Fighting Force (PlayStation, 1997)

FIGHTING FORCE
Titre alternatif : Metal Fist
Année : 1997
Studio : Core Design Ltd.
Éditeur : Eidos Interactive / Electronic Arts Victor
Genre : les 4 (pas) fantastiques
Joué et testé sur PlayStation
Support : CD-ROM

L’unité d’élite Fighting Force est composée de quatre justiciers particulièrement efficaces au corps à corps : Hawk Manson, Mace Daniels, Alana McKendricks et Ben « Smasher » Jackson, le plus puissant mais aussi le plus lourd – Alana au contraire, frappe moins fort mais est beaucoup plus svelte. Leur cible est le criminel Dex Zeng, désormais à la tête d’une véritable armée de mercenaires, de tueurs de sang froid et même d’étranges mutants capables de se régénérer ! Autrefois convaincu que la fin du monde arriverait avec l’An 2000, et déçu de voir que l’Apocalypse n’a finalement pas eu lieu, il décide de corriger cette erreur lui-même. La Fighting Force va tout mettre en œuvre pour contrecarrer ses plans.

FIGHTING FORCE est particulièrement alléchant au premier abord, et la promesse d’un FINAL FIGHT en 3D semble tenue : quatre personnages jouables (plus ou moins rapides et puissants), possibilité de jouer à deux simultanément et, bien sûr, plusieurs coups différents – coup de pied, coup de poing, prise au corps, achèvement au sol et jet d’objets divers et variés sur les adversaires. D’ailleurs comme dans FINAL FIGHT, il est également possible de garder la plupart des objets en main pour les utiliser comme arme de poing, et il y a même des armes à feu à munitions limitées ! La variété est, ici, totale. Mieux : on sent qu’un vrai petit effort a été fait dans la mise en scène, avec ici un camion qui se renverse sur la route manquant de tout emporter sur son passage, là un hélicoptère qui débarque et qui commence à cracher du plomb, et un peu partout un système d’embranchement qui propose au joueur de choisir son chemin – niveaux, ennemis et même boss seront différents. Les environnements enfin, s’ils ont graphiquement pris un coup de vieux, font aussi preuve de variété (espaces parfois exigus, d’autres au contraire extrêmement ouverts) tout en proposant, çà et là, quelques secrets et discrètes surprises (nombreux éléments destructibles, par exemple).

Le jeu fait illusion durant quelques minutes mais, très vite, le soufflé retombe. Le talentueux studio anglais Core Deisgn n’a pas su se réapproprier les précieux codes d’un genre, cher aux Japonais : non on ne s’improvise pas réalisateur de beat’em up d’un coup de poing et de baguette magique. Malgré quelques bonnes idées, FIGHTING FORCE passe à côté du plus important : le plaisir de jeu. Les quatre personnages jouables sont ainsi hyper rigides, et même si je termine aisément l’aventure avec Hawk en mode easy, je le trouve beaucoup trop lourd – les personnages féminins sont plus recommandables, ils frappent moins fort mais sont plus rapides. Je me suis ainsi beaucoup plus amusé avec Lana qu’avec Hawk, en plus de terminer le jeu sans perdre la moindre vie – en mode easy toujours, je ne trouve pas FIGHTING FORCE suffisamment intéressant pour me frotter aux difficultés supérieures. Il n’y a pas de combo (ou alors ils sont simplissimes), on ne peut pas bloquer ni éviter les coups adverses, le saut est affreux et lorsque l’on projette un ennemi sur l’un de ses camarades suite à une prise au corps, ces derniers ne sont pas affectés (l’individu projeté passant littéralement au travers des autres personnages). Grotesque.

On me répondra, las, que le premier FINAL FIGHT était lui aussi assez rigide, et qu’il ne proposait pas non plus de parade ni d’esquive. Certes, mais presque dix ans plus tard, et en passant le jeu en 3D, il était peut-être temps d’améliorer le concept, non ? Surtout, FINAL FIGHT avait une âme, du chien, du charme. Des personnages inoubliables, des musiques mémorables. Rien de tout cela dans le jeu de Core Design, plutôt terne. Le manque de variété des coups enfonce le dernier clou dans le cercueil du joueur, souvent dépassé par les évènements : les méchants apparaissent de partout, parfois sans génie (on reste dans une salle pendant que le designer du jeu balance ses vagues ennemies ad nauseam), et souvent ceux-ci sont suffisamment perfides pour nous encercler. Normal, me direz-vous, mais pour s’en sortir le joueur n’aura pas d’autre choix que d’abuser de la seule attaque du jeu efficace en crowd-control : la glissade (qui fait plus ou moins office de balayette) qui peut se déclencher après une course. Il y a bien un coup de coude assez bien fichu, et permettant de toucher un adversaire situé dans notre dos, mais ça ne nous protège pas suffisamment si quelqu’un nous fait face au même moment.

Les joueurs ayant grandi avec FIGHTING FORCE me trouveront sans doute trop dur, la nostalgie arrondissant bien des angles aliasés. S’il n’en finit pas de péricliter, je dois bien avouer qu’avec le regard déformant de la nostalgie précité, il est tout à fait possible de s’amuser avec ce beat’em up, et de lui trouver quelques qualités.

Note :   Nostalgie :

FIGHTING FORCE tord le bras à la 2D sans toutefois parvenir à mettre un coup significatif à la 3D. Sympathique grâce à ses environnements variés, ses espaces clos ou au contraire plus ouverts (avec beaucoup d’éléments destructibles) et ses nombreux objets à ramasser/lancer/utiliser, le jeu de Core Design oublie néanmoins l’essentiel, à savoir le gameplay, ici bien trop rigide pour convaincre sur la durée.

Images : saiout.blog133 / lunchbox360

Vidéo preview de CD Consoles (E3 1997) :

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