Nekketsu oyako (PlayStation, 1994)

NEKKETSU OYAKO
Année : 1994
Studio : Technosoft
Éditeur : Technosoft
Genre : des bleus et des plaies-station
Joué et testé sur PlayStation
Support : CD-ROM


Dans un futur proche, au sommet de la tour abritant la Big Black Corporation, Mr. Herograw règne d’une main de fer sur le monde. Ce PDG fort peu recommandable s’est même permis de kidnapper la femme d’un certain Rando. Le père aux allures de catcheur et aux muscles saillants va bien évidemment tout risquer pour libérer son épouse. Avec sa fille Rio, vive mais peu puissante, et le jeune Tora qui possède quelques coups ravageurs, Rando se lance à l’assaut de l’armée haute en couleur de Mr. Herograw.

Sans atteindre le niveau de perfection des cadors d’un genre en or, NEKKETSU OYAKO parvient malgré tout à distiller ce qu’il faut de coups classiques pour faire mal et de coups d’esbroufe pour faire original. Cerise sur le gâteau : NEKKETSU OYAKO possède également une âme – son univers complètement barré, son humour décalé voire nonsensique lui permettent de se démarquer de la concurrence. Et ce n’est pas anodin dans le petit monde des beat’em all qui croule sous les uppercuts, les coups de genou et les titres de qualité. Non, dans l’univers des clones de FINAL FIGHT et de DOUBLE DRAGON, pas de place aux coups de mou !

Révise tes classiques.

NEKKETSU OYAKO propose ainsi toute la palette de coups de base des beat’em all habituels – coups de pied ou de poing, saut, dash avec un coup plus puissant en bout de course, une prise au corps et une projection, une attaque destructrice qui fait perdre de l’énergie et la possibilité de se saisir d’une arme à feu ou de jet. Il s’agit d’ailleurs de la première dose d’originalité injectée à ce jeu déjà dopé à la naissance : on peut ramasser tout un tas de choses diverses et avariées. Des fusils, des grenades, des armes très originales, des consoles PlayStation, des… des consoles PlayStation (?!), de la nourriture et des boissons pour regagner de l’énergie mais avec quelques feintes vraiment drôles. Par exemple certains des personnages ne pourront pas se saisir des bières car ils sont mineurs. Un détail plutôt rigolo à garder à l’esprit quand on sait que Capcom censura justement les FINAL FIGHT sur consoles en retirant l’alcool qui revigorait pourtant le joueur dans la version arcade.

Ramasse tes dents.

Concernant les combats de NEKKETSU OYAKO, une dernière chose : les développeurs ont ajouté ce qu’il fallait de coups originaux pour colorer intelligemment les joues des joueurs, et les joutes du jeu. Les trois personnages jouables sont tous un peu différents les uns des autres, il y a un double saut, des prises vraiment surprenantes et des manips à la STREET FIGHTER II pour varier un peu les plaisirs. Mieux : certaines feintes ne sont même pas mentionnées dans la notice, et on s’amuse à les découvrir à force de jouer – la possibilité de rebondir après un coup aérien avec Tora, ce saut destructeur avec Rio, etc. Surprenant. Euphorisant ?

Poulpe fiction.

Mais la grande force de NEKKETSU OYAKO, c’est son recours à la farce. Le jeu est complètement déjanté et les niveaux se suivent et ne se ressemblent pas – ils ne ressemblent d’ailleurs à rien de ce qui avait pu être fait auparavant ! Dans le jeu de Technosoft, le joueur traversera ainsi des cavernes en feu, finira avalé par une baleine, surfera sur une montagne russe englouti sous une quantité ubuesque d’ennemis, affrontera des poulpes boxeurs, des ballerines assassines, des hélicoptères voire des guerrières improbables aux courbes acides. Le résultat est détonnant, et le joueur ira ainsi de surprise en surprise, en tentant péniblement de remettre en place sa mâchoire régulièrement décrochée.

Même pas en rêve ? Vraiment ?

Si NEKKETSU OYAKO n’est pas un grand beat’em all, s’il n’est pas toujours très bien équilibré (des passages presque déserts et d’autres surpeuplés) et si techniquement il pourra apparaitre très daté pour un titre 32 bits (il était dans le line-up de lancement de la PlayStation au Japon), le jeu de Technosoft a fait ce qu’il fallait en matière de gameplay (correct et un poil varié), de difficulté (mode normal bien réglé avec continus limités) et d’ambiance (hallucination collective) pour marquer les esprits vagabonds. La preuve : il n’a pas été oublié, et revient régulièrement quand des joueurs aux souvenirs flous parlent de beat’em all qui sortent du lot. Fou.

Note :     Nostalgie :

NEKKETSU OYAKO est un bon petit beat’em all. S’il se situe relativement loin du niveau des meilleurs titres du genre, il reste néanmoins varié et doté d’une ambiance unique. Oui, le jeu de Technosoft divertit vraiment – et il est bien sûr jouable à deux en coopération. Pour les esthètes, sachez que la version Saturn (sortie plus tard) est sensiblement meilleure – animations plus léchées, musique plus cristalline, davantage de détails dans les décors (des poissons qui sortent de l’eau quand, sur PlayStation, ils se contentent de nager, des néons qui changent de couleur dans la ville sur Saturn…) et quelques petits coups supplémentaires. Mais la version PlayStation a aussi des avantages : sa musique ne repart pas à zéro après avoir mis le jeu en pause, les temps de chargement sont un tout petit peu moins longs, meilleurs effets de transparence (je crois que l’on s’en rend surtout compte sur les ombres, les explosions et la silhouette du joueur lorsqu’il respawn), et il est possible d’augmenter son énergie au-delà des 100% (la jauge devient alors bleue).

Images : Jeux vidéo et des bas, et ces sites

Vidéo :

 

2 réflexions au sujet de “Nekketsu oyako (PlayStation, 1994)”

  1. Connassais pas du tout ce jeu ! Ca a l’air des plus sympas.

    Ca me rappelle que je me suis pris CAPCOM BEAT’EM UP BUNDLE avec 7 de leurs beat’em all d’arcade. Je ne m’étais refini que Captain Commando et Final Fight. Je vais me lancer dans les autres, et ce coup-ci sans mettre une seule pièce dans la borne !

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    • Ah ! Les grands esprits se rencontrent – et se cognent dans la grande tradition des beat’em all ! Je joue beaucoup à cette compile depuis deux semaines – je l’avais achetée à sa sortie mais j’y avais peu joué à l’époque. J’ai fait tous les jeux, je les ai terminés plusieurs fois. Y’a du bon et du moins bon – des pics de difficulté atroces par ex, des parades contre intuitives sur deux titres aussi. Mais dans l’ensemble c’est vraiment cool. Mes préférés sont POWERED GEAR et BATTLE CIRCUIT. Ma review est presque terminée d’ailleurs. Mise en ligne dans les prochains jours j’espère. ^^

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