Jikkyou World Soccer 2: Fighting Eleven (Super Famicom, 1995)

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Titre alternatif : International Superstar Soccer Deluxe
Année : 1995
Studio : Konami
Éditeur : Konami
Genre : rêves de cuir
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche

1995 : la France n’était pas encore championne du monde et c’était bien le Brésil qui dominait alors les débats, même si des équipes peu attendues avaient su tirer leur épingle du jeu durant la coupe du monde précédente – la Suède et la Bulgarie en tête (à claques, rapport à Stoichkov).

Trente-six équipes, une armée de joueurs fidèles à la réalité, des compétitions variées et jouables à quatre, plusieurs terrains différents et des conditions climatiques changeantes : tout est réuni pour faire de l’année 1995 une date charnière dans l’histoire du football vidéoludique !

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Je ne vais pas m’amuser à faire une liste des jeux du genre faisant partie du panthéon du football vidéoludique, mais INTERNATIONAL SUPERSTAR SOCCER ne doit pas être loin d’y figurer, tant il a su marquer une époque entière de notre média préféré : la période des consoles 16 bits. Certes, le jeu développé par la team de Konami-Osaka est désormais quelque peu tombé dans l’oubli au profit de WINNING ELEVEN (PRO EVOLUTION SOCCER), fruit du travail besogneux d’un projet concurrentiel et pourtant interne : celui de la team de Konami-Tokyo. Néanmoins, en 1994 puis en 1995 dans sa version la plus aboutie, le roi du ballon rond c’était bel et bien ISS.

Tout d’abord, c’était je crois la première fois qu’un jeu de foot retranscrivait aussi bien les sensations d’un terrain : un gardien qui tremble sous un coup de boutoir, des commentaires live dynamiques et plutôt réalistes, la foule en délire dont les chants peuvent changer d’un terrain à l’autre, un joueur qui accélère, qui tombe en se tordant de douleur, qui discute avec l’arbitre… Oui l’ambiance sonore, les animations et les graphismes étaient vraiment excellents pour l’époque. C’est bien simple, on pouvait même reconnaître la plupart des joueurs, en particulier ceux qui possédaient un petit signe distinctif : le catogan de Roberto Baggio, la calvitie de Letchkov, la crinière de Caniggia, l’élégante couleur poivre et sel de Ravanelli… et bien évidemment la chevelure inimitable de Carlos Valderrama. Ce n’est plus un secret pour personne : on sait tous que l’intéressé avait opté pour ce style de coiffure dans le seul et unique but d’être reconnu dans les jeux vidéo 16 bits, où les pixels manquaient encore de précision, là où le photoréalisme fait aujourd’hui des merveilles ! Sacré Carlos, il avait tout prévu et même anticipé la mode du retrogaming : oui, nous, les retrogamers élevés au bon grain des années 80 et 90, qui prenons un plaisir fou à nous replonger dans ces temps immémoriaux en incarnant des joueurs qui nous avaient fait rêver il y a quelques décennies de cela. Merci Carlos !

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Outre ces sensations dantesques, cette impression de « vivre le match » comme jamais, INTERNATIONAL SUPERSTAR SOCCER DELUXE propose un gameplay très intéressant, empruntant à la fois à l’arcade et à la simulation. Ici, impossible de partir seul en sprint pour faire tout le terrain (tout du moins en difficulté max) : il vous faudra jouer en passes, tenter des une-deux (one-two !), dribbler et jouer des hanches voire même, peut-être, prendre le risque d’une passe en profondeur au sol ou en cloche. Oui il est possible de varier les plaisirs, de privilégier le jeu court ou d’essayer de trouver un joueur sur une longue ouverture aérienne. Ajoutez à cela une panoplie de mouvements très variés (tacles, pressing, reprises de volée, ciseaux acrobatiques, têtes plongeantes, piquées ou lobées, passes en profondeur, feintes de corps, talonnades…) et certains éléments influant vraiment sur le gameplay (conditions climatiques, fatigue des joueurs…) et vous obtenez un jeu incroyablement complet pour l’époque – et je ne parle pas du mode « scénario » vous imposant des petits challenges relevés et jouissifs.  Mais, car il y a un mais : tous ces coups différents sont bien jolis sur le papier, certes. Hélas dans les faits, ils sont extrêmement difficiles à placer au bon moment. Par conséquent, un une-deux, une reprise voire une simple tête plongeante seront généralement compliqués à réaliser dans une véritable action offensive. Frustrant. Et le pire est à venir…

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Alors non, pour le pire, je ne parle pas d’un dîner en tête à tête avec Stoichkov. Non, il s’agit en réalité des gardiens de but : ils sont trop forts. Mais vraiment trop, trop forts. Et ne pensez pas que les petites équipes ont été désavantagées : le gardien chinois se prend ainsi parfois pour la muraille de Chine ! Eh oui, les développeurs ont choisi, pour augmenter la difficulté du jeu, de mettre des super-héros dans les cages. En difficulté 5, ça en devient presque ubuesque, on finit presque par avoir peur de tirer aussi on s’emmêle les pinceaux et on se fait reprendre. Chaque gardien a en effet deux Gordon Banks dans chaque bras bionique : les bonhommes ne sont jamais pris à contre-pied, ils sautent comme des malades, changent de direction en une fraction de seconde, stoppent tout – mais relâchent aussi le ballon (marquer en deux temps se révèle alors vital – peu glorieux et pas intéressant, mais vital). Il s’agit, pour moi, du plus gros défaut du jeu – un défaut qui risque de vous décourager rapidement. La solution ? Jouer en mode de difficulté 3. Là, au moins, vous pourrez marquer de jolis buts et varier les angles d’attaque. Tenter des centres en retrait et marquer dans le but vide, frapper en force au premier poteau et voir le cuir finir au fond des filets, catapulter une tête puissante sous la barre. Bref, vous pourrez jouer au football. Attention malgré tout : tous ces gestes sont possibles à réaliser même en difficulté maximale, mais ils sont beaucoup, beaucoup plus difficiles à placer. On a ainsi parfois l’impression surréaliste de jouer à onze contre le seul gardien adverse – les autres joueurs, même en difficulté 5, ne représentant pas un véritable danger.

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Que reste-t-il de nos années ISS ? Un jeu mythique sur lequel les joueurs du monde entier ont usé leurs pouces mais aussi leurs cordes vocales à force de pester contre quelques tacles injustes et surtout sur ces satanés gardiens de but paraissant tout droit sortis d’OLIVE ET TOM ou de SHAOLIN SOCCER. Aujourd’hui, on prend néanmoins toujours beaucoup de plaisir à retrouver ce titre qui fait désormais partie du passé – là où d’autres simulations de foot ont plus facilement résisté à l’usure du temps (WINNING ELEVEN, KICK OFF 2). Bref, INTERNATIONAL SUPERSTAR SOCCER DELUXE peut toujours être considéré comme un très bon jeu si vous l’avez connu à l’époque. Dans le cas contraire, vous risquez de grincer des dents en raison de ses quelques petits défauts, qui risquent de s’avérer rédhibitoires si vous n’êtes pas un joueur chevronné.

Note :      Nostalgie :

Si la série WINNING ELEVEN n’allait plus tarder à mettre tout le monde d’accord, les INTERNATIONAL SUPERSTAR SOCCER ont malgré tout connu leur heure de gloire au milieu des années 90. La version DELUXE, super complète, jouable et prenante (quelle ambiance !), qui plus est dotée de graphismes et d’animations magnifiques pour l’époque, est sans doute un jeu inoubliable pour les joueurs qui l’ont connu à sa sortie. Fabuleux à plusieurs, ISS n’en demeure pas moins miné par un problème de taille : la force de ses gardiens de but, qui gâche une partie du plaisir procuré et qui fait que le jeu n’a pas aussi bien vieilli que certains autres titres du même genre.

Images : jeux vidéo et des bas

Vidéo : une compilation de buts (le bonhomme ne joue pas en difficulté 5, je présume).

mag vintage

 

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