NINJA RYUUKENDEN
Titre alternatif : Ninja Gaiden
Année : 1992
Studio : Tecmo
Éditeur : Hudson
Genre : hardcore dying
Joué et testé sur PC Engine
Support : HuCard
Le clan Hayabusa vient d’être frappé de plein fouet. Afin de venger son père, Ryu s’engage sur une sombre voie qui le mènera de New York à des jungles infestées d’animaux sauvages, en passant par des grottes obscures et autres complexes futuristes blindés de soldats et de ninjas patibulaires.
Sorti quelques années après la version Famicom, NINJA GAIDEN sur PC Engine écrase son prédécesseur sur le plan graphique. Et c’est bien naturel, tant on sait qu’à l’époque trois ou quatre années d’écart représentaient un véritable gouffre technologique (surtout que la PC Engine était une « fausse » 8 bits). Alors certes, quand on a connu le jeu sur Famicom, on est absolument émerveillé par tous ces détails absents de la version d’origine : les décors mouvants, les effets géniaux en arrière-plan, certains ennemis qui ressemblent enfin à autre chose qu’à une bouillie de pixels (chiens, tigres, aigles, araignées, colibris : oui Ryu a un croc contre les animaux). Grâce à cette meilleure visibilité, le jeu parait d’ailleurs un peu plus jouable. Hélas d’un autre côté, quelques éléments sont un peu ratés ; certains scrollings sont ainsi imbuvables (la PC Angine est-elle grippée ?) et donnent l’impression que c’est le décor qui bouge, et pas notre personnage. Le pire pour la fin, et ça concerne les musiques : elles sont affreuses ! Les extraordinaires mélodies de la version Famicom sont passées à la trappe et nous avons droit, à présent, à de la pure musique d’ascenseur (pour un jeu hardcore, le easy listening ça fait tache).
Sur le fond, maintenant, le jeu est (presque) absolument identique. On retrouve les mêmes chapitres découpés en sous-niveaux, avec toujours autant de checkpoints et de continus (infinis). Paradoxalement, tout cela ne fait pas de NINJA GAIDEN un jeu facile pour autant, bien au contraire. Si les premiers niveaux se plient sans trop transpirer, vous risquez bien de pleurer du sang à mesure que vous progresserez dans l’aventure. La faute au level design, qui a fait du machiavélisme son violon d’Ingres. En gros vous mourrez plus souvent en tombant lamentablement dans un trou plutôt qu’en perdant toute votre énergie lors d’un combat honorable. Frustrant, surtout que les développeurs ont bien évidemment placé des ennemis à plusieurs endroits stratégiques, juste pour vous faire tomber. Frustrant, je me répète, et un brin injuste quand on y réfléchit bien.
Le vieux retrogamer prendra malgré tout son pied, car il est habitué à ce genre de péripéties. Il est un peu maso, oui. Préférera-t-il se replonger dans la version Famicom ou PC Engine de NINJA GAIDEN ? Il y a deux écoles (enfin trois si on compte le ninjutsu) : sur PC Engine le jeu est cent fois plus joli, l’écran est plus lisible et notre personnage semble mieux réagir à certains moments (on grimpe avec un peu plus de naturel). Mais la version Famicom est beaucoup plus entrainante grâce à ses musiques cultes. Sur la difficulté, enfin, ça se vaut, même si au final je trouve l’adaptation sur PC Engine un peu plus brutale. Le double boss du niveau 4-4 est ainsi beaucoup plus agile et dur à battre (souvenez-vous de ces deux tatous sur Famicom, une ménagère de moins de 50 ans habituée à la 3DS aurait pu les vaincre) et, surtout, votre ninja ne se régénère plus lors de sa première rencontre avec le boss final (argh). Mais paradoxalement, j’ai trouvé que tout le reste du jeu était un peu plus abordable que sur Famicom – et les graphismes plus fins donc plus lisibles ne sont pas la seule explication : vers la fin de l’aventure, l’horrible (et crispant) passage contre les ninjas volants est ainsi beaucoup plus facile sur PC Engine.
Bref, à chacun de choisir son camp – et ses armes, depuis le sabre en passant par les shurikens ou encore les ninpo. De toute manière, à la fin, le résultat sera le même : vous claquerez lamentablement face à l’une des trois formes successives du dernier boss !
NINJA GAIDEN sur PC Engine est, sur le fond, quasiment identique à la version Famicom. En gros il cumule à la fois les qualités et les défauts d’un jeu old school qui n’a pas très bien vieilli. Pour les qualités on citera le challenge relevé, la 2D merveilleuse et le charme des pixels. Pour les défauts, difficile de passer sous silence les innombrables morts injustes et la difficulté mal dosée du boss final (que je n’ai jamais réussi à battre malgré les continus infinis proposés par le jeu). Enfin, sachez que si la version PC Engine enterre graphiquement son ainée, le soft sur Famicom propose des musiques cent fois meilleures.
Vidéo :
Ha ben voila pff , maintenant je le veux ! :b