Rampage (Amstrad CPC, 1988)

RAMPAGE
Année : 1988
Studio : Activision
Éditeur : Activision
Genre : bête et méchant
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette


Une grande chaîne de fastfood a utilisé des additifs chimiques sans les tester en profondeur. Le résultat sera sans appel : catastrophique ! Trois clients vont en effet se transformer en monstres gigantesques, dignes des plus grand kaijū eiga : Lizzie le saurien, George le gorille aux faux airs de King Kong et Ralph, le loup-garou. Leur objectif désormais ? Réduire à néant les cinquante villes américaines qu’ils croiseront, et dans lesquelles ils passeront trois longues journées pour s’assurer qu’ils ont bien piétiné toute la population ! Tous les militaires et policiers du pays seront bien évidemment présents pour tenter de mettre fin au massacre. Mais même blessé, le monstre ne rompt pas : il pourra reprendre du poil de la bête en trouvant quelques mets de qualité derrière certaines fenêtres réduites en morceaux… mais il perdra encore davantage d’énergie s’il ingurgite quelque chose de moins naturel…

RAMPAGE, ce jeu américain originellement sorti en 1986 sur bornes d’arcade, est-il un jeu culte ? Très connu, oui – la plupart des joueurs de ma génération ont sans doute joué à ce jeu au moins une fois dans leur vie. Mais culte ? Eh bien, depuis que RAMPAGE a été adapté au cinéma en 2018, dans un film très crétin mais rendant un hommage improbable et agréable au jeu, je serais tenté de répondre par l’affirmative.

Pour ma part, c’est sur Amstrad CPC que j’ai connu RAMPAGE. Cette version est particulièrement jolie pour la machine, avec une bonne petite musique qui tourne hélas rapidement en boucle (et qui est en réalité une reprise du jeu TROJAN, mais chut…). Mieux : RAMPAGE sur Amstrad se révèle parfaitement jouable : on peut sauter, donner des coups de poing en haut, en bas, devant nous voire même derrière (très pratique quand on grimpe sur un immeuble et que l’on souhaite détruire celui qui est dans notre dos). Il est même possible de sauter d’un immeuble pour se rattraper sur le flanc d’un autre ! On fracasse des hélicos, on frappe des voitures de police, des bus et même des tanks. Bref, on a les crocs !

Le nerf de la guerre, c’est donc la destruction massive, la démolition mais, incisive ! Il faudra donc vous accrocher aux différents bâtiments et les saccager étage par étage, vous débarrasser des soldats qui y sont parfois embusqués, dévorer quelques bonus en évitant les malus et, surtout, penser à sauter loin de l’immeuble lorsqu’il commencera à s’effondrer – autrement vous vous réceptionnerez non pas comme un chat mais plutôt à la manière d’un hamster écorché, et perdrez pas mal d’énergie (à noter qu’à ce moment précis l’écran de l’Amstrad tremble de manière impressionnante, comme pour simuler une secousse fatale). Gardez aussi un œil de lynx sur les tanks, snipers et hélicoptères précités, puisque si leurs projectiles font la taille d’un pixel et sont donc parfois difficiles à discerner (c’est un défaut à mon sens), ils n’en grignotent pas moins votre barre de vie petit à petit, et celle-ci ne se régénère pas entre les niveaux. Oui, vous pouvez pousser un grognement de désapprobation.

Mais ne criez pas au loup pour autant ! Perdre n’est pas si grave, puisque même si le jeu annonce 50 niveaux, on a vraiment du mal à les distinguer les uns des autres et, surtout, il n’y a pas vraiment de fin. Le but de RAMPAGE est avant tout de marquer des points, de faire mieux que son voisin. Ce dernier fera d’ailleurs tout pour vous mettre des bâtons dans les roues et des griffes dans les joues, car contrairement au jeu d’arcade qui proposait des parties en solo à la base (le jeu à trois étant une option), sur Amstrad curieusement on n’a pas le choix : on joue constamment à trois. Le premier joueur contrôle Ralph le loup-garou, les deux autres (Lizzie le Godzilla-like et George le gorille) sont pris en main soit par l’ordinateur, soit par deux autres joueurs humains – et c’est cette dernière option qui est de loin la plus marrante, puisqu’il est possible d’envoyer des mandales à nos concurrents.

Bien évidemment le jeu a pris un petit coup de vieux, et il est très simple. Mais sur un Amstrad CPC, cette simplicité est davantage une force, qu’une farce. La principale scorie de RAMPAGE se trouve en réalité dans son objectif initial : le scoring. Dès le départ, le ver était donc dans le fruit… Attention, je n’ai rien contre les jeux de scoring, bien au contraire, mais ici entre les mains des développeurs du jeu, la notion de scoring est devenue superfétatoire. Ils n’ont pas soigné le concept et l’ont pris par-dessus la jambe… Un simple tableau des high scores, après un game over, ce n’était pourtant pas la mer à boire ! En fait, notre score apparait une dernière fois très furtivement à la fin de notre partie, dans une police d’écriture disgracieuse, puis s’envole loin des yeux, fallacieuse. Et contrairement à d’autres versions du jeu, sur Amstrad le nom des villes n’est pas affiché, impossible de savoir vraiment où on en est – de simples numéros pour marquer les niveaux auraient suffi.

Si cette version de RAMPAGE est loin d’être la meilleure, on ne va pas faire la fine bouche : pour l’Amstrad et pour l’époque, la ménagerie à trois de Midway, superbe, fait le taf en distribuant fun et moult baffes.

Note :     Nostalgie :

Curieusement inédit au Japon, RAMPAGE a su ravir beaucoup d’Occidentaux grâce à de nombreuses versions et portages, sur tout un tas de machines différentes. Sur Amstrad, le jeu n’est pas parfait mais fait honneur à la marque au croco, avec de jolies couleurs, une bonne maniabilité et quelques effets réussis, par exemple lorsqu’un immeuble s’effondre et nous emporte avec lui ! Bon appétit !

Images : Jeux vidéo et des bas

Une petite vidéo des premiersniveaux :

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