Vattle Giuce (Game Boy, 1991)

Vattle giuce_fronticone game-boyVATTLE GIUCE
Année : 1991
Studio : IGS
Éditeur : IGS
Genre : shoov’em up
Joué et testé sur Game Boy
Support : cartouche


Année 2991, la fusée Vattle Giuce, en provenance du monde terrien, découvre une nouvelle race près d’une étoile inconnue. Une race qui ne se révélera pas très amicale… Pour faire face à ce nouveau danger, vous disposerez de trois vaisseaux au choix, ce qui ne sera pas de trop pour parcourir les cinq niveaux proposés et un final moyenâgeux aux pieds de châteaux forts gardés par un chevalier spatial gigantesque. Si les ennemis seront nombreux à venir vous mettre des bâtons dans les roues (disons plutôt dans les réacteurs…), vous pourrez vous jouer d’eux à loisir en volant soit en rase-motte, soit haut dans le ciel, un peu plus près des étoiles… et des supernovas. À vous de jongler intelligemment et prestement entre les différentes altitudes !

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VATTLE GIUCE a peut-être été  frappé du sceau de l’incompétence linguistique au stade de la post-production. Aurait-il dû s’intituler BATTLE GIUCE, avec un B ? J’avoue que je ne suis sûr de rien, puisque je n’ai pas la moindre idée de la signification de ce drôle de titre (et n’ayant pas la notice du jeu…). Les expatriés et autres touristes de passage se moquent souvent de ce genre de fautes, au Japon (erreurs de transcription ou parfois erreurs de grammaire voire de syntaxe, carrément), sur des affiches, des boîtes voire des devantures de magasin. À ceux-là je rappellerai une chose : il en va de même en Occident, où les approximations dans les kanjis ou les caractères chinois sont légion – sur des vêtements, des objets, des boîtiers de DVD, que sais-je encore. Il y a quelque temps, j’ai même découvert que ces maladresses se retrouvaient aussi au niveau des tatouages… Je me souviendrai longtemps de ce reportage qui mettait en avant un Américain qui s’était fièrement fait tatouer 冷蔵庫 sur son avant-bras. Il ignorait que ça voulait simplement dire « réfrigérateur ».

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Si VATTLE GIUCE propose des décors plutôt jolis, il peine à convaincre au niveau des sprites, laids et translucides – le jeu gagne énormément à être joué sur GBA SP, puisque quelques couleurs rendent l’ensemble un peu plus digeste. L’autre gros défaut de VATTLE GIUCE est le manque d’originalité des patterns ennemis, pauvres au possible. C’est quasiment toujours la même chose, jusque dans les joutes face aux boss qui se passent presque toujours de la même manière – ils sont très mobiles et tournent autour de l’écran. Mais la palme de la pire idée de l’année 1991 ne revient pas à George Bush pour son opération Tempête du désert, mais bien aux programmeurs de VATTLE GIUCE qui ont malheureusement décidé de ralentir considérablement la cadence de tir du vaisseau. En mode tir automatique (appuyez constamment sur le bouton A), vous lancez des boulettes de manière erratique (il n’est pas rare qu’un ennemi passe au travers de votre salve, trop sporadique). En appuyant de manière rapide et répétée sur le bouton, le tir devient alors un poil plus rapide. Mais pas de quoi rendre l’ensemble beaucoup plus agréable pour autant.

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On se lance alors dans l’aventure. Bonne surprise : on peut choisir entre trois vaisseaux. Mauvaise surprise : seul l’un d’entre eux mérite vraiment le détour – celui qui, après upgrade, envoie trois tirs devant lui. Les deux autres véhicules rendent peu ou pas de services du tout. Le vaisseau qui possède des tirs latéraux est encore jouable, mais celui qui ne possède comme unique avantage que des petits tirs arrière, j’ai du mal à en saisir l’utilité – tant les ennemis se bousculent devant vous, puisqu’ils arrivent toujours du haut de l’écran ! Bref : une fois le bon vaisseau choisi, on décolle et on a l’impression que VATTLE GIUCE est un shoot’em up extrêmement classique : scrolling vertical, des boulettes, quelques bonus (upgrades, speed-up, power-up, énergie)… Miné par ses cadences de tir asthmatiques, ses sprites plutôt laids et les vagues d’ennemis ennuyeuses, son intérêt se serait alors dangereusement rapproché du zéro absolu. Heureusement, un détail vient sauver VATTLE GIUCE des tréfonds des eaux vidéoludiques usées : il se joue sur deux plans !

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En appuyant sur le bouton B, votre vaisseau se rapproche en effet du sol pour effectuer un vol en rase-motte (votre sprite change alors d’apparence et devient tout petit). De cette manière, vous pourrez détruire les ennemis situés sur le plancher des vaches – tourelles diverses et variées. Et ne les manquez pas car celles-ci sont également les seuls ennemis du jeu à libérer des bonus – de manière aléatoire. Plus près du sol, votre vaisseau passe alors sous les ennemis volants… mais pas sous leurs tirs. Dommage, et un peu bizarre. Autre détail important : si le level design de VATTLE GIUCE parait indigne au premier abord, il est en réalité presque entièrement pensé pour mettre en valeur le gameplay sur deux plans. Vieux immeubles dévorés par l’apocalypse, gigantesques totems amérindiens (depuis que j’ai vu des Moaï dans GRADIUS moi je ne m’étonne plus de rien) ou encore les grands canyons ou les murailles des châteaux du dernier niveau (magnifique, soit dit en passant), il vous faudra prendre garde à tous ces obstacles si vous ne voulez pas rapidement finir en vieille tôle froissée. Car si un tir adverse ne vous fait pas perdre beaucoup d’énergie (vous avez une grande barre verticale à la droite de l’écran), rentrer en collision avec le décor fait beaucoup plus mal…

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Si les trois premiers niveaux sont assez faciles, les deux derniers recèlent en revanche leur lot de stress et de morts injustes – la cadence de tir et la lisibilité n’étant pas toujours le fort de VATTLE GIUCE. Heureusement les continus sont infinis – une bonne initiative qui vient contrebalancer certains faux-pas des développeurs.

VATTLE GIUCE est un jeu définitivement moyen que je ne conseillerais qu’aux accros de shoot’em up sur Game Boy et aux aventuriers de l’ère 8 bits désireux de mettre la main sur une cartouche assez étrange – jusque dans ses écrans de sélection, illustrés avec des filles aux formes avantageuses (??).

Note :      Nostalgie :

Quelques beaux décors, de jolies musiques et une idée très originale : la possibilité de changer d’altitude avec le bouton B et par conséquent de jouer sur deux plans. Originale, en effet, mais mieux exécutée sur un autre shoot Game Boy, l’excellent AEROSTAR. Du coup, les nombreux défauts du jeu risquent bien de s’avérer rédhibitoires pour le commun des mortels – en vrac : patterns peu intéressants, sprites assez laids, cadence de tir trop lente… Un jeu moyen, en somme, à réserver aux grands fans de shoot’em up sur Game Boy uniquement, désireux de toucher un peu à tout.

Images : 2945-devblog

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