Under Defeat HD (PlayStation 3, 2012)

Under defeat HD japanicone PS3UNDER DEFEAT HD
Année : 2012
Studio : G.Rev
Éditeur : G.Rev
Genre : pince-moi, G.Rev !
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray


Deuxième guerre mondiale. Alors que la technologie a fait un pas de géant, permettant ainsi aux belligérants d’utiliser des armes extraordinairement avancées, l’Empire et l’Union se livrent un combat sans merci sur un continent en partie dévasté. C’est aux commandes de votre hélicoptère que vous allez braver tous les dangers, creuser des tranchées à coups d’obus, survoler des mers grouillant d’épaves et de plomb, vous frayer un passage dans d’étroits canyons ou encore affronter des cimes enneigées dissimulant des bases ultra-sophistiquées.

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UNDER DEFEAT HD est l’héritier d’un jeu qui fit les beaux jours du crépuscule de la Dreamcast. Il n’est jamais aisé de dépoussiérer un ancien titre – aussi glorieux soit-il. Soyez rassurés puisque c’est bien G.Rev, le studio déjà à l’origine du jeu sur bornes d’arcade et Dreamcast, qui s’est chargé de porter son joyau dans deux nouveaux écrins (la PlayStation 3 et la 360) – l’un moins rutilant que l’autre mais j’y reviendrai. G.Rev, sans doute peu connu du grand public, est un studio qui a l’arcade chevillée au corps – fondé par des anciens de Taito (qui travaillèrent sur des titres comme G-DARIUS ou RAYSTORM), ils ont aussi réalisé quelques piges auprès de Treasure (co-développement d’IKARUGA et de GRADIUS V sur PS2). Aujourd’hui, le nom de G.Rev est indissociable de plusieurs shoot’em up très prisés au Japon, tels que BORDER DOWN, SENKOU NO RONDE et bien évidemment UNDER DEFEAT.

UNDER DEFEAT semble directement s’inspirer de classiques qui sentent bon la poudre et le vent s’engouffrant entre les pales des hélicos : TWIN COBRA, ZERO GUNNER 2… L’ambiance, pour sa part, respire l’originalité puisqu’elle tourne le dos à la réalité historique pour se réapproprier une seconde guerre mondiale nimbée d’uchronie, mettant en scène l’Empire contre l’Union. L’époque, le design des personnages et des véhicules mais aussi la trame politique choisie donnent à UNDER DEFEAT des faux-airs d’univers à la Oshii Mamoru. Ce qui ne manquera pas de plaire aux fans amoureux des détails.

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Dans UNDER DEFEAT, vous contrôlez donc un hélicoptère de guerre, lourdement armé. La première chose qui frappe (enfin, hormis les tirs ennemis) c’est la maniabilité. Votre hélico peut voler dans toutes les directions bien évidemment, mais il ne peut pas orienter son tir à 360 degrés – seulement à 45 degrés, c’est-à-dire dans les deux diagonales avant. C’est très déstabilisant au début, et beaucoup de joueurs s’y sont cassé les dents. Un conseil : optez pour la maniabilité qui semble vous convenir le mieux, et entrainez-vous bien avec – pour ma part, je préfère utiliser le stick gauche pour diriger l’hélico, et le droit pour tirer. Lorsque je relâche le stick droit, le tir continu prend donc fin – et c’est loin d’être anecdotique puisque c’est uniquement lorsque vous arrêtez de tirer que votre jauge d’arme spéciale (option) se recharge. C’est toujours en mode « tir à l’arrêt » que vous pourrez lancer ladite option, une espèce de drone qui vous suivra pendant un temps plus ou moins long. Il y a trois options disponibles : le Vulcan Machine Gun (mitrailleuse de base, qui se recharge vite), le Cannon (grosse puissance de feu, se recharge un peu moins vite) et le Rocket Grenade (one-shot only, mais terriblement puissant – se recharge lentement). Ces trois options doivent absolument être maîtrisées si vous souhaitez terminer le jeu. Si la première est dispensable (je l’utilise uniquement contre un boss), la deuxième peut s’avérer vitale durant la plupart des niveaux quand la dernière, la plus puissante, est très recommandable face à la majorité des boss (ou mid-boss). Pour compléter votre armement, vous pourrez aussi compter sur des smart bombs. Classique, certes, mais ici il faut préciser que les bombes sont disponibles en nombre conséquent (trois + une supplémentaire dissimulée quelque part dans chaque niveau). N’ayez pas honte et n’hésitez pas à les utiliser dans les moments critiques, le jeu proposant quelques passages extrêmement ardus.

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Outre sa maniabilité originale – et au final parfaitement bien adaptée une fois maîtrisée, UNDER DEFEAT propose des niveaux absolument magnifiques, à la mise en scène virtuose. Si le premier niveau un peu « plan-plan » est surtout là pour familiariser le joueur avec l’environnement (vitesse d’exécution de l’hélicoptère, hitbox un peu particulière), à partir du niveau suivant UNDER DEFEAT envoie du lourd, comme on dit. L’apparition des navires de guerre (immenses bateaux aux canons à la taille exorbitante) constitue, à chaque fois, un véritable enchantement pour les sens. Et les boulettes commencent à fleurir, on les anticipe, slalome comme un damné (même s’il ne s’agit pas d’un vrai danmaku), et on finit par se frayer un chemin jonché d’épaves jusqu’au boss final. Les autres niveaux ne sont pas en reste et, s’ils ne sont pas nombreux (cinq au total), ils n’en demeurent pas moins absolument inoubliables. Ce faible nombre de niveaux constitue d’ailleurs un faux problème : un shoot’em up se jouant tout autant pour voir les crédits de fin du jeu que pour maîtriser la bête jusque dans ses moindres détails et recoins. Finir le jeu dans la difficulté la plus élevée, en un seul crédit, en une seule vie… Les challenges à relever sont nombreux et UNDER DEFEAT fait tout pour tirer le joueur méritant vers le haut. En effet, comme souvent à l’époque de la sortie du soft sur Dreamcast, UNDER DEFEAT récompense le joueur en lui octroyant davantage de continus à mesure qu’il empile les pierres tombales (frappées de son nom !) et surtout les heures passionnées/enragées aux commandes de son hélicoptère de combat… pour au final lui offrir les continus infinis après 7 heures de lutte acharnée. Un système que je trouve juste, et vraiment très bon : le joueur n’est ainsi jamais découragé et surtout, il progresse tellement qu’à mesure que son nombre de continus augmente il en a paradoxalement de moins en moins besoin. C’est un signe qui ne trompe pas. Le signe d’un grand jeu. Gameplay maîtrisé/ennemis martyrisés, hitbox que vous apprendrez à faire danser au milieu des balles (jusqu’à ce qu’elles finissent par littéralement vous lécher)… Oui, vous aurez votre destin au creux des mains, et cet hélicoptère qui vous paraissait lourdaud au départ devrait petit à petit se transformer en un prolongement direct de votre joypad pour, au final, devenir une arme de guerre de destruction massive aux pales digitées.

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Comble du bonheur vidéoludique, les développeurs de cette version PS3-Xbox 360 ne sont pas venus les mains vides et leur UNDER DEFEAT HD est loin, très loin de patauger dans le remugle des adaptations poussiéreuses et paresseuses de certaines gloires d’antan. Tout d’abord deux modes sont proposés. Le mode Arcade vous met dans les mêmes conditions que le jeu d’origine (écran à la verticale), tandis que le rafraichissant mode New Order étend l’aire de jeu sur tout l’écran. Et c’est magnifique ! Et que les puristes, excellant autant dans l’art du 1CC que dans celui un peu moins glorieux de l’élitisme mal placé, ne viennent pas critiquer ce mode New Order – parce qu’ils n’y retrouveraient pas leurs marques, par exemple. Celui-ci étant optionnel et le mode Arcade original étant bien évidemment toujours disponible, je ne vois aucune raison de se plaindre. Pour ma part, j’aime les deux modes. La taille de l’écran change vraiment notre manière d’approcher les choses – surtout que certains détails, comme le nombre d’ennemis, sont susceptibles de varier. Oui, G.Rev nous offre là presque deux jeux en un ! UNDER DEFEAT HD est définitivement un soft généreux, et en grattant encore sous la tôle rouillée de ces épaves issues du passé, on peut également y découvrir un Mirror Mode (écrans inversés et quelques surprises à la clé – changement de météo au niveau 4, par exemple), un second loop caché (je n’ai jamais réussi à le débloquer), une galerie d’images, etc.

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Gameplay inspiré et original, ambiance monstrueuse rehaussée par un score inoubliable, mise en scène absolument dantesque, UNDER DEFEAT HD est le jeu de tous les superlatifs. Hélas… il est aussi miné par des lacunes techniques inacceptables sur des machines comme la PlayStation 3 et la Xbox 360. Le scoring, oui. Les scories, non ! UNDER DEFEAT HD souffre ainsi de ralentissements aussi inattendus que violents et ce, encore plus sur PS3 – le jeu est donc à privilégier sur 360. C’est encore plus flagrant lorsque vous optez pour un hélicoptère plus lent mais à la force de frappe aux faux-airs d’Apocalypse avant l’heure. Les bombes à répétition, les flammes, les explosions, les ennemis qui arrivent de partout et… votre hélico au beau milieu, qui se traine presque au ralenti. Paradoxalement, le jeu n’en devient pas moins jouable pour autant – il serait même presque plus facile…

Dernier détail qui a son importance : seule la version japonaise du jeu s’est vue enrichie d’un patch incluant un nouveau mode de jeu (New Order +) avec notamment plus d’ennemis et la possibilité de manœuvrer son hélico à 180° (on peut donc tirer à l’horizontal).

Note :

UNDER DEFEAT HD est un shoot’em up absolument grandiose, seul ou avec un ami en coopération locale. Son gameplay précis et original (dont la lenteur et une hitbox particulière pourraient néanmoins rebuter certains joueurs), sa mise en scène, son ambiance unique… tout cela fait de UNDER DEFEAT un véritable classique du genre. Ce portage HD apporte quelques nouveautés bienvenues, dont un mode New Order que je trouve personnellement bien adapté à nos écrans HD – les puristes pourront toujours se rabattre sur le mode classique. Hélas, UNDER DEFEAT HD n’est pas non plus exempt de défauts avec des ralentissements particulièrement violents sur PS3 – la Xbox 360 semble s’en sortir beaucoup mieux en la matière. Malgré cet écueil (un peu moins flagrant lorsque l’on opte pour l’hélicoptère de base – moins armé), le jeu se révèle parfaitement jouable et absolument jouissif une fois que l’on en maîtrise le rythme et le gameplay.

Images : jeuxvideo.com

Vidéo :

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