Batman: The Movie (Amiga, 1989)

BATMAN: THE MOVIE
Année : 1989
Studio : Ocean
Éditeur : Ocean
Genre : à mourir de rire ?
Joué et testé sur Amiga
Support : disquettes


À la suite d’un affrontement entre Batman et des gangsters dans une usine de produits chimiques, Napier est grièvement blessé… Défiguré et profondément givré, Napier revêt alors le costume débraillé du Joker. Remonté comme une pendule dont les aiguilles tournent à l’envers, le Joker se lance alors à l’assaut de Gotham City. Heureusement, Batman veille… et il luttera sur tous les fronts : aux commandes de sa Batmobile et de sa Batwing, au sein de son laboratoire afin de trouver un remède à un poison à mourir de rire, et enfin au sommet de la cathédrale de la ville, dans un duel mano a mano avec le roi le clown du crime en personne : le Joker !

En 1989, la sortie du film BATMAN fit l’effet d’une petite bombe. Blockbuster hyper médiatisé, grosses campagnes marketing, un Michael Keaton d’abord décrié puis adoubé et enfin un Jack Nicholson encensé de toutes parts dans le rôle du Joker. Chacun en était convaincu à l’époque : il était le meilleur Joker à ce jour, et il le resterait certainement pendant une petite éternité. Puis tout le monde s’est incliné devant la prestation de Heath Ledger. Puis les spectateurs du monde entier se sont relevés pour applaudir Joaquin Phoenix. Et enfin il y eut Jared Leto et… euh… Oui bon, bref. Ne remuons pas la hallebarde dans la plaie. Pour ma part j’apprécie encore énormément le numéro de Nicholson, dans la peau d’un clown triste et acide. Dans les lambeaux d’un gangster au passé putride. Il y a dans sa prestation un vrai côté comics grand-guignolesque à l’ancienne, habitée par une sourde cruauté. Tour de force pour ce roi de la farce à mourir de rire : le jeu Amiga rend un hommage appuyé au Joker en mode 16 bits. Graphismes sublimes et voix digitalisées impressionnent, quand certains effets de mise en scène viennent enfoncer le clou – du spectacle : Napier qui tombe dans une bassine de produits chimiques, ou le Joker que l’on suit de près durant sa longue chute depuis le sommet de la cathédrale jusqu’au final. Sur le bitume. Impressionnant. Et frontal.

Le jeu est donc techniquement réussi – musiques, voix, graphismes, animations… C’est encore plus vrai dans deux des niveaux de BATMAN: THE MOVIE. Lorsque le joueur se retrouve aux commandes de la Batmobile et de la Batwing, le jeu propose alors des phases de conduite façon 3D. La sensation de vitesse et de profondeur est absolument sensationnelle. La maniabilité est également excellente et slalomer entre les voitures, lancer le grappin pour réaliser des virages ultra serrés se révèle absolument jouissif. On se demande d’ailleurs si le jeu n’aurait pas dû approfondir ce concept et proposer uniquement des séquences en Batmobile et en Batwing… Les longues phases d’action/plateforme en 2D ne sont pas mauvaises, mais elles n’atteignent pas le niveau d’excellence des niveaux en 3D.

BATMAN: THE MOVIE est donc un jeu constitué de plusieurs phases avec des gameplays très différents – c’était souvent le cas à l’époque, lorsque l’on adaptait des films. Outre les sublimes passages en Batmobile et en Batwing, le jeu d’Ocean propose essentiellement des phases d’action/plateforme en 2D, ainsi qu’un petit puzzle ou il faut combiner des objets pour trouver un remède – très dispensable et qui plus est pas très clair au premier coup d’œil. Perdre une vie voire la partie là-dessus laisse un goût amer de canon scié dans la bouche. Mais le nerf de la guerre, la substantifique moelle de l’aventure réside dans de longs niveaux d’action/plateforme – mettons de suite les choses au clair de lune ; on est très loin des meilleurs jeux du même genre sur Super Famicom ou Megadrive.

Batman est ici assez lourd, il ne bouge pas très vite et ne peut pas… sauter ! Mais pour un platformer sur micro-ordinateur 16 bits en 1989, BATMAN: THE MOVIE se situerait malgré tout parmi les bons titres. Les niveaux sont sympas, on peut lancer des Batarangs, se baisser et surtout… projeter un grappin, un peu à la BIONIC COMMANDO ! Le grappin en question sert à trois choses : grimper, se balancer mais aussi tuer les ennemis – certes il faut bien viser, en diagonale, mais c’est possible, et recommandé ! Autre détail qui fait plaisir : si vous vous laissez tomber en contrebas et que vous tombez sur un gangster, vous le terrasserez par la même occasion !

BATMAN: THE MOVIE est incontestablement un hit de l’Amiga, et une adaptation à la fois fidèle et techniquement irréprochable du film – surtout durant les séquences de conduite. Hélas, comme souvent sur les ordinateurs de l’époque, le jeu est trop difficile : aucun continu, peu de vies (on peut en gagner en accumulant des points, certes), de rares checkpoints et notre énergie qui fond parfois aussi vite que le maquillage de Jack Nicholson que le temps qui nous est imparti dans chaque niveau. Tout est en effet chronométré, et c’est une mauvaise idée. Le jeu n’est pas infaisable pour autant, mais il en devient trop frustrant. Heureusement un cheat code existait déjà en 1989, et les savestates des émulateurs arrondissent aujourd’hui bien les angles de nos bons vieux pixels carrés…

Note :       Nostalgie :

BATMAN: THE MOVIE est un hit incontestable des micro-ordinateurs 16 bits de la fin des années 80. Fidèle au film de Tim Burton (même si les notes de Danny Elfman brillent par leur absence), avec plusieurs séquences techniquement à tomber par terre (comme le final du Joker, ahahah), le titre développé par Ocean est le plus souvent un régal à jouer – en particulier durant les phases en Batmobile et en Batwing, absolument dingues. Les deux niveaux d’action/plateforme marquent hélas moins les esprits. Relativement sympas mais rigides, et vraiment trop durs, surtout sur la fin.

Images : Jeux vidéo et des bas

Publicité de 1989 :

Vidéo. Le jeu joué par un bat-pro :

 

 

 

 

 

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