attaques originales : Joe et son coup de pied foudroyant, Mike le boxeur, Lee, Gen, Retsu, Geki le ninja, le géant Birdie et Eagle.
Il paraît qu’il existe une catégorie de joueurs qui pensent que la célèbre franchise STREET FIGHTER a commencé avec le fabuleux STREET FIGHTER 2… aaaargh… mais que fait Lapalisse ?! Oui il s’agit bien d’une bonne et belle lapalissade, puisque avant STREET FIGHTER 2, il y eut évidemment un STREET FIGHTER (premier du nom), sorti originellement sur bornes d’arcade en 1987. Vous y avez peut-être joué, vous aussi. Moi c’était sur Amstrad CPC, dans une version qui serait sans doute moquée de nos jours, mais que je défendrai bec et ongles tant j’y ai passé des heures et des heures… de plaisirs volatiles.
Le meilleur portage du jeu n’est donc ni la version Amstrad, ni l’Amiga, ni la C64… mais le jeu édité sur PC Engine sous un titre différent : FIGHTING STREET. Graphiquement très fidèle, ce portage accroche hélas sur les mêmes écueils que l’œuvre originale : le son (pas terrible mais on s’en remettra) et surtout la maniabilité. Sortir l’un des trois coups spéciaux du jeu (Tatsumaki senpuu kyaku, Hadoken ou Shoryuken) n’est pas simplement atroce : il faut aussi avoir de la chance ! Incompréhensible et frustrant… Conscients de cette difficulté inhérente à la borne d’arcade de 1987, les programmeurs sur PC Engine ont prévu un cheat code permettant d’effectuer les trois techniques de Ryu et Ken plus facilement (avec le bouton select). Dès lors, il existe deux manières d’aborder FIGHTING STREET : avec le cheat code pour jouer sans trop de pression, ou bien sans le cheat code… afin d’en baver. Les deux façons de jouer se valent, à mon sens, et enrichissent clairement le jeu par rapport à la version d’origine.
Si vous jouez sans cheat, vous allez donc avoir du mal au début… mais contrairement à ce que j’ai entendu çà et là, FIGHTING STREET n’est absolument pas injouable. Si on fait fi du problème lié aux coups spéciaux, le jeu est même parfaitement faisable (dur, mais faisable – même si le dernier combat est clairement abusé). Certes, il faut être habitué aux mouvements rigides et au manque de précision de l’époque (le jeu date, je vous le rappelle, on sent que les programmeurs tâtonnaient), mais une fois que l’on a compris le truc (les sauts sont super importants) on prend vraiment du plaisir à affronter un à un des gros bourrins aux quatre coins du monde, en jouant sur le timing des sauts et sur la pression de boutons un brin capricieux. Et un conseil : ne tentez même pas les techniques spéciales, les adversaires étant très agressifs si vous les manquez vous allez en prendre plein la tête – oui on peut claquer en trois coups…
Bref, FIGHTING STREET c’est un pur jeu pour nostalgiques. Quel bonheur de retrouver ces vieux (mais jolis) décors, et surtout des combattants tous très différents les uns des autres (seuls Ryu et Ken sont jouables) : le géant Birdie, le boxeur Mike, le ninja Geki (mon préféré, il se téléporte et lance des shurikens : quel stress !), Eagle, Adon… et surtout Sagat, qui reviendra un peu plus tard hanter les rings de ses kicks meurtriers, avec de nouvelles techniques (ici, par exemple, il ne peut pas lancer son Tiger Shot en bas). Hélas, pour un cocktail de baston détonnant, FIGHTING STREET manque donc clairement de (dragon) punch… La faute à une maniabilité mal calibrée. Mais il ne faut pas oublier à quelle date le jeu est sorti : STREET FIGHTER a en effet révolutionné le Versus Fighting, puisque avant lui il n’y avait que des YIE AR KUNG FU et autres THE WAY OF THE EXPLODING FIST (pour lesquels j’ai beaucoup d’affection, soit dit en passant). Celles et ceux qui ont connu cette époque devraient donc se replonger dans STREET FIGHTER 1 avec de la nostalgie plein les yeux… et des ampoules aux mains à force de foirer les coups spéciaux ?!
Note : Nostalgie :
Objectivement FIGHTING STREET (ou STREET FIGHTER 1) a très mal vieilli et n’est plus un vrai bon jeu aujourd’hui. Sons horribles (mais musiques correctes compte tenu du fait qu’il s’agit du premier jeu sur support CD), animation peu soignée, maniabilité difficile (les coups spéciaux sont trop… spéciaux)… Par conséquent, les joueurs qui n’ont pas connu l’époque de sa sortie ne devraient y trouver aucun intérêt (à part pour le côté historique de la chose). Les autres, les plus vieux (je sais ça fait mal), devraient au contraire prendre du plaisir sur cette version PC Engine (la meilleure, et de loin, plus maniable que sur arcade à mon humble avis). Car FIGHTING STREET peut être dompté… mais il faut savoir y jouer en faisant, par exemple, une croix (mais pas directionnelle) sur les coups spéciaux.
Images : jeux vidéo et des bas
Un combat facile en vidéo :