KNIGHTS OF THE ROUND
Année : 1994
Studio : Capcom
Éditeur : Capcom
Genre : et pourtant c’est pas d’la camelote
Joué et testé sur Super Famicom
Support : cartouche
Oyez, oyez, damoiselles, damelots, jouvencelles et jouvenceaux : le chaos des guerres civiles s’est emparé des îles britanniques. Des hordes d’envahisseurs venues de toute l’Europe mettent la campagne à feu et à sang. Les bastailles et la mortaille sont au seuil de nos castels. Seul le possesseur du Saint Graal, dont les pouvoirs sont parait-il sans limite, serait susceptible de ramener la paix. Trois chevaliers de la Table Ronde, Arthur, Lancelot et Perceval, vont se lancer à la recherche du précieux artefact, et par la même occasion guerroyer avec de nombreux baronnets morbides, et finir par estriller ces couards comme les vulgaires gueux qu’ils sont.
Que trépasse si je faiblis !
KNIGHTS OF THE ROUND est un beat’em all à l’ancienne, qui fait indéniablement souffler un vent de nostalgie mais aussi de discrète apathie – le jeu risque de ne pas parler à un jeune public, peu habitué au rythme, au gameplay et à la relative difficulté des titres de l’époque concoctés par Capcom, originellement pour les bornes d’arcade. Donc, dit vulgairement, pour faire les poches de joueurs meurtris, mais transis. L’amour rend aveugle, n’est-ce pas !
Heureusement, et comme ce fut souvent le cas durant les ères 16 et 32 bits, le portage de la version arcade de KNIGHTS OF THE ROUND vers les consoles de salon fut bénéfique pour les joueurs. Certes, le jeu est bien évidemment moins beau et moins fluide, mais il est aussi beaucoup plus abordable – plusieurs difficultés sont disponibles (en easy ca passe bien) et surtout l’un des coups les plus importants du jeu (la parade) s’effectue désormais en pressant un seul bouton, quand sur arcade il fallait réaliser une manipulation incongrue (bouton d’action + direction opposée : un cauchemar). Voilà, c’est dit : je m’amuse beaucoup plus à KNIGHTS OF THE ROUND sur ma Super Famicom, que sur arcade.
Si KNIGHTS OF THE ROUND est très classique, son ambiance réaliste discrètement nimbée de légendes arthuriennes fait la part belle aux combats à l’arme blanche : épée, glaive, hache à une main… Il est également possible de chevaucher un élégant destrier à intervalles réguliers. Trois personnages jouables sont proposés : Arthur, le plus équilibré, et Lancelot le plus rapide. Hélas choisir Lancelot du Lac revient à donner un coup d’épée dans l’eau (lac+eau = humour…). Il n’est pas assez puissant à mon goût, surtout un autre personnage, Perceval, lui est indéniablement supérieur. Avec Perceval, le chevalier de la table gronde ! Si l’intéressé est lent, sa force de frappe fait une énorme différence. Il possède même un coup spécial, lancé et destructeur au terme de son dash. En plus de cela, il a également un coup fort (comme les deux autres héros), un coup sauté et bien évidemment une parade importantissime puisqu’elle permet d’éviter à la fois une attaque et de profiter d’une longue i-frame permettant de contre-attaquer. Le succès des joutes de KNIGHTS OF THE ROUND tourne entièrement autour de cette parade, vitale aussi bien durant les batailles rangées à un contre dix, que lors des duels face aux boss.
J’aime beaucoup KNIGHTS OF THE ROUND. Attaquer, parer, contre-attaquer, charger les adversaires… garder un œil sur le scoring puisqu’à chaque montée de niveau nos stats augmentent, notre apparence change et notre jauge d’énergie se remplit à nouveau… échafauder une petite stratégie face à des boss plutôt intéressants… En bref : prendre un plaisir simple, qui parlera aux plus vieux d’entre nous, mais qui risque de passer largement au-dessus de la tête des plus jeunes, qui seront peut-être déçus de ne pas tenir ici le Graal vidéoludique tant attendu en matière de beat’em all. Un conseil alors pour renforcer l’immersion : durant vos parties héroïques, lancez Carmina Burana comme musique de fond. Vos joutes deviendront tout de suite beaucoup plus épiques.
Note : Nostalgie :
KNIGHTS OF THE ROUND n’est sans doute pas le meilleur beat’em all de la Super Famicom. TURTLES IN TIME et d’autres lui sont peut-être supérieurs – mais c’est aussi une question de goût. Car le charme suranné de KNIGHTS OF THE ROUND parlera à une partie des joueurs : son ambiance assez réaliste (peu de magies, aucun monstre), les combats à l’épée ou à la hache, ses jolis décors médiévaux, tout cela est aussi à prendre en compte dans l’appréciation finale d’un jeu. Moi j’adore cette ambiance, ces gros sprites, ces personnages un peu lents mais dont il faut bien maîtriser les quelques coups (coup fort, charge, parade). Je le trouve d’ailleurs plus varié que son concurrent direct, sorti peu ou prou au même moment : THE KING OF DRAGONS, du même éditeur d’ailleurs.
Images : MobyGames
Vidéo :