BEACH VOLLEY
Titre alternatif : Adidas Beach Volley
Année : 1989
Studio : Ocean Software
Éditeur : Ocean Software
Genre : The « sable chaud » must go on
Joué et testé sur Amiga 500
Support : disquette
Deux copains beaux et musclés et particulièrement doués pour le volleyball ont l’heureuse surprise de voir débarquer un émissaire de la marque Adidas. Après avoir signé un contrat bien juteux, les deux garçons embarquent pour l’Angleterre, où les attend leur premier challenge de beach volley. En cas de succès, c’est le monde entier qui leur tendra les bras : New York, une plage hawaïenne absolument paradisiaque, le caniculaire désert égyptien, une partie nocturne en plein no man’s land australien, le Japon à l’ombre des cerisiers en fleurs, le gazon synthétique d’une rugueuse Russie et enfin la finale tant espérée au bord de la Seine avec vue sur la tour Eiffel.
BEACH VOLLEY en 1989, c’était la promesse de graphismes chauds comme la braise sur une plage brûlante, sous le regard subjugué de jeunes filles aux formes au moins aussi éblouissantes qu’un rayon de soleil – oui, le jeu d’Ocean vient avec son lot de bikinis bien serrés. Il y a même, si vous regardez bien, une jeune femme topless parmi les spectateurs, au bord de certains terrains !
Tout le côté technique de BEACH VOLLEY vaut d’ailleurs le détour : les graphismes tout d’abord. Superbes, détaillés et chaleureux (c’est de circonstance). Ils sont l’œuvre de plusieurs personnes, dont Michèle Bacqué et Philippe Dessoly, femme et homme de talent dont on retrouvera d’ailleurs la patte inimitable dans des jeux réputés tel que le sublime OPERATION STEALTH ou encore IVANHOE. Les musiques, extraordinaires et diablement entrainantes, sont quant à elles l’œuvre de Jean Baudlot – qui n’a pas seulement écrit pour des stars telles que Richard Clayderman ou Michèle Torr (aujourd’hui ça prête à sourire, mais à l’époque, non), mais qui a donc aussi régalé les joueurs des années 80/90 avec des compositions inoubliables pour des titres qui ne le sont pas moins : OPERATION STEALTH, FLASHBACK, LES VOYAGEURS DU TEMPS… Enfin c’est Michel Janicki que l’on retrouve à la programmation – technicien qui était spécialisé dans l’Amiga (IVANHOE, TOKI) avant de programmer pour différentes consoles… et qui, selon sa page officielle, développe aujourd’hui des jeux pour téléphones portables. « Pffffffffff… » [soupir de dépit]. Après de telles révélations, ne venez pas me demander pourquoi je fais surtout dans le retrogaming…
Bref, nous sommes en 1989, j’ai 14 ans, j’ouvre la belle et grande boîte du jeu puis j’enfourne la disquette dans mon Amiga adoré. Et c’est la claque : je suis accueilli par des graphismes sublimes très cartoon et une voix digitalisée du plus bel effet. La partie commence alors : les sprites sont gros, les animations très correctes, graphiquement c’est costaud les filles en bikini près du terrain m’exciteraient presque. Le gameplay n’est pas en reste : la prise en main est immédiate. Le bouton du joystick sert à la fois à sauter, passer, smasher, contrer ou plonger, selon que vous soyez en attaque ou en défense, passeur ou attaquant. Deux services sont possibles (à la cuillère ou smashé), et les smashs peuvent être longs, courts ou croisés – une petite balle lobée est également réalisable, mais peu efficace contre l’ordinateur. Le must demeure donc le jeu contre un humain – on se marre immédiatement et les parties en 7 points sont souvent très serrées (le temps est curieusement limité, c’est peut-être une bonne chose car ça nous oblige à prendre quelques risques). Les matchs contre l’IA demeurent malgré tout extrêmement fun eux aussi, et ce même si la campagne solo se boucle rapidement (huit matchs en tout et pour tout). Oui, on s’amuse vraiment – surtout que l’humour est bien présent, regardez donc ces petites séquences amoureusement animées entre chaque stage !
Sur le fond, BEACH VOLLEY est un jeu simplissime. Il y a un « coup à prendre » et quelques astuces à bien maîtriser (décalage rapide en haut de l’écran, frapper le ballon très tôt c’est-à-dire en phase ascendante : votre adversaire ne devrait pas pouvoir contrer) voire des feintes de ninja dont il ne faut pas abuser (collez-vous à la ligne du bas, smashez, si votre adversaire contre il y a de très fortes chances pour que le ballon sorte en dehors des limites). On est donc assez loin d’un SUPER VOLLEYBALL sorti sur bornes d’arcade la même année et qui connaîtra son heure de gloire en 1990 sur PC Engine, avant de débarquer sur consoles 16 bits. Dans BEACH VOLLEY, oubliez donc les combos, les balles millimétrées (il est rare que l’un de vos smashs sorte du terrain) ou les stratégies à rallonge. Ici, seuls comptent le fun, le bronzage de nos joueurs bodybuildés, les pixels des bikinis, l’ambiance de folie rehaussée par les musiques et les voix digitalisées, et bien évidemment les réflexes – qu’il conviendra d’aiguiser au moins autant que les ongles de certaines spectatrices.
Trop simple, BEACH VOLLEY ? Trop arcade et pas suffisamment précis quand on souhaite placer un smash au millimètre ? Trop court et pas assez riche ? Certes, tout cela est vrai – on aurait par exemple apprécié pouvoir modifier la difficulté (pour l’augmenter car contre l’ordinateur le challenge n’est hélas pas très relevé). Mais si vous avez connu ce jeu d’Ocean à l’époque, vous devriez vous amuser presque autant qu’il y a 25 ans, l’espace de quelques parties – pour profiter des musiques, des petites séquences animées, des jolies filles pixelisées. Ou tout simplement pour le plaisir de voir votre smash bien placé heurter le sol avec force et élégance – tandis que non loin de là, votre adversaire mord la poussière. Enfin c’est imagé, hein, il avale du sable en fait !
Note : Nostalgie :
Simple à prendre en main, BEACH VOLLEY procure un plaisir immédiat. Pour 1989 d’ailleurs, le jeu d’Ocean se défendait plutôt bien et proposait un petit éventail de coups certes limités, mais efficaces. Ajoutez à cela des graphismes absolument somptueux, des musiques super entrainantes et un parti pris humoristique qui fonctionne parfaitement, et vous obtenez un jeu de beach volley très arcade particulièrement fun – même si contre l’ordinateur, le jeu finit quand même un peu par tourner en rond.
Images : jeux vidéo et des bas
Publicité d’époque :
Une vidéo :
Que de souvenirs ! Une pépite de l’époque.
Et cerise sur le gâteau une jaquette dessinée par l’excellent Bob Wakelin (dessinateur quasi incontournable des jaquettes de tous les jeux Océan et Imagine de l’époque).
C’est vrai la jaquette et même la boîte (énorme, sublime) invitaient déjà au voyage, avant même de lancer le jeu ! Un jeu qui n’a pas mal vieilli d’ailleurs, toujours très jouable aujourd’hui.^^