Shadow Warrior (PlayStation 4, 2014)

jaquette-shadow-warrior-playstation-4playstation-4-iconeSHADOW WARRIOR
Année : 2014
Studio : Flying Wild Hog
Éditeur : Devolver Digital
Genre : 11/10 on the Wang-o-meter
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Lo Wang est un assassin classe et prétentieux. Cool mais… dangereux. Il travaille pour un magnat japonais répondant au nom de Zilla. Sa dernière mission en date ? Arracher un ancien katana des mains d’un collectionneur peu enclin à vendre. Par un drôle concours de circonstance, Lo Wang finira par s’emparer du katana, étripant au passage tous les hommes de main du collectionneur tout en contractant une alliance avec l’être le plus improbable qui soit : Hoji, un démon masqué ! À eux deux, ils vont sa lancer sur la piste du Nobitsura Kage, une épée millénaire dont le katana n’est en fait que la première des trois parties…

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Ces dernières années, on a souvent craché sur les FPS, un genre peu aidé, il est vrai, par des hordes de fans prépubères qui insultent à tours de bras leurs adversaires de leur voix de fausset durant leurs sacrosaintes parties en ligne. Pour l’image, on repassera. Les sorties de suites à répétition, sans réelles prises de risques, n’ont pas non plus aidé les FPS modernes à redorer leur blason auprès des joueurs sceptiques. À savoir ces trentenaires ou quarantenaires qui ont connu les débuts du genre, puis qui l’ont regardé dépérir – ou tout du moins prendre une direction qui ne les satisfaisait pas nécessairement. Oui ces laissés-pour-compte, vous, moi… nous étions déjà là quand les First-person shooters ne s’appelaient pas FPS. Mais Doom-like.

SHADOW WARRIOR (avec son héros Lo Wang grand penseur de l’impossible) est le digne héritier de cette époque poétique en diable, puisqu’il s’agit du remake du même jeu sorti en 1997 et qui fut développé par 3D Realms – les papas de Duke Nukem, un autre grand pouët-poète des années 90. Si vous avez aimé la délicatesse de PAINKILLER (2004), la finesse d’UNREAL TOURNAMENT (1999), le bon goût du SHADOW WARRIOR originel ou encore et bien sûr la courtoisie toute en retenue des DUKE NUKEM, le remake du jour, concocté par des passionnés amoureux des détails (en partie issus du studio à l’origine de PAINKILLER), va vous faire fondre – au sens figuré… enfin presque : méfiez-vous du lance-flammes quand même !

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En gros et pour faire simple, SHADOW WARRIOR a été complètement refait tout en gardant l’esprit du jeu d’origine, à savoir son côté old-school, un brin bourrin et irrévérencieux. Yep, SHADOW WARRIOR est un véritable cadeau ténébreux à tous les fans de Doom-like un peu blasés par les CALL OF DUTY et consorts. Des armes violentes, des monstres super agressifs, du crowd control en veux-tu en voilà, pas de régénération des points de vie et donc des kits médicaux à récupérer à l’ancienne (même s’il y a une petite feinte), un humour génial et une coolitude très « année 90 » avec des punch lines mémorables et surtout un jeu qui construit sa durée de vie autour du gameplay et des game/level designs plutôt que sur un multi foireux – oui, SHADOW WARRIOR est un jeu uniquement solo, et j’aime ça ! Lorsqu’un soft est bien pensé, que ses différents modes de difficulté proposent une courbe de progression logique et valorisante pour le joueur, un mode multi n’apporte rien de vraiment conséquent, à mon sens – sauf pour la presse spécialisée qui, indirectement, a imposé un véritable diktat en la matière puisque les jeux d’action purement solo sont souvent pointés du doigt. Eh bien en parlant de doigt, je leur en fais un, mais fièrement dressé celui-là.

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Pour finir sur la durée de vie, soyez rassurés : SHADOW WARRIOR est tellement jouissif qu’il mérite d’être joué et rejoué dans toutes ses difficultés (même si le mode Heroic est clairement abusé – aucune sauvegarde, ni checkpoint). À titre d’exemple, il m’a fallu 18 heures pour terminer ma première partie en mode normal ! De plus, les différents secrets (dont les fortune cookies, hilarants), les upgrades qui se font sur trois niveaux (ki, karma et weapon) et tous ces clins d’œil inutiles et donc indispensables rendent chaque partie de SHADOW WARRIOR carrément passionnante ! Côté clins d’œil, attendez-vous à croiser des posters de HOTLINE MIAMI, des bornes d’arcade HARD RESET, des références à DUKE NUKEM (comment s’appelle votre lance-roquettes déjà ?), des références très cinéphiles parfois cachées au détour de certaines répliques ou encore tous ces petits easter eggs dissimulés çà et là et renvoyant le plus souvent au jeu originel – certains passages secrets reprennent en effet les pin-up de 1997 (mais pas le génial cameo de Lara Croft) ou le style graphique de l’époque – pixels de vieux routiers garantis ! case blanche 2

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Alors non, dix fois non : SHADOW WARRIOR ne tourne pas en rond. Répétitif, comme l’ont souligné encore une fois les sites français spécialisés ? J’ai envie de dire, encore heureux : il s’agit d’un Doom-like plutôt bourrin mais aussi très malin (j’y reviendrai), qui tire sa TOUTE puissance d’un gameplay hyper nerveux qui n’est jamais aussi jouissif que lorsque l’on est attaqué par des dizaines et des dizaines de démons. Répétitif alors, SHADOW WARRIOR ? Mais c’est ce que les joueurs qui l’ont acheté souhaitaient : des combats de masse, du sang qui gicle, 1001 façons de donner la mort. Ici, pas de scripts trop envahissants à la CALL OF DUTY et pas de phases d’infiltration à la KILLZONE SHADOWFALL. Ouf ! Oui, nous on a signé pour défourailler ! En mode newgame+, avec mes pouvoirs/upgrades au max, je suis le roi du monde ténébreux. Je déchiquète, j’empale, j’étripe, je brûle, j’extermine, j’explose, je découpe, je pulvérise, je cloue aux murs, je crible de balles, je décapite, j’électrifie, j’écrase, je balaie aux quatre vents, j’achève… et je me la pète en balançant punch line sur punch line. Un véritable génocide au pays des démons !

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Au niveau du gameplay, je l’ai déjà dit mais c’est assez bourrin. Les armes dégagent une puissance folle (raaah le canon double du fusil à pompe !) et les candidats au massacre se précipiteront le plus souvent sur vous pour en découdre. Toutefois, SHADOW WARRIOR n’est pas sans proposer une certaine finesse. Et non, ce n’est pas un gros mot car celle-ci enrichit considérablement le jeu, vous permettant ainsi de varier les approches et de jouer-tuer-trucider-humilier à votre guise. Cette finesse s’illustre tout d’abord lors de certaines batailles rangées où il vous faudra absolument élaborer un semblant de stratégie – quel monstre tuer en premier, comment gérer les décors, etc. Ensuite et surtout, la finesse du gameplay est incarnée par l’une des armes de Lo Wang : le katana. Déjà présent dans le SHADOW WARRIOR originel, le katana n’est plus là pour décorer – ou alors les murs, avec du sang de démon ! En effet, il a cette fois-ci été pensé pour être au centre du gameplay. Vous ne pourrez certes pas terminer le jeu à l’aide du seul katana, mais vous devriez être capable de l’utiliser la plupart du temps. Celui-ci est très précis (bonjour les démembrements !) et propose un maniement extrêmement riche. En effet, outre le coup normal (R2) et puissant (L2), le katana peut être amélioré pour débloquer des combos – à lâcher à la manière d’un jeu de baston (deux fois gauche + R2 par exemple) ou en utilisant le track pad (je n’aime pas). Déstabilisantes au départ, ces techniques variées dans l’art de donner la mort deviendront très vite une seconde nature pour le joueur aguerri, au point que ce dernier devrait rapidement préférer le katana aux autres armes (plutôt génériques, mais efficaces). Couplés à quelques pouvoirs comme la faculté de repousser les monstres (deux fois haut + L2) ou la possibilité de les paralyser quelques instants (deux fois bas + L2), les combos au katana (au nombre de trois) constituent la promesse de combats hargneux, vifs (il faut penser à tout, gérer les espaces et le type de démons face à vous) et donc particulièrement variés. En un mot : fabuleux. Alors bien sûr, si le côté assez technique du katana finit par vous gonfler, vous pouvez parfaitement vous en passer et jouer à SHADOW WARRIOR en sortant l’artillerie lourde, c’est-à-dire le pistolet, le fusil à pompe, le lance-roquettes, l’arbalète (ma chouchoute), les têtes ou cœurs de démon (à récupérer sur les cadavres encore chauds), la mitraillette et le lance-flammes. Chacune de ces armes disposant d’un tir secondaire particulièrement bien vu et dévastateur, même sans le katana vous avez de quoi vous amuser un bon moment ! Mais jouer à SHADOW WARRIOR sans en maîtriser son katana revient, à mon sens, à passer à côté de la substantifique moelle du jeu. Son identité. Son âme. Sa magie – noire, bien évidemment. Mais je ne me fais pas de soucis pour le katana. L’essayer, c’est l’adopter.

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Alors non, les FPS, ce n’est pas « sale » ! SHADOW WARRIOR prouve qu’il existe un marché parallèle aux sempiternels First-person shooters développés par EA, Activision ou Guerilla – d’ailleurs BULLETSTORM et WOLFEINSTEIN: THE NEW ORDER viendraient presque confirmer la tendance. Oui, il existe un public avide de ce genre de jeux un peu à l’ancienne mais suffisamment intelligents pour se projeter également dans le futur (techniquement c’est solide, 1080p et 60fps, avec quelques petites chutes malgré tout). Alors certes, SHADOW WARRIOR n’est pas parfait. Ses combats de boss sont lourdingues (avec des patterns à répéter ad nauseam) et si le ton est irrévérencieux, il demeure plus politiquement correct que l’originel. Mais si vous appartenez à la même génération de joueurs que moi (ou si vous voulez seulement un FPS qui sorte un peu de l’ordinaire), vous devriez adorer le bébé de Flying Wild Hog : j’en mets ma main à couper – une expression à utiliser avec parcimonie quand on parle de Lo Wang !

Note :                                                                             .case blanche 2.

SHADOW WARRIOR ne constitue aucunement un reboot opportuniste au rabais. Il a été fait avec rage – et amour. Véritable concentré de violence bien bourrine avec néanmoins une jolie pincée de finesse (le katana !), SHADOW WARRIOR est le cadeau rêvé aux joueurs déçus par la tournure prise par les FPS modernes. Drôle, beau, fluide, jouissif, sanguinolent, oui SHADOW WARRIOR est tout cela à la fois avec, en plus, un délicieux côté old-school dans ses mécanismes – jusque dans ses clins d’œil et secrets, tellement bien fichus que l’on prend un réel plaisir à les pourchasser.

Images : jeuxvideo.com

Trailer :

Une vidéo faite maison (avec un masque à gaz) :

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4 réflexions au sujet de “Shadow Warrior (PlayStation 4, 2014)”

    • Il faut aimer ce genre de FPS. Si tu as été élevé à grands coups de PAINKILLER et autres DUKE NUKEM, tu devrais accrocher !
      PS : bravo pour ton site, fort bien présenté et toujours bien fourni.

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      • Merci 🙂 Oui Duke Nukem c’est toute mon adolescence et Painkiller <3. Je pense je le pendrais d'occasion ce Shadow Warrior si tu me dis que c'est dans la même veine niveau délire. En tout cas ton article m'a donné envie d'en savoir plus 🙂

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