Raging Justice (PlayStation 4, 2018)

RAGING JUSTICE
Année : 2018
Studio : MakinGames
Éditeur : Strictly Limited Games
Genre : Raging Dull
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Rick Justice et Nikki Rage sont deux flics aux manières peu orthodoxes. Il leur arrive en effet de trucider leurs adversaires sans même essayer de leur passer les menottes ! Tandis qu’ils patrouillaient avec Ashley King, jeune ado ayant appris à survivre dans les quartiers malfamés, ils apprennent l’enlèvement du maire… Leur voiture est alors subitement attaquée ! Désormais livrés à eux-mêmes dans la partie la plus dangereuse d’une ville gangrénée par les gangs et la corruption, nos officiers de police d’un nouveau genre vont devoir se frayer un chemin à coups de pied, de poing… et plus si affinités ! Ils tenteront le tout pour le tout, afin de retrouver le maire en un seul morceau – bien gros et bien gras, le morceau.

RAGING JUSTICE est un beat’em all indé qui essaie de revenir aux sources (peut-être taries ?) du genre, en rendant un hommage appuyé à coups de poing à ses glorieux ainés. Les graphismes (pas vraiment digitalisés mais qui en donnent un peu l’impression) renvoient ainsi à l’époque révolue des PIT-FIGHTER et autres MORTAL KOMBAT à l’ancienne. Le boss du cirque de RAGING JUSTICE rappelle même l’inénarrable Goro de MORTAL KOMBAT, quand celui du niveau 3 tourne comme une toupie à la manière de Burnet (RUSHING BEAT SHURA). On pourrait continuer la liste des références aux cadors du genre encore longtemps mais je me contenterai de citer FINAL FIGHT. Le jeu de Capcom semble en effet servir de colonne vertébrale au titre de MakinGames. Il est sa substantifique moelle. Son amour à poigne. Sa baffe cloutée amoureusement assenée à la joue du joueur transi.

RAGING JUSTICE est donc assez lourd, à la manière de FINAL FIGHT. Certains personnages (jouables ou ennemis) sont presque identiques, et les coups assez similaires : poing, pied avec coup plus fort en fin de combo, saut, écrasement des adversaires au sol, dash horizontal ou vertical (ça c’est original, et très utile pour naviguer dans la hauteur de l’écran et éviter des charges), prise au corps, projection et une attaque puissante qui fait perdre de l’énergie. Personnellement je préfère jouer avec le grand Rick (Ashley est presque trop rapide à mon goût), j’adore son coup de coude et ses prises sont efficaces pour le crowd-control. Des armes sont également disponibles et des aliments devront être récupérés à même le sol (bonjour l’hygiène) pour reprendre des forces. Le concept a déjà fait ses preuves et fonctionne. Mais là ou le bât blesse comme un coup de batte de baseball en pleine tête, c’est dans l’absence de prises de risque et de réelles nouveautés, dans RAGING JUSTICE. C’est pas la fête. Pire : la palette de coups est finalement moins riche que dans de nombreuses vieilles références d’antan, post-FINAL FIGHT. Ça fait tache. De sang.

Si RAGING JUSTICE met des baffes, c’est au sens propre. Parce qu’au figuré, il peine à impressionner. Techniquement déjà, il se situe en deçà de ce que l’on est en droit d’attendre d’un tel jeu en 2018 – les animations ne sont pas très fluides, les musiques insipides et pire : la hitbox demeure perfectible (l’alignement dans la profondeur nous joue parfois de sales tours). Graphiquement enfin, ça ne plaira pas à tout le monde, c’est certain. Mais moi j’ai aimé. Le problème vient surtout de l’ambiance et des niveaux, génériques au possible. RAGING JUSTICE manque d’âme, voilà c’est dit. Les surprises, de plus, sont distribuées à doses homéopathiques – je préfère donc vous laisser les découvrir vous-même. Voilà c’est disette.

Malgré ses défauts, j’ai bien aimé RAGING JUSTICE. Cet hommage à nos vieux jeux de baston fait indéniablement souffler un vent de nostalgie, il est bien évidemment possible de jouer à plusieurs, la difficulté est bien dosée notamment en mode brutal (et même en normal si vous tentez le 1CC) et la possibilité offerte au joueur d’arrêter les criminels plutôt que de les ratatiner lorsqu’ils titubent (déjà vue dans NARC par exemple) apporte un petit plus non négligeable. Une jauge de fatigue vous permet même de savoir si votre adversaire est proche du coma. Un petit élément stratégique loin d’être anecdotique car cela nous permet notamment de récupérer des vivres, indispensables dans les modes de difficulté relevés. Par conséquent, il est possible de vivre l’aventure dans la peau d’un bon, ou d’un mauvais flic. RAGING JUSTICE serait donc un beat’em all-in-one ?

Note :

Le premier FINAL FIGHT était vraiment cool pour l’époque mais aussi relativement simpliste – et punitif. RAGING JUSTICE, qui s’en inspire beaucoup, enrichit un peu sa recette sans pour autant atteindre la qualité et la profondeur des meilleurs titres au menu du genre, qui sévirent longtemps après l’avènement du jeu de Capcom. Mais malgré ses défauts (souvent techniques), je me suis vraiment amusé avec RAGING JUSTICE. La difficulté est bien dosée, on peut arrêter les adversaires au lieu de les tuer, il est possible de ramasser pas mal d’armes et le dash dans la verticalité est une bonne idée. Il s’agit d’un bon petit beat’em all.

Images : éditeur

Trailer :

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