Märchen Maze (PC Engine, 1990)

MÄRCHEN MAZE
Année : 1990
Studio : NH System
Éditeur : Namco
Genre : Malice au pays des merveilles
Joué et testé sur PC Engine
Support : HuCard


La petite Alice s’endort, un livre de contes de fée sur les genoux. Un étrange lapin la réveille alors, et la prie de bien vouloir la suivre, afin de sauver son monde des griffes d’une reine puissante et maléfique. Une fois passée de l’autre côté du miroir, Alice se voit confier une paille magique, pouvant créer des bulles de savon plus ou moins grosses et capables d’anéantir les drôles de soldats de la reine. Des êtres bizarres qui tenteront par tous les moyens de faire tomber Alice dans le vide. Le pays des merveilles semble donc bien loin pour la courageuse petite fille…

MÄRCHEN MAZE est un jeu d’action/plateforme tiré d’une borne d’arcade en 3D isométrique. Sur PC Engine, la vue est sensiblement différente, avec une 2D donnant une illusion de 3D. On y contrôle la petite Alice dans un univers mignon et coloré, et pourtant particulièrement cruel, et torturé – l’essence même des vrais contes de fées (märchen signifiant conte de fées, en allemand). Le bouton II sert à tirer – appuyez dessus à de nombreuses reprises pour projeter des tas de petites bulles de savon, au contraire maintenez-le enfoncé durant un bref laps de temps pour lancer une grosse boule. Le bouton I quant à lui permet de sauter – un conseil : activez l’autofire de votre manette, ainsi lorsque vous maintiendrez la pression sur le bouton en question, Alice sautillera en continu, et c’est extrêmement important dans MÄRCHEN MAZE.

Contrairement aux apparences, MÄRCHEN MAZE n’est pas un shoot’em up pédestre, à mon sens. Certes il faut dégommer moult ennemis mais le nerf du jeu, la substantifique moelle des enjeux se situe au niveau de l’esquive et dans le calcul de la prise de risque. En sautant continuellement grâce à l’autofire, il est ainsi parfaitement possible (et recommandé) de privilégier la fuite au combat frontal – c’est encore plus vrai dans certains niveaux assez retors, comme le monde de glace et son inertie assassine. Surtout, se faire toucher par un tir adverse ne blesse pas Alice, mais la projette en arrière – vers le vide ! Le but est donc bel et bien de ne pas tomber hors des limites du jeu et d’atteindre la sortie du niveau, détruire les adversaires (les saponifier ?) étant complètement accessoire. À certains moments, lorsque le risque d’être submergé est trop grand, le saut ne suffit pas toujours, et tirer sur tout ce qui bouge est loin d’être évident. Le positionnement d’Alice se révèle alors extrêmement important : placée au milieu de l’écran, même touchée par un ballon ou un tir, elle devrait échapper (parfois de justesse) au grand saut dans le vide. Gardez aussi à l’esprit que la direction à laquelle elle fait face (et donc la flèche directionnelle pressée par le joueur) aura une influence sur la manière dont la petite fille sera éventuellement projetée.

Tous ces petits détails de gameplay font de MÄRCHEN MAZE un jeu éminemment prenant, et si ses niveaux sont relativement courts, ils sont aussi denses, et parviennent un peu à se réinventer – la glace, les tapis roulants, les miroirs libérant des Alice maléfiques, les sauts périlleux de radeau en radeau, les bonus à récupérer, etc. Les boss, eux aussi, proposent des mécaniques assez variées et parfois machiavéliques. Dès le début du jeu d’ailleurs, qui s’y frotte, s’y pique : pas de round d’observation avec Alice… ça passe ou ça casse. Sans surprise, ici c’est le joueur qui trépasse, et c’est à mon sens l’un des défauts du jeu : le premier niveau est ainsi relativement difficile – pour un premier niveau, j’entends. Le reste du jeu est du même acabit, mais cela peut se justifier par la relative petitesse des neuf mondes à traverser – et puis les continus sont illimités, on peut donc reprendre indéfiniment au début d’un niveau précis, cela vient contrebalancer la relative difficulté de l’ensemble. D’ailleurs lorsque l’on commence à maitriser les mécaniques du jeu, on franchit plus aisément les obstacles, aussi tordus soient-ils. Mais de là à dire que le jeu est trop facile, comme dans un Tilt de l’époque, non ! Excusez-moi mais si je n’étais pas si souvent tombé dans le vide, je me serais étouffé de rire, livide !

Au pays des merveilles de la PC Engine, MÄRCHEN MAZE figure dans le haut du panier des jeux d’arcade débordant de charme et d’originalité. Mais sa difficulté en dents de scie et ses sauts un brin rigides pourraient bien, auprès d’un certain public avare en effort, le transformer en conte de fainéants.

Note : Nostalgie :

MÄRCHEN MAZE est un excellent petit jeu d’arcade et de plateformes, débordant d’originalité (le but est de ne pas tomber dans le vide), aux graphismes mignons et colorés – Alice avec ses petites couettes bien animées est vraiment croquignolette. Mais prenez garde : sous ses atours de gentil troubadour, MÄRCHEN MAZE risque de vous faire rapidement déchanter : le jeu, un brin rigide, n’est pas si facile et demande de la concentration dès le premier niveau. 

Images : cdromance

Vidéo japonaise (1992) :

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