Crisis Beat (PlayStation, 1998)

CRISIS BEAT
Année : 1998
Studio : Soft Machine
Éditeur : Bandai
Genre : Crisis 32 Beat
Joué et testé sur PlayStation
Support : CD-ROM


Princess of the Fearless, le plus grand paquebot du monde, quitte Londres pour New York, avec à son bord des milliers de passagers enchantés à l’idée de fêter Noël en ces lieux. Très vite pourtant, un groupe de terroristes va prendre le contrôle des opérations. Pour quelle raison ? Et pourquoi leur chef semble-t-il à ce point s’intéresser à une petite fille nommée Milly ? Heureusement pour les passagers, quatre héros en devenir se trouvent à bord. Eiji Garland, un policier américain. Julia Jefferson, aka JJ, mannequin de profession mais qui sait aussi se battre, et dont les prises au corps sont redoutables. Keneth Kirova, un agent secret russe aux coups de pied ravageurs. Et l’étudiante Yan H. Feisu, rapide et qui manie le balai non pas pour nettoyer sa chambre, mais pour faire le ménage parmi les truands !


Alors que du temps de la 2D le genre avait longtemps été frappé du sceau de la maitrise des studios japonais, DYNAMITE DEKA (aka DIE HARD ARCADE) de Sega a logiquement montré la voie de la 3D avant qu’un studio britannique ne reprenne précipitamment le flambeau, en s’y brulant légèrement les doigts, avec le jeu FIGHTING FORCE. Parce qu’il faisait office de précurseur, FIGHTING FORCE est resté dans les cartes mémoires des joueurs PlayStation des années 90. Cette espèce de FINAL FIGHT en 3D n’était pas sans qualité mais son gameplay, particulièrement rigide, manquait cruellement de finition. Le Japon ne pouvait décemment pas rester sans réaction face à ce crime de lèse-majesté, et Bandai sortait une année plus tard sa propre version du genre en 3D, intitulée CRISIS BEAT – et quitte à ne pas faire les choses à moitié, autant refaire le coup de DYNAMITE DEKA en s’inspirant outrageusement des films DIE HARD : ici donc un paquebot qui tient lieu de piège de cristal à huis clos, et l’attaque d’un groupe terroriste à l’approche des fêtes de Noël avec, à sa tête, un leader machiavélique sosie de Hans Gruber. Die Harder ?


Si le jeu a bien évidemment vieilli, graphiquement parlant, il coche néanmoins toutes les cases du parfait petit beat’em up. Comme souvent à l’époque, ici pas de parade ni d’esquive, la meilleure défense étant l’attaque, le crowd-control et l’utilisation de notre environnement. Quatre personnages sont disponibles (avec, pour chacun un début d’aventure différent), mais Eiji me parait, de loin, le plus équilibré, les trois autres ayant le mérite de proposer un gameplay original certes, mais également moins pratique pour les parties solo – Keneth Kirova a la classe (il ne se bat qu’avec ses jambes !) et a une super allonge mais ses projections sont faibles, et il ne peut pas courir. Et Julia, par exemple, est un personnage axé sur les prises au corps et très sympa à prendre en main, mais aussi un peu lourde par rapport à Eiji. Quant à la petite Feisu, elle est super rapide mais son allonge est retreinte, et ses coups peu puissants. Pour toutes ces raisons, je considère ces trois personnages comme d’excellents compléments à Eiji en cas de parties à deux en coopération, plutôt que comme des premiers choix pour une partie solo.


Eiji peut donc à peu près tout faire, et ses combos pied/poing sont efficaces en plus d’être assez simples à réaliser. Il peut ainsi courir et frapper brutalement en bout de course, se saisir des ennemis pour les cogner ou au contraire les projeter sur d’autres adversaires (c’est essentiel à mon sens), ramasser de nombreux objets pour s’en servir d’armes, ou encore sauter en donnant un coup de pied ravageur. CRISIS BEAT propose aussi une mécanique très originale, commune aux quatre personnages du jeu, dénommée Lock-On Counter. Et je vous vois venir avec vos gros sabots mais non, il ne s’agit pas d’un contre ! En fait si vous parvenez à acculer un adversaire contre un élément du décor, le Lock-On Counter se déclenche et vous pourrez défoncer le pauvre hère dans une vitrine, contre un meuble quelconque voire le faire basculer par-dessus une rambarde si vous vous situez en hauteur – dans les airs ? En plus d’être particulièrement ludique et impressionnante, cette mécanique permet de gagner des points et donc de scorer davantage – très important pour gratter quelques vies supplémentaires, car le jeu n’est pas si simple notamment sur la fin. C’est d’ailleurs grâce au gain de ces vies que je suis parvenu à réaliser un 1CC avec Eiji en mode normal, le boss final étant une véritable plaie (Die Hard and Retry ?).


Rythmé, très maniable et proposant des ennemis relativement variés pour le genre et des boss intéressants à affronter, CRISIS BEAT est surtout un beat’em up proposant de nombreuses frappes impactantes, ainsi que des joutes à la fois stressantes et amusantes. Le fait de déambuler dans un gigantesque paquebot de croisière vient même ajouter un petit côté folklorique à l’ensemble. Si le jeu de Bandai a bien évidemment vieilli et qu’il ne soutient pas la comparaison avec des beat’em up plus récents, beaucoup de retrogamers seront, j’en suis sûr, absolument ravis d’embarquer dans ce grand bateau qui a incontestablement mis FIGHTING FORCE, sorti un an plus tôt, K.O.

Note :   Nostalgie :

En 1998, Bandai se jette à l’eau avec un genre qui va devenir très populaire : le beat’em up en 3D. Ici, la croisière s’amuse à distribuer coups de pied, de poing et autres joyeusetés. De nombreux coups et combos, quatre personnages jouables et un rythme soutenu : CRISIS BEAT fait le nécessaire et si, à l’instar d’autres titres du même genre et de la même époque, certaines de ses mécaniques n’ont pas très bien vieilli, il devrait combler les amateurs de jeux à l’ancienne, celles et ceux qui n’ont pas peur, de temps à autres, de jeter un petit coup d’œil dans le rétro.

Images : Gamefaqs

Intro/trailer du jeu :

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