BIT GENERATIONS: DOTSTREAM
Année : 2006
Studio : Skip Ltd.
Éditeur : Nintendo
Genre : vaisseau spécial
Joué et testé sur Game Boy Advance SP
Support : cartouche
Sonic, Flash, Lightning, Plazma, Laser et Tachyon : des noms colorés pour autant de divisions à parcourir à toute vitesse. Votre bolide : un flux lumineux. Aiguisez vos tympans, préparez-vous à taper du pied en rythme avec les musiques frénétiques et lancez-vous dans des courses surréalistes où vos réflexes seront soumis à rude épreuve.
bit Generations : le titre de cette série de sept jeux pour la GBA est déjà tout un programme – de finesse dans un monde de brutes, aka tous ces jeux de guerre et d’action en tous genres. Oui, la série bit Generations nous ramène à une époque où il n’était pas nécessaire d’empiler les graphismes extraordinaires et les animations dantesques pour faire un bon jeu. La période bénie des machines 8 bits.
Un bit… Un élément binaire, donc simpliste ? Je dirais plutôt minimaliste. C’est en partant de ce principe que deux studios ont lancé la série bit Generations à petit prix sur GBA. Des principes simples, qui vont du puzzle game au jeu de logique voire à la course-poursuite, une réalisation à l’ancienne qui va à l’essentiel et enfin des musiques toujours extrêmement importantes, le plus souvent dans un genre techno-rétro-8 bits. Il faut aimer. Mais si vous êtes arrivé sur les pages virtuelles de cet humble blog, c’est que vous devez correspondre au profil souhaité pour craquer.
De tous les titres de la série bit Generations, DOTSTREAM est peut-être celui qui se rapproche le plus du jeu vidéo « classique ». Entendez par là qu’il s’agit ni plus ni moins que d’un jeu de course, avec bonus à récupérer, boost, plusieurs divisions à parcourir et une première place à conquérir. Il y a même quelques gros clins d’œil au genre (F-ZERO pour ne pas le citer), avec cette « voie de garage » située peu avant la ligne d’arrivée et qui permet de recharger ses batteries (qui servent à la fois de points de défense et de boost). Mais là où DOTSTREAM ne ressemble à rien de ce qui a été fait auparavant (quand bien même on penserait à l’inévitable film TRON et aux jeux qui suivirent), c’est dans le vaisseau que vous allez piloter. Il s’agit d’un stream, de la largeur d’un pixel, à la fois musical, lumineux et énergétique. Monté sur courant alternatif, votre flux lumineux va devoir lutter au coude à coude avec d’autres rayons psychédéliques de couleurs différentes. Croix directionnelle haut pour monter. Croix directionnelle bas pour descendre. L’accélération est automatique mais vous pouvez la pousser légèrement en naviguant au plus près des flux qui vous précèdent – à la manière d’un effet d’aspiration. Le bouton B sert à ralentir (pour éviter un obstacle mouvant par exemple), le A vous permet d’utiliser un bonus (à récupérer durant la course : invincibilité ou ralentisseur d’adversaires) et le R actionne le boost.
Le jeu est vu de côté, et le scrolling est horizontal, vers la droite. Ça a l’air simplissime, dit comme ça, mais DOTSTREAM est rempli de petits détails généreux qui font la différence. Qui rendent ce jeu minimaliste carrément inoubliable ! Tout d’abord et comme je l’ai déjà précisé, pour accélérer un brin plus vite vous devez coller au plus près des flux qui vous précèdent (comme dans WIPEOUT, vous partez toujours bon dernier). Mais attention : si votre stream chevauche un flux se situant devant lui, il sera légèrement déporté vers le haut ou vers le bas (suivant la direction de votre dernier mouvement). Un détail importantissime quand on sait que certaines courses se jouent au millimètre – oui vous pouvez carrément frôler tous les obstacles au pixel près, et c’est particulièrement grisant.
Autre détail à ne pas négliger : les points de boost/défense. Vous débutez toujours avec 2 points. Si la pointe de votre flux vient buter sur un obstacle (oui, seule la pointe est importante), vous perdez 1 point (en plus de quelques précieuses secondes si vous visez le podium). Si vous basculez dans le négatif, c’est-à-dire à -1 point, vous mourez. Un boost coûte 1 point. À vous de bien calculer les risques en présence. Le joueur confiant abusera des boosts. Quelqu’un de plus prudent (peureux ?) jouera au contraire la sécurité.
Les obstacles sont de plusieurs types, et vont du mur qui va vous crasher (avec game over à la clé si vous n’avez plus de points de défense), au mur « mou » qui va drastiquement vous ralentir (un peu comme si vous étiez pris dans de la gelée). Certains obstacles bougent (en général ils ont une forme cubique) quand d’autres détails plus pernicieux vont tenter de vous rendre la vie impossible – par exemple ces gros curseurs qui, si vous les touchez, vous déporteront complètement vers le haut ou vers le bas (et en général c’est toujours dans la mauvaise direction). Comme le veut la tradition, des accélérateurs sont également parfois présents sur la « piste » en plus des quelques rares bonus dont j’ai déjà un peu parlé. Ces derniers ne sont pas à négliger puisque, couplé à un boost bien placé, le bonus étoilé qui rend invincible pendant un court instant peut vous permettre de passer au travers de bien des pièges (oui, oui, même des murs) et ce dans une pure et belle ligne droite – gain de temps exponentiel à la clé !
Le jeu est constitué de cinq divisions comprenant chacune cinq pistes. Et par « pistes » j’entends à la fois « courses » mais aussi « pistes musicales » puisque chaque étape possède sa petite musique dédiée, toujours dans un style néo rétro-8 bits. Si vous êtes réceptif au genre, vous allez tout simplement adorer – si la qualité est assez inégale, certains morceaux sont sublimes (la division Plazma est ma préférée, musicalement parlant). Notez que le challenge est bien présent (même si pas vraiment insurmontable), puisqu’il vous faudra remporter divers grands prix afin de débloquer les suivants. De même, un sixième grand prix caché (Tachyon) fera son apparition si vous terminez premier à chacune des courses des divisions inférieures. Un vrai bonheur. Vos meilleurs temps sont bien évidemment enregistrés dans la cartouche et devraient vous motiver à replonger dans le jeu, quand bien même vous l’auriez déjà terminé de fond en comble – le mode « infini » dans lequel vous pouvez éventuellement contrôler plusieurs streams n’est pas, à mon sens, la principale source de rejouabilité. Le jeu se suffit à lui-même : DOTSTREAM est un pur bijou techno-futuriste et paradoxalement très simple sur le fond. Son ambiance musicale est d’ailleurs pour beaucoup dans le charme de ce jeu absolument incroyable puisque, comme souvent dans la série bit Generations, les musiques se marient intelligemment avec les sons – la cinquième course de la division Laser, où la musique s’emballe en épousant les sons décalés des accélérateurs, est particulièrement enivrante. Le chef d’orchestre, c’est donc vous. Et en guise de baguette, vous disposez d’un flux qui scintille de mille feux.
Note : Nostalgie :
Un principe original pour un soft qui n’est en fait qu’un petit jeu de course. Mais la maniabilité simple (qui demande malgré tout de la rigueur), les musiques incroyables, l’ambiance à la fois rétro et futuriste, les petits challenges (30 courses quand même) et l’envie d’améliorer constamment ses meilleurs temps, tout cela fait de DOTSTREAM un jeu absolument génial et terriblement addictif. Le titre a d’ailleurs été remaké sur WiiWare sous le titre LIGHTSTREAM (aka LIGHT TRAX) – mais cette version semble avoir beaucoup moins de charme.
Images : jeuxvideo.com
Une vidéo :
Dans les Bit Generation, j’ai adoré Orbital, son système d’attirance/répulsion apposé à de mini systèmes planétaires, j’ai trouvé ça énorme.
ORBITAL est excellent. Un test est d’ailleurs prévu – je les testerai tous à terme. Le prochain ce sera DIGIDRIVE. DOTSTREAM demeure mon préféré. Fun et intense, et ces musiques ! J’ai l’impression que cette série n’est pas très connue, voire qu’elle ne passionne pas du tout les foules… J’en ferai peut-être un ptit dossier, un jour.