Evil Dead: Regeneration (PlayStation 2, 2005)

EVIL DEAD: REGENERATION
Année : 2005
Studio : Cranky Pants Games
Éditeur : THQ
Genre : un jeu vraiment evil et dead ?
Joué et testé sur PlayStation 2
Support : DVD-ROM

Dans un univers parallèle, Ash Williams n’a jamais été envoyé dans le passé au terme de ses aventures relatées dans Evil Dead II… mais il a été enfermé dans un asile de fous ! L’horreur n’est pas tapie très loin pour autant, puisque le docteur en charge de Ash est en réalité en possession du journal du professeur Knowby… et du terrifiant Necronomicon ! Avide de pouvoir, le docteur en question décide de relâcher une armée de démons sur Terre. Avec son fusil à pompe, sa tronçonneuse et plus si affinité… Ash tentera le tout pour le tout pour contrecarrer les plans de ce docteur complètement fou.

Après deux essais peu glorieux, d’abord en 2001 sur PlayStation et PC, puis en 2003 sur les consoles de la génération suivante, THQ ne laisse pas tomber sa licence et revient en 2005 avec un nouveau jeu Evil Dead. Ils changent une nouvelle fois de développeur, et l’orientation du titre est totalement vers l’action. Pour preuve, il n’y a même plus de munitions à ramasser, juste des ennemis à tuer. Seule constante avec les deux titres précédents : Bruce Campbell livre encore la voix de Ash. Bon, après deux essais fort moyens, on a le droit d’y croire. Mais est-ce que THQ a appris de ses erreurs ? Ou mieux, est-ce que THQ a gonflé le budget alloué à ses jeux afin qu’ils aient plus de gueule ? Ni l’un ni l’autre au final. Mais dès le menu nous sommes dans l’ambiance en tout cas, avec cette caméra un peu folle fonçant vers une cabane dans les bois et ce macchabée qui danse devant. Puis nous lançons la partie, avec Ash enfermé dans un asile et qui nous raconte un peu les événements, avec la douce voix de Bruce Campbell. Le Necronomicon, tout ça, on commence à connaître l’histoire. Puis commence le tutoriel, avec Ash enfermé dans la cabane, armé de son fusil à pompe et de sa fidèle tronçonneuse à la place de la main droite. Et on comprend rapidement que si Hail to the King essayait d’avoir une ambiance à la Evil Dead 1 en prenant la voie du survival horror, eh bien Regeneration prend comme base Evil Dead 2, en recréant dès le départ une scène du fameux film où tous les objets de la cabane prennent vie. Le tuto continue ensuite dans la forêt pour continuer à nous apprendre les mouvements, les finish moves pour achever les ennemis, la caméra avec le second stick… Rien de bien innovant.

Et passé ce tutoriel, Ash se retrouve bel et bien enfermé dans un asile. L’histoire peut alors vraiment commencer. En tous les cas, Regeneration semble se faire un poil plus beau et plus fluide que les jeux précédents et ça, c’est plutôt un bon point. Rien de fou, mais rien de honteux pour de la PlayStation 2. Ash dispose d’ailleurs de bien meilleures expressions comparées au jeu précédent. Mais nous sommes face à un jeu d’horreur, et surtout un jeu bourrin, donc il ne faut pas perdre de temps. À peine après avoir terminé une petite cinématique, voilà que le docteur a entre les mains le Necronomicon, qu’il en lit la fameuse formule, et qu’il transforme infirmières, gardes et prisonniers de l’asile en monstres sanguinaires ! Et en seulement quelques secondes, ce bon vieux Ash se retrouve avec un pistolet dans les mains à devoir exécuter ce qu’il fait de mieux : éliminer les démons. Rien de bien original dans un premier temps, il va falloir se frayer un chemin dans l’asile dans des niveaux assez dirigistes, et où il ne faudra pas faire forcément grand-chose, à l’exception de locker les différents ennemis sur notre route (possédés, mobiliers mouvants) et de vider nos chargeurs illimités sur les ennemis, le tout en récupérant en chemin quelques pages du Necronomicon qui trainent par-ci par-là. Pas le jeu le plus subtil du monde, et même assez répétitif, mais malgré tout plutôt fun, notamment grâce aux finish moves amusants qui viennent dynamiser des combats au départ pas franchement palpitants.

Oui, il suffira de locker l’ennemi et de vider notre chargeur en reculant pour éviter de se prendre des coups. Quelques zones tentent de varier le gameplay assez rapidement, comme une petite séquence de plateforme dans un couloir où il faudra éviter de l’électricité, mais au final ces moments sont plutôt rares et surtout très succins. Il faudra en tout cas attendre 45 bonnes minutes pour retrouver notre fidèle tronçonneuse (ne cherchons pas la logique d’une tronçonneuse gardée dans un asile comme pièce à conviction, chut) et permettre ainsi un gameplay plus nerveux et surtout plus varié, car à la fois proche et éloigné des ennemis. Et comme chaque récompense à sa contrepartie, le jeu nous met ensuite face à un premier boss, venant mettre en pratique tout ce que l’on a appris jusque-là : éviter des obstacles, se battre à distance, ne jamais rester immobile. Et fort heureusement, passé ce boss, le jeu se décide enfin à innover pour éviter la lassitude, en nous mettant un sidekick dans les pattes, et en nous offrant enfin une variété à la fois dans les lieux visités (plus ouverts), et dans les ennemis, avec l’arrivée de squelettes par exemple. Mieux, par moment, le jeu variera ses phases de gameplay en nous permettant d’incarner notre sidekick mort-vivant, et nous offrira quelques phases fun et destructrices à dos de monstres géants.

À me lire, vous devez probablement vous dire que Evil Dead: Regeneration m’a conquis. Et dans le fond, c’est le cas. Le jeu se fait plus varié et bien plus sympathique que les jeux précédents une fois la manette en main. Seulement comme beaucoup de jeux du genre, Evil Dead: Regeneration devient quelque peu lassant sur la durée. Il faut dire que malgré les tentatives pour varier le gameplay et les environnements, on en vient très rapidement à tourner en rond, et à part tirer sur tout ce qui bouge de loin et se servir de notre tronçonneuse de près, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pas vraiment d’énigmes, des boss assez fréquents mais qui au final ne représentent jamais de gros challenges ou une grosse menace. Certes, un peu plus loin dans le jeu, nous explorerons quelques villages de campagne plutôt plaisants visuellement, et le jeu nous offrira un harpon, permettant d’amener les ennemis jusqu’à nous avant de leur donner un bon coup de fusil à pompe in the face ! Mais ça reste plutôt limité, et cet ajout assez fun les premières fois ne sert finalement qu’à justifier l’arrivée de nouveaux ennemis, comme par exemple des démons ailés. On nous offre aussi la possibilité de se changer en Dark Ash pour utiliser quelques pouvoirs, mais rien de bien transcendant au final.

En fait, ce qu’il manque probablement à cet Evil Dead: Regeneration c’est, au choix, une plus grande diversité dans les objectifs (autre que traverser les environnements en tuant tout le monde), ou une ambiance vraiment prenante. Le jeu en soit n’est pas mauvais. Il n’est pas moche, il se contrôle facilement même si la maniabilité reste encore un peu lourde, l’univers d’Evil Dead est totalement respecté, à défaut d’en contenir l’ambiance assez unique. Mieux : durant de très petites sessions, le jeu est plutôt fun et défoulant. Mais à force d’enchaîner les niveaux en faisant toujours la même chose et en traversant des décors certes variés mais sans véritable ambiance ni coup de génie (et une bande son pourrie d’ailleurs), on finit par s’ennuyer. Et comme le titre ne propose aucun vrai challenge, on en arrive au bout plutôt péniblement… presque désintéressé. C’est dommage car en soit, Regeneration corrige quelques défauts du jeu précédent. Mais dans les faits, ça reste plutôt moyen. La franchise ciné Evil Dead n’aura donc pas eu de chance, en n’ayant pas un seul jeu véritablement bon, sur un total de trois titres sur deux générations de consoles différentes.

Note :       Nostalgie :

Le dernier jeu Evil Dead ne rattrape pas vraiment le niveau des deux autres. Il peut s’avérer fun sur de courtes sessions, mais il est trop répétitif et sans ambiance pour retenir l’attention.

Images : Jeuxvidéo.com

Trailer :

4 réflexions au sujet de “Evil Dead: Regeneration (PlayStation 2, 2005)”

  1. Autant (re)voir l’excellente série Ash vs Evil dead pour se rebaigner dans l’ambiance incomparable de cet univers génialissime !
    Je n’oublierai jamais la première fois où j’ai vu ED2 à la téloche….quel film….

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      • EVIL DEAD 1, un de mes chocs de jeunesse, je me souviens qu’un ami de ma tante m’avait prêté les VHS des deux premiers films, je devais avoir 7 ans. Le choc forcément, adoré. Avec le recul, maintenant, je préfére l’approche plus premier degré du premier film (et son côté système D ingénieux sans budget), mais voilà. Par contre, et on me jette souvent des pierres pour ça, jamais été fan du troisième film. Et du coup, j’ai fais l’impasse sur la série, beaucoup m’ont dit que c’était entre l’humour de EVIL DEAD 2 et du 3, donc, ben, ça ne me fais pas spécialement envie, surtout vu la dernière expédition horrifique de monsieur Raimi au cinéma, que je n’avais pas apprécié non plus…

        C’est clair en tout cas qu’EVIL DEAD n’a pas eu de grands jeux, mais un nouveau est à l’horizon là. Malheureusement, jeu multijoueur seulement…

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