JURASSIC PARK
Année : 1993
Studio : Blue Sky Software
Éditeur : Sega
Genre : A.D.Aime de dinosaures
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche
Dans la peau de l’archéologue Grant, vous vous réveillez près de l’épave de votre jeep. Quel terrible animal a bien pu la mettre dans cet état-là ? Vous n’allez pas tarder à le découvrir… puisque en vous frayant un passage au travers de la jungle, d’un volcan en éruption ou encore d’un complexe scientifique, vous allez être amené à vous battre contre des dinosaures de tous types, et de toutes tailles, à grands coups d’armes non létales pour la plupart. Avant de finalement pouvoir quitter cette île maudite ?
Dans la peau d’un vélociraptor, vous allez devoir vous démener pour échapper aux membres de la sécurité du parc, afin de pouvoir éventuellement mettre la patte sur Grant… et entrevoir une issue heureuse pour votre espèce ?
Les jeux JURASSIC PARK, même lorsqu’ils étaient mauvais, ont presque toujours bénéficié d’une certaine indulgence de la part des joueurs. Cela tient sans doute au rapport que nous entretenions avec la licence ciné (le meilleur des films étant aussi le plus sous-estimé, c’est-à-dire le troisième) mais aussi tout l’imaginaire que nous nous sommes forgé depuis notre plus tendre enfance, depuis les magnifiques livres d’images, en passant par les monstres en plastique que nous collectionnions voire même les effets spéciaux carrément magiques de Ray Harryhausen – pour les moins jeunes d’entre nous. Bref en gros, les mecs aiment les dinos.
Le jeu qui nous intéresse aujourd’hui est sorti la même année que le film évènementiel de Steven Spielberg : que de souvenirs et d’émotions en repensant à cette période. Le film sur écran géant, puis le jeu en direct live dans la chambre. La classe. Du coup, je me rappelle avoir vraiment aimé JURASSIC PARK sur Megadrive. Bien évidemment je ne m’y éclatais pas autant que sur un SHINOBI ou un GOLDEN AXE, mais je pouvais incarner Grant paumé au milieu de dizaines de dinosaures, et même jouer avec un raptor pour dégommer du scientifique : ça n’avait pas de prix à l’époque (heu, enfin si, environ 400 francs quand même).
Repartir en pleine jungle aujourd’hui, aux côtés de Grant et d’un vélociraptor, fait hélas bien moins plaisir qu’en 1993. Le jeu a en effet très mal vieilli. Il faut d’ailleurs préciser que son gameplay, même pour le début des années 90, est très décevant, et que sans le monde de JURASSIC PARK en background ce jeu aurait été ignoré par tous. Les mouvements de notre personnage défient ainsi les lois de la gravité. Mais au sens figuré : les mouvements sont très graves ! Entre l’animation tellement hachée que l’on a l’impression de regarder un écran au travers d’un kaléidoscope, les sauts bizarres et les réactions incongrues (on a l’impression qu’il faut peser de tout son corps sur la croix directionnelle pour faire bouger notre perso), on ne sait plus où donner de la tête.
Pire, cette prise en main d’un autre âge se double d’un level design qui, parfois, confine au ridicule. Si JURASSIC PARK frise parfois le classicisme de bon ton (plates-formes en 2D, un peu d’action, des mécanismes à actionner), le soft de Sega abuse également des sauts de l’ange (on saute à l’aveugle au petit bonheur la chance), de situations burlesques où l’on ne sait pas quoi faire (la faute aux décors un peu illisibles) et de passages surréalistes défiant les lois de la logique – le niveau en zodiac est ainsi un pur moment de torture vidéoludique : on ne sait jamais si on peut sauter à un endroit, si la prochaine chute d’eau doit être évitée ou pas, bref on navigue en eaux troubles. Très troubles. Tout retrogamer qui se respecte doit malgré tout faire l’effort de terminer ce niveau, car voir son personnage se noyer comme une brique dans deux centimètres d’eau (vé-ri-dique), c’est quand même fabuleux – hum, sauf quand c’est la trentième fois.
Si vous êtes du genre à pester dès que vous claquez à cause d’un trou improbable ou d’un saut mal géré alors que vous aviez votre énergie au maximum, passez votre chemin, ce jeu ne sera sans doute pas votre tasse de thé-rex car la mort et son fossile ne cessent de frapper – injustement. Et pourtant… si vous êtes du genre à vous accrocher et à vous rattraper aux branches cassées pleines de pixels, il y a toujours moyen de s’amuser avec JURASSIC PARK. Les programmeurs ont en effet eu l’intelligence (si, si, je vous assure) de proposer des niveaux courts (ouf) et toujours ponctués par un mot de passe. Par conséquent même si certains passages sont durs et qu’à la moindre mort on reprend depuis le tout début du niveau, la distance qui nous sépare de l’obstacle honni n’est jamais bien grande. Du coup à force de tenter et de retenter les passages difficiles, on finit par les maîtriser suffisamment pour, finalement, les plier en douceur.
Et puis le jeu est assez varié avec, par exemple, quelques actions qui ne se feront qu’une fois durant toute la partie (tirer sur une corde pour faire tomber une caisse), un passage qui rappelle le premier niveau de SUPER MARIO BROS (possibilité de courir au-dessus du niveau) et bien évidemment il y a aussi la variété des mouvements de Grant (possibilité de tirer avec un fusil anesthésiant ou de lancer des bombes de gaz, de s’accroupir, de grimper…) et surtout toute l’aventure dans la peau et le cuir d’un vélociraptor – c’est plus court qu’avec Grant, il faut s’habituer aux sauts (il y en a plusieurs différents, assez casse-gueule, et il faut absolument les maîtriser) mais c’est quand même un bonus bien sympathique.
Intrinsèquement plutôt mauvais, JURASSIC PARK sur Megadrive possède malgré tout un charme désuet indéniable, magnifié par le chiptune has been et donc indispensable de la machine. Mais en toute honnêteté si j’ai encore un peu d’affection pour ce jeu, c’est aussi parce que je suis sans doute, moi aussi, devenu un dinosaure.
Note : Nostalgie :
N’importe quel jeune joueur normalement constitué devrait avoir toutes les peines du monde à voir le bout de JURASSIC PARK, sur Megadrive. La faute à un gameplay qui était déjà à la peine en 1993 – alors imaginez aujourd’hui ! Malgré ses nombreux défauts (dont certains rédhibitoires pour le commun des mortels), le jeu demeure sympa si vous appréciez la plate-forme old-school mâtinée d’action… et si vous aimez les dinosaures cela va sans dire, car c’est quand même le détail qui donne tout son charme au titre.
Images : Jeux vidéo et des bas
Une vidéo :
Jamais eu l’occasion de tester cette version Megadrive mais j’adorais la version SNES vu de dessus où on se baladait dans le parc. Qu’est-ce que j’avais pu y jouer…
Oui sur Super Nintendo j’en garde de bons souvenirs, c’était un bon jeu (avec les phases à la première personne n’est-ce pas ?).
Vi,c es phases là étaient plutot ratées par contre…
jamais joué à cette version megadrive, mais ça fait peur (je me souviens que je bavais dessus à l’époque). mais celui sur snes était terrible, mais très dur ! putain j’ai jamais réussi à passer ce bloody T-Rex ! ^^