NINJA GAIDEN SIGMA 2 PLUS
Titre alternatif : Ninja Gaiden Σ 2 Plus
Année : 2013
Studio : Team Ninja
Éditeur : Tecmo Koei
Genre : ninja-mais plus jamais ça
Joué et testé sur PlayStation Vita
Support : PS Vita Card
Afin d’empêcher la résurrection du terrible Archfiend, l’énigmatique Ryu Hayabusa va devoir retrouver une statue démoniaque dérobée par le clan de l’Araignée Noire. Une bataille cataclysmique va alors opposer Hayabusa à des centaines d’adversaires tous plus retors les uns que les autres… Un combat sanglant aux confins du fantastique, qui va mener Ryu, mais aussi la brutale Rachel et les plus graciles Ayane et Momiji, en des lieux aussi divers qu’improbables : le Mont Fuji, le métro de New-York, des marécages en Amérique du sud, sur les cimes éclairées de mille lumières artificielles à Neo Tokyo mais aussi au sommet de la Statue de la liberté ou encore dans les entrailles de cauchemars aux amers relents d’Enfer sur Terre…
Après un premier portage par la Team Ninja herself de leur propre jeu sorti sur PlayStation 3 (NINJA GAIDEN SIGMA) sur la PlayStation Vita (le génial NINJA GAIDEN SIGMA PLUS), ces développeurs surdoués et accessoirement spécialistes du beat’em all nerveux et technique se sont lancés dans l’adaptation de la suite du même jeu, à savoir le fabuleux NINJA GAIDEN SIGMA 2, inoubliable sur PlayStation 3 – inoubliable car, pour ma part, j’y joue régulièrement depuis plusieurs années : non, je ne peux me résoudre à le quitter… alors l’oublier, vous pensez bien, ce n’est pas près d’arriver !
Acheté day-one pour ma part, plein d’espoirs et surtout d’envie d’en découdre, à la manière d’un fan un peu hardcore et parfois aveuglé par sa passion pour NINJA GAIDEN, au point d’acheter le même jeu sur plusieurs supports différents. Personne n’est parfait, n’est-ce pas. Eh bien cet adage peut aussi s’appliquer à NINJA GAIDEN SIGMA 2 PLUS, sur PlayStation Vita. Le jeu est en effet loin d’être parfait : il est ignoble ! On passera rapidement sur les quelques bons points du titre : le plaisir de retrouver un Ryu Hayabusa qui tient dans la poche, l’idée lumineuse des Courses Ninja (Ninja Races : petits challenges géniaux et nerveux, techniques et grisants… Pourquoi n’y en a-t-il que cinq ?!) et… et c’est tout, en fait. Car pour le reste, le jeu est truffé de bizarreries – que ne relèveront peut-être pas les joueurs néophytes. Par exemple, certains démembrements qui avaient 100% de chance de se déclencher à la fin d’un combo sur PS3, bloquent parfois sur Vita ; le tonfa est moins destructeur ; le guillotine throw est presque impossible à effectuer ; l’arc est moins maniable ; Rachel a de plus petits seins – non rassurez-vous je blague, la Team Ninja s’applique toujours beaucoup sur ce genre de détails !
Plus grave que ces défauts pernicieux, certes, mais dont on peut toujours s’accommoder (sauf la taille des poitrines, on est d’accord), NINJA GAIDEN SIGMA 2 PLUS a été complètement bâclé d’un point de vue technique. On a l’impression que la Team Ninja, pas forcément à l’aise pour faire cohabiter de superbes graphismes avec un framerate stable, a privilégié les premiers au détriment du second. Autant vous le dire de suite : les chutes de framerate sont parfois si grosses qu’elles nous donnent l’impression de jouer au ralenti ! Dans un jeu aussi technique et brutal que NINJA GAIDEN SIGMA 2 PLUS, terminer certaines missions que vous pensiez pourtant maîtriser relève alors presque de la gageure puisqu’en plus des ennemis, il vous faudra maintenant dompter les ralentissements. Oui, comme à l’époque de nos bonnes vieilles consoles 16 bits ! Bien évidemment, on s’y fait. Et un bon joueur pourra toujours boucler le mode histoire dans la difficulté la plus élevée – mais il n’y prendra aucun plaisir. Très honnêtement, les chutes de framerate de NINJA GAIDEN SIGMA 2 PLUS sont les pires que j’ai eu à subir sur cette génération de consoles. Elles ont beau être moins violentes en mode easy (moins d’ennemis, moins de projectiles ?), quel est l’intérêt de jouer dans ce mode-là, à NINJA GAIDEN ? À part pour rédiger un test sur jeuxvidéo.com et ainsi trouver le jeu « extrêmement fluide » (je cite), je ne vois pas…
Et ce n’est pas fini… car à la manière de Charybde et Scylla, de Thierry Rolland et Jean-Michel Larqué, de Chapi et Chapo ou encore de David et Jonathan, un malheur n’arrive jamais seul : en plus de ces ralentissements immondes, NINJA GAIDEN SIGMA 2 PLUS se permet le luxe d’avoir été bâclé également sur le fond. Là, on touche du doigt un manque de respect certain pour le joueur. Car comment des développeurs bien rodés n’ont-ils pas pu se rendre compte que leur jeu n’était pas faisable à 100% ? Je m’explique : vous souvenez-vous des missions (ou challenges si vous préférez), de NINJA GAIDEN SIGMA 2, sur PlayStation 3 ? Ces missions étaient d’une difficulté presque jamais vue auparavant, moi-même je n’ai jamais réussi à les terminer mais, car il y a un mais, elles demeuraient malgré tout faisables si vous décidiez de jouer online aux côtés d’un super joueur (et en croisant les doigts pour ne pas être victime de lag, mais ceci est une autre histoire). Eh bien dans le portage sur PlayStation Vita, on retrouve ces missions qui sont, vous l’aurez aisément compris, déjà particulièrement difficiles et retorses à la base. Mais sur Vita elles sont encore plus dures ! Un nouveau mode de difficulté a en effet été ajouté (démultipliant la vitesse de tous les personnages à l’écran – dans un jeu qui se joue au millimètre, c’est intelligent) et, cerise empoisonnée sur le gâteau de riz, il est désormais impossible de jouer en coopération avec un joueur humain, que ce soit online ou en mode ad-hoc ! Marins d’eau douce, que dis-je : bachi-bouzouk, ectoplasmes, bougres d’olibrius ! Les mots ne manquent pas au Capitaine ad-hoc, quand il s’agit de trouver des petits noms aux développeurs de Tecmo Koei. Parce qu’en toute franchise, autant je peux comprendre qu’implanter un mode online doit demander une certaine masse de travail, mais un mode ad-hoc… j’ai un doute. Son absence n’est-elle pas délibérée, juste histoire de forcer les joueurs à jouer avec une IA et non pas avec un partenaire humain ? Donc, en gros, juste pour relever la difficulté au niveau cataclysmique ? Que les choses soient claires : je ne pousse pas de cris d’orfraie. Les missions parallèles au mode histoire sont bel et bien im-po-ssibles : à ce jour, personne dans le monde n’est parvenu à les boucler, même les meilleurs joueurs, qui sont d’ailleurs parmi les premiers à se plaindre d’avoir ainsi été lésés. Moqués. Pris de haut. Jetés à la poubelle comme de vulgaires mouchoirs usagés. Naïvement, ils ont attendu, patiemment, une hypothétique mise à jour du jeu. Elle n’est jamais venue. Des explications et/ou des excuses des développeurs par contre, oui c’est prévu. Pour la Saint-Glinglin. Ça tombe bien : il s’agit de la date à laquelle j’achèterai mon prochain jeu Tecmo Koei neuf.
Note :
Quel gâchis ! Ce portage par la Team Ninja de leur propre jeu PS3 sur la PS Vita est un affreux gâchis ! Le framerate est absolument immonde (on joue au ralenti) ce qui est totalement inacceptable sur une machine telle que la Vita – qui plus est sur un jeu qui demande autant de précision et un timing de fou furieux. Pire : NINJA GAIDEN SIGMA 2 PLUS ne peut pas être terminé à 100% puisque les missions challenges sont à faire obligatoirement avec un partenaire géré par l’IA (contrairement à la version PS3) : ne cherchez pas, l’IA ne peut absolument pas gérer les missions les plus difficiles. En gros, on nous a vendu un jeu pas vraiment fini et pas vraiment réfléchi. Un scandale. Notez, malgré tout, qu’un pur néophyte pourrait peut-être y trouver son compte : le jeu rame moins en mode easy.
Images : jeuxvideo.com