Forgotten Worlds (PC Engine Duo, 1992)

FORGOTTEN WORLDS
Année : 1992
Studio : Nec Avenue
Éditeur : Capcom
Genre : oubliés, vraiment ?
Joué et testé sur PC Engine Duo
Support : Super CD-Rom²


Au XXIXème siècle, Bios, dieu de la destruction et créateur de démons, a réduit notre civilisation en cendres. Notre planète est désormais appelée Dust World… Deux super soldats nés, dit-on, des larmes, de la rage et du chagrin des victimes de Bios, s’envolent dans les airs armés de leur arsenal délétère. Leur but ? Renverser Bios, ses ténébreux généraux aux formes de démons (dragon rouge, colosse aux poings de fer, jumeaux aux muscles saillants et autres serpents mécaniques) et ses légions de minions afin de ramener la paix dans la région.

Avec Capcom, cap sur ces années où nous étions encore des mômes, lorsque nous pouvions nous extasier, et rêver, avec des sprites animés larges de quelques pixels carrés. Si vous avez grandi dans les années 90 et 80, vous vous souvenez certainement de FORGOTTEN WORLDS, un hit de l’Arcade signé Capcom qui fut porté sur à peu près toutes les machines du moment. Si j’ai connu plusieurs de ces adaptations (Amiga et Megadrive), ce n’est que très récemment que j’ai eu la chance de me frotter à la version PC Engine. Et je ne vais pas y aller par quatre chemins : elle est divine !

Alternant les séquences à scrolling horizontal avec d’autres, plus rares, à scrolling vertical, FORGOTTEN WORLDS nous met dans la peau d’un super soldat de l’espace capable de voler dans les cieux grâce à un module qui, accessoirement, tire des lasers, flammes et autres joyeusetés en continu. L’originalité du shoot’em up de Capcom, par rapport à la concurrence fournie en provenance du Japon, c’est la possibilité (disons même l’obligation) de tirer dans toutes les directions, et donc de faire des volte-face à foison. Les vagues ennemies sont ainsi susceptibles d’arriver depuis chacun des côtés de l’écran, et la plupart des boss (old-school, pas très difficiles mais impressionnants et fun) ont été pensés en conséquence, nous obligeant à tourner autour d’eux ou à tirer un peu partout à la fois. Il y a aussi ces magasins, disséminés çà et là, tenus par une jolie hôtesse de l’ère numérique, nous permettant de dépenser nos zenny, des pièces récupérées au cours de nos pérégrinations à la sueur de notre front et au sang de celles et ceux qui nous ont fait affront. Et je vous conseille de faire preuve de clairvoyance avant de dépenser votre argent, cette monnaie de sage, car l’arme adéquate accompagnée d’une amélioration et d’une ou deux vies supplémentaires est souvent ce qui fait la différence entre un soldat virevoltant et un autre, disparu six pieds sous terre.

Je pourrais aussi parler des bonus dissimulés dans les décors, du bestiaire incroyable (ces vers géants qui surgissent pour nous dévorer !) ou des embranchements qui nous permettent parfois de choisir des chemins différents mais vous connaissez sans doute déjà le jeu. Oui vous connaissez déjà la chanson – mais peut-être pas les musiques, ici réorchestrées avec une qualité CD de toute beauté. Cette version PC Engine Duo du hit de Capcom est sans doute ce qui se fait de mieux en la matière, avec le jeu Megadrive. Personnellement je trouve le jeu plus joli, chatoyant sur PC Engine, plus complet aussi (il manque des niveaux sur Megadrive) et résolument fluide (quelques ralentissements et clipping à partir du mode normal qui propose plus d’ennemis et de boulettes). Le gros souci, outre le fait que le mode deux joueurs a honteusement disparu (contrairement à ce qu’affirmaient très étrangement les magazines de l’époque), c’est surtout le scrolling parallax de la Megadrive qui manque ici à l’appel. Un crime de lèse-majesté pour cette console reine…

Concernant la maniabilité, celle-ci est bien évidemment particulière et dans le meilleur des Forgotten Mondes d’Aldous Huxley nous aurions droit à une société eugéniste et… euh non, nous aurions droit à une manette dotée de deux sticks ! Ce qui n’est bien évidemment pas le cas ici. Il existe bien un pad dédié au jeu, mais il ne propose rien de tel et je n’ai pas pu le tester de toute façon. Avec un pad normal, la meilleure option est d’enclencher le tir en continu (inutile alors d’appuyer sur un bouton pour faire cracher la mort), et d’utiliser deux boutons pour orienter notre arme dans le sens des aiguilles d’une montre ou son contraire, et la croix directionnelle pour déplacer notre soldat. Ce n’est pas évident au départ mais on finit par s’en sortir. Pour ma part, j’ai décidé de jouer avec le pad posé sur les genoux et ça passe comme une lettre à la poste – quoique, avec les déboires et la désuétude que connait cette institution, j’ignore si cette expression est encore pertinente ! Et je suis parvenu à dompter le jeu. En easy il se termine sans trop souffrir (mais il n’y a pas vraiment de fin), et en normal il faut transpirer davantage pour effectuer un sacrosaint 1CC – le dernier niveau est particulièrement chaud. En hard, je n’ai pas tenu bien longtemps – oui je suis un joueur du dimanche. Parfois du lundi, aussi.

Définitivement old-school, FORGOTTEN WORLDS est un shoot’em up un peu à part qui procure des sensations grisantes : on s’envole, virevolte, slalome entre les vers géants, anticipe une vague ennemie venant de la gauche pour immédiatement refaire face au sens de la marche et asperger de nouveaux monstres des flammes d’une arme de destruction presque massive que l’on vient d’acheter. Ici un bonus qui apparait comme par enchantement : il s’agit d’une amélioration ! Dois-je me jeter dessus et prendre le risque de me faire étriller par une patrouille surgie d’entre deux nuages acides ? Là des pièges retors et ma progression qui est freinée par le décor. Dans les airs je tire, sans interruption, je détruis, tue, extermine des hordes d’ennemis et récupère de précieuses pièces tout en me tournant et me retournant dans tous les sens, naviguant dans les écrans du jeu comme d’autres effectueraient des pas de danse.

Les mondes oubliés et leurs zenny portent bien mal leur nom – tous les joueurs de cette époque s’en souviennent, pas de déni de réalité qui tienne : le jeu de Capcom a marqué au fer rouge toute une génération et, cerise de pixels sur le gâteau, a encore beaucoup de fun et d’énergie sous le capot !

Note :   Nostalgie :

Sorti deux longues années (un gouffre à l’époque) après la version Megadrive, et qui plus est sur un support CD, FORGOTTEN WORLDS aurait dû tout casser sur la PC Engine Duo. Techniquement, c’est loin d’être le cas et beaucoup de magazines dédiés avaient tiré à boulets rouges sur le jeu de Nec Avenue en 1992. Aujourd’hui pourtant, FORGOTTEN WORLDS retrouve, selon moi, de sa splendeur : le jeu est tellement fun, rythmé et prenant, que l’on fait rapidement fi de ses écueils techniques, résolument accessoires lorsque l’on jette un œil empreint de nostalgie dans le rétro.

Images : Jeux vidéo et des bas / YouTube

Vidéo :

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