MEDAL OF HONOR FRONTLINE
Titre alternatif officieux : Medal of Honor Frontline Remastered
Année : 2010
Studio : Electronic Arts
Éditeur : Electronic Arts
Genre : il débarque, encore !
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray
Le Lieutenant Jimmy Patterson débarque en plein chaos sur Omaha Beach. Il survivra à l’assaut pourtant terriblement meurtrier, et en profitera même pour infiltrer un bunker et à provoquer sa destruction. Tant de courage et de détermination ne pouvaient pas laisser insensible l’état-major allié. Patterson participera ainsi à l’Operation Market Garden aux Pays-Bas, où ses talents avec un fusil de sniper feront des ravages. Sabotage, espionnage, infiltration dans un train blindé allemand ou encore vol de prototype pouvant faire basculer l’issue de la guerre… Les nombreux actes de bravoure du Lieutenant Patterson seront-ils récompensés par la Medal of Honor ?
Avec l’œil avisé d’un sniper basé sur les toits de Kaboul, vous avez dû vous demander pourquoi cet article était intitulé MEDAL OF HONOR FRONTLINE, un vieux jeu sorti sur PlayStation 2, tandis que la jaquette choisie pour l’illustrer correspond à MEDAL OF HONOR, un FPS moderne édité sur PlayStation 3 en 2010. Eh bien je vous invite à cliquer sur la jaquette en question pour voir apparaitre le titre dont nous allons effectivement parler aujourd’hui. Oui, il s’agit bien évidemment du classique MEDAL OF HONOR FRONTLINE, sorti en 2002, un jeu qui m’avait retourné à l’époque et qui, je l’ignorais encore récemment, a bénéficié d’une cure de jouvence en 2010 : je crois que l’on appelle ça un Remaster. Alors avant de rentrer dans le vif du sujet, de remettre du sel sur les plaies, je vais quand même expliquer pourquoi j’ai choisi la jaquette d’un MEDAL OF HONOR de 2010 pour illustrer celui de 2002. En fait, le Remaster du jeu de 2002 est sorti en version dématérialisée en 2010, mais Electronic Arts a eu la bonne idée de l’inclure sur le Blu-ray de leur nouveau MEDAL OF HONOR : vous pouvez foncer, ça ne coûte presque rien d’occasion et on a droit à deux jeux pour le prix d’un dans la plupart des éditions – même si je dois avouer ne pas avoir du tout accroché au MEDAL OF HONOR de 2010. Le jeu a l’air correct pour le genre, mais après quelques niveaux j’ai abandonné – on est constamment avec une équipe qui nous parle en permanence en nous disant quoi faire, ça m’a terriblement gonflé et j’ai ressenti un profond ennui.
Concernant MEDAL OF HONOR FRONTLINE et la qualité du Remaster à proprement parler, techniquement c’est propre sans pour autant faire sauter le joueur au plafond aussi bien que le ferait une grenade allemande. Les graphismes ont été lissés j’imagine, le framerate est bon mais la résolution et les textures n’ont rien d’extraordinaire. Il y a même des bugs parfois. Ceux-ci ne sont jamais rédhibitoires mais peuvent se révéler gênants (la musique qui se coupe soudainement). Non, la grosse nouveauté de ce Remaster, c’est la maniabilité : oubliez les contrôles désuets marqués du sceau infamant du passé, désormais vous disposez de trois possibilités. La première, et c’est une bonne chose, permet de jouer dans les conditions de l’époque (strafe, visée, etc.). Mais deux autres choix s’offrent désormais à vous – les boutons y sont affectés avec plus de soin, procurant davantage de confort au joueur (visée, lancement des grenades, etc.). Il s’agit clairement de la meilleure idée de ce Remaster, qui illumine de mille feux un jeu certes, un peu vieux.
Oui, certaines des mécaniques de MEDAL OF HONOR FRONTLINE risquent de plonger les plus jeunes joueurs dans de véritables crises de panique ! Aucune aide à la visée, pas de régénération automatique et, cerise empoisonnée sur le gâteau au cyanure, absence totale de checkpoints entre les niveaux – qui peuvent être longs, et difficiles (même en mode normal, celui auquel j’ai joué). Mais ce défi qui demande beaucoup de prudence et de rigueur, et qui aspecte la mort, est aussi ce qui fait le charme du jeu. On se retrouve plongé en plein chaos, entre doute, prise de risque et effroi, la main parfois tremblante péniblement agrippée à la manette dont les vibrations accompagnent à la fois les décharges pleines d’adrénaline d’un arsenal débordant de réalisme, ou les battements de notre cœur, las, qui s’accélèrent annonçant ainsi notre fin, proche. Durant ces instants de stress intense, c’est vous ou les Boches ! Allez-vous tenter le tout pour le tout, sachant que le niveau devrait bientôt se terminer ? Ou au contraire jouer la prudence, tenter d’arracher un médikit que vous voyez trainer au loin, avant de retourner vous planquer pour ensuite avancer mètre après mètre, en entendant les balles fuser autour de vous, un Allemand apparait vous sortez votre mitraillette mais la panique et les impacts vous font manquer la cible qui en profite pour vous blesser encore davantage, les explosions lointaines qui paraissent irrémédiablement se rapprocher, ici une grenade qui vient d’être lancée ! Damn, encore raté. Votre corps désormais éparpillé aux quatre vents est un signe qui ne trompe pas : c’est la mort dans l’âme que vous allez devoir recommencer le niveau depuis son point de départ…
MEDAL OF HONOR FRONTLINE est un FPS de couloir absolument épique, saisissant, immersif et tellement varié. Son level design est divin, parfois très ouvert, ou au contraire particulièrement exigu. De nombreux passages du jeu sont tout simplement inoubliables, et je dois avouer que plus d’un frisson m’a parcouru l’échine lorsque j’y ai rejoué, vingt longues années après ma première partie sur PlayStation 2. Le fameux débarquement sur Omaha Beach, avec ces explosions tout autour de nous, leur souffle qui nous balaie comme un fétu de paille et les Allemands qui font pleuvoir la mitraille. La longue mission Golden Lion, et ses grandes places à nettoyer avant de progresser – des snipers partout, difficiles à dénicher ! L’infiltration dans l’Operation Repunzel, qui va vite tourner au carnage et au jeu de cache-cache avec les passages secrets. Les tanks qu’il faut parfois affronter. Ces villages désolés dans lesquels on doit se réfugier, en slalomant entre les ruines et les balles ennemies. Le sabotage du Nijmegen Bridge, qu’il vous faudra préalablement traverser en pleine nuit, avec des tireurs embusqués, lovés dans le brouillard comme d’autres le seront dans leur drap de mort, plus tard. L’attaque de train blindé, les soldats qui surgissent de leur couchette, un couloir exigu et les balles qui fusent sur la carlingue, ces tourelles qui nous visent depuis l’autre côté des rails et ces canons que l’on pourra retourner contre leurs propriétaires… ou encore ces séquences sur un camion ou dans un wagon lancé à vive allure dans des mines infestées de Nazis qui nous rappellent, l’arme au poing et à l’œil, nos rail shooters d’antan. On en oublierait presque la qualité de l’IA, certes très correcte pour l’époque (certains ennemis restent planqués, d’autres prennent le risque de charger, etc.) mais qui montre malgré tout régulièrement ses limites.
MEDAL OF HONOR FRONTLINE est un FPS absolument culte, dont l’immersion est renforcée par de nombreuses vidéos d’époque et des musiques sublimes, signées Michael Giacchino qui a depuis fait son nid à Hollywood. D’aucuns diront que ce jeu a mal vieilli, d’ailleurs je lis régulièrement des avis incendiaires au sujet de son Remaster : pas de checkpoint, ni de régénération automatique et encore moins d’aide à la visée. C’est vrai. Dans MEDAL OF HONOR FRONTLINE il faut se sortir les doigts du QI, et avoir l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre que, désormais, les joueurs sont habitués à être hyper assistés, oubliant par la même occasion le goût de l’effort. De la rigueur. Tous ces petits détails aujourd’hui oubliés mais qui, il fut un temps, faisaient toute la différence entre la survie et la mort.
MEDAL OF HONOR FRONTLINE cuvée 2010 est un Remaster, et non pas un Remake. Graphiquement le jeu a été (trop ?) légèrement retouché et, surtout, la maniabilité a été grandement améliorée – c’est là son principal atout. Mais pour le reste, FRONTLINE garde toujours un œil dans le rétro et, aussi culte et bien pensé soit-il, certaines de ses mécaniques ne parleront plus à une grande partie des joueurs d’aujourd’hui. Pas d’aide à la visée, aucun checkpoint et oubliez la régénération automatique pour partir à la recherche de médikits ! Du courage, de la rigueur, du calme et de la persévérance. Voilà ce dont vous aurez besoin, Lieutenant Jimmy Patterson.
Images : Jeux vidéo et des bas / Cycu1
Trailer de l’époque PS2 :
Comme beaucoup, je pense, je suis passé à côté de ce remaster.
Va falloir voir ça! Les fps d’antan ont quelques chose de plus
Oui je te rejoins. Les vieux FPS (disons les meilleurs vieux FPS) avaient quand même du chien, et rien que l’absence de régénération automatique changeait beaucoup de choses, que ce soit dans le level ou le game design, et bien évidemment dans l’attitude du joueur. Les FPS les plus récents sont aussi, souvent, plus axés multi…