Aces of Luftwaffe: Squadron – Extended Edition (PlayStation 4, 2019)

ACES OF LUFTWAFFE: SQUADRON – EXTENDED EDITION
Année : 2019
Studio : HandyGames
Éditeur : THQ Nordic
Genre : las des as…
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


1946. Vous pensiez la deuxième guerre mondiale terminée ? C’était sans compter sur les Aces of the Luftwaffe, un commando de l’armée de l’air allemande qui s’est longuement préparé, dans le plus grand secret, pour se venger des Américains : oui cette fois-ci, ce sont bien les États-Unis qui seront envahis ! Il faut dire que les Aces sont lourdement armés et que leur technologie, aux accents futuristes, interroge quant à ses origines… Savant fou, train volant, jumelles floues et dragon géant… Ces lieutenants nazis vendront chèrement leur peau. Une mission sur mesure pour quatre héros du ciel, des pilotes d’exception qui volent toujours en escadrille. Aïe, comme les emmerdes aussi…

Avec ses faux airs de shoot’em up rétro à la 1942/1943, ACES OF LUFTWAFFE correspond en réalité à certains canons plus modernes et se rend même coupable d’un crime de lèse majesté envers les amateurs de jeux à l’ancienne. Le mobile ? Les smartphones… ACES OF LUFTWAFFE fait en effet la part belle au grinding, pousse le joueur à recommencer le même niveau plusieurs fois pour accumuler des médailles et des points. C’est uniquement avec ces récompenses que l’on pourra débloquer de très nombreuses compétences, et les améliorer. Un procédé rigolo, hérité d’une certaine idée du jeu vidéo sur smartphone (SKY FORCE avait recours au même subterfuge) mais qui, à mon sens, ne tire pas dans la bonne direction quand on parle de shoot’em up. Un genre qui doit avant tout faire appel au skill, à la mémorisation, à la sueur et au sang versé par le joueur. Mais encore faut-il que le jeu soit bien équilibré, doté d’un bon game design, et d’une courbe de difficulté progressive et adaptée.

Ce qui n’est pas nécessairement le cas d’ACES OF LUFTWAFFE : son level design paresseux et le manque d’inventivité des patterns ennemis ne trompent personne. On est bel et bien en face d’un shoot mineur aux défauts majeurs : graphismes laids, musiques d’ascenseur, ennemis peu reluisants, pics de difficultés sortis de nulle part et surtout hitbox beaucoup trop large. Très curieusement, il y a également de nombreuses fenêtres de dialogues ou des descriptions de bonus qui poppent à intervalles réguliers, ce qui nuit beaucoup à la lisibilité – déjà loin d’être parfaite à cause des tirs ennemis qui se confondent parfois avec les nôtres. Ubuesque. Mais finalement ce n’est pas si grave, puisque l’on peut se faire toucher pas mal de fois, que l’on dispose de plusieurs vies, de smartbombs, etc. Personnellement je préfère les shoot’em up moins permissifs mais plus techniques – ici comme je l’ai déjà dit la lisibilité n’est pas toujours optimale et la hitbox est trop large, mais on s’en fiche puisque l’on peut encaisser pas mal de baffes. Bof.

ACES OF LUFTWAFFE tente tant bien que mal d’apporter un peu de fraîcheur à un level design paradoxalement assez frileux. Nos trois alliés, clin d’œil aux wingmen de certains titres de la série 194X, ont chacun des capacités différentes (parfois aussi des malus). Lorsque vous jouez seul, ces trois wingmen vous entourent, ils peuvent mourir mais reviennent généralement après quelques dizaines de secondes. Un mode quatre joueurs en local est également disponible, mais je n’ai pas pu m’y frotter. En plus de la présence de ces pilotes, de nombreux objectifs annexes viennent égayer les parties : défense d’un convoi, destruction de cibles prioritaires, largage de provisions ou sauvetage d’alliés, voire même de l’infiltration aérienne – oui, oui, votre avion passe alors en mode stealth et il faut éviter les ennemis et leurs projecteurs ! Tout cela n’est pas désagréable, je l’avoue, mais comme la substantifique moelle d’ACES OF LUFTWAFFE demeure inchangée (hitbox, graphismes, patterns…), l’expérience générale ne s’en retrouve pas sublimée. On s’ennuie, beaucoup. Notons malgré tout un effort concernant la jouabilité, puisque les développeurs ont adapté leur titre mobile à la Dualshock4. Préférez donc le jeu au stick analogique, plutôt qu’à la croix – il y a une véritable incidence sur les déplacements. Autre détail : l’avion bouge légèrement plus vite lorsque l’on relâche le bouton de tir.

Concernant la difficulté, ACES OF LUFTWAFFE souffle le chaud et le froid – et les rafales de plombs en sus ! Très abordable au début en mode normal voire même en hard, le jeu connaît hélas un pic de difficulté atroce vers la fin du chapitre 4 – c’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai changé la difficulté pour basculer en normal. Mention spéciale à cette hitbox qui donne envie de vomir ses tripes et à certains combats de boss interminables – certains lénifiants quand d’autres sont trop stressants (10 minutes montre en main et couteau sous la gorge pour le boss final, un cauchemar). En raison de cette difficulté, certaines missions me semblent impossibles à terminer en remplissant les objectifs annexes sans faire de grinding au préalable – entendez par là faire et refaire de nombreuses fois certains niveaux pour débloquer un maximum de compétences et ainsi aborder les dernières séquences avec des avions gonflés aux hormones. Vous allez me dire qu’il faut être comme le cycliste : toujours positif. Mais je ne suis vraiment pas un grand défenseur de ce genre de procédé…

ACES OF LUFTWAFFE plaira peut-être aux néophytes mais ceux-ci risquent néanmoins d’être repoussés par une difficulté malvenue vers la fin du jeu. Les ayatollahs du shoot, les esthètes brûlés constamment le doigt sur la gâchette, devraient eux avoir du mal à pardonner les nombreux écueils qui parsèment ce petit jeu, pourtant pavé de bonnes intentions – comme l’Enfer me dit-on. Ceci expliquant sans doute cela…

Note :

Je n’ai pas vraiment aimé ACES OF LUFTWAFFE. Le jeu n’est pas mauvais mais pour un shoot’em up, je le trouve assez mal calibré : difficulté/pattern/hitbox/rythme/lisibilité… Il y a quelque chose qui coince selon moi. Dommage car ACES OF LUFTWAFFE: SQUADRON est plutôt généreux – des missions annexes pour varier les plaisirs, des alliés aux compétences nombreuses et améliorables, des boss retors (trop sur la fin, selon moi), la possibilité de jouer à 4 en local et le très gros DLC NEBELGESCHWADER (25 nouvelles missions et 6 nouveaux boss) présent avec la version physique. Je ne l’ai pas lancé… puisque depuis que j’ai terrassé le boss final du jeu principal, je suis littéralement las des Aces de la Luftwaffe.

Images : éditeur (mode quatre joueurs)

Trailer :

Combat interminable contre le boss de fin (fait maison) :

 

 

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