Disney’s TRON: Evolution (PlayStation 3, 2010)

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DISNEY’S TRON: EVOLUTION
Année : 2010
Studio : Propaganda Games
Éditeur : Disney Interactive Studios
Genre : le prix ci-tron
Joué et testé sur PlayStation 3
Support : Blu-ray

CLU décide de tendre un piège à Flynn, et d’éradiquer la communauté d’ISOs, ces Programs apparus spontanément… pour ne pas dire miraculeusement. Avec Flynn et Tron sur la touche, CLU a les mains libres pour mettre son terrible plan à exécution : c’est un véritable génocide qu’il va commencer à planifier. Quorra, l’une des ISOs, va parvenir à lui échapper non sans mal. Heureusement, elle pourra compter sur l’aide providentiel d’un énigmatique Program : spécialiste des combats au disque, pilote de moto et conducteur de tank émérite, le héros mutique est également d’une redoutable vivacité, et avec sa pointe de vitesse infernale, il pourra naviguer jusqu’à la verticale, sur les murs de la brillante cité presque transparente.

Avant de revoir ses priorités au mépris de tout bon sens artistique et narratif, la firme Disney avait su produire de très bons films en prises de vue réelles, jusque dans un passé relativement proche : les premiers PIRATES OF THE CARRIBEAN, NATIONAL TREASURE ou encore TRON: LEGACY, suite du légendaire TRON. Diable, il y avait de sacrés films Disney à cette époque quand même, et vous souvenez-vous de THE BLACK HOLE ?! Mais revenons à nos moutons à nos néons : le jeu TRON: EVOLUTION, sorti en 2010, se déroule dans l’univers de LEGACY. Il s’agit d’une préquelle revenant sur la folie des grandeurs frappant CLU, le génocide des ISOs et expliquant comment Quorra (toujours doublée par Olivia Wilde mais mal modélisée) fut capable de survivre à ce massacre – je ne vous divulgâcherai rien en vous avouant que c’est grâce à vous, joueur dévoué et ô combien méritant !

Vous contrôlez donc ce Program, un héros anonyme aussi mutique durant les débats que brutal en combat. Une aubaine puisque TRON: EVOLUTION est principalement constitué de phases de beat’em up. Vous allez ainsi livrer de nombreuses batailles à grands coups de disque, ponctuées de sauts incroyables aux chorégraphies improbables, de parades, de contre-attaques et d’esquives rapides comme l’éclair de la plus puissante des cartes mères. De nombreux combos sont disponibles, des améliorations seront progressivement accessibles et plusieurs types de disques, aux effets très variés, sont sélectionnables à la volée via la croix directionnelle. Les joutes se révèlent plutôt agréables et nerveuses, mais elles se renouvellent peu – les ennemis faisant parfois extrêmement mal, on finit par ne plus prendre le risque de varier les attaques et donc les plaisirs, mais par assurer avec les deux ou trois coups qui fonctionnent le mieux. Durant le dernier tiers du jeu, on se retrouve même à devoir gérer des vagues innombrables d’adversaires dans des salles qui souffrent du syndrome Ctrl+C/Ctrl+V et c’est, disons-le franchement, un peu décourageant.

Pour apporter de la variété à l’aventure, les développeurs ont eu la présence d’esprit d’incorporer à celle-ci plusieurs phases aux gameplays très différents. De nombreuses séquences de plateforme viennent ainsi jalonner la progression du joueur : on court sur les murs, on saute, on virevolte… et on se ramasse souvent dans le vide sous la forme d’un reset insipide. La caméra très perfectible n’aide donc pas à apprécier ces séquences de parkour qui, sans être infamantes, auraient quand même pu proposer un peu plus d’exploration. L’action prend parfois un tout autre visage en nous mettant aux commandes d’un tank – le gameplay y est relativement limité mais il a aussi le mérite de défouler. Enfin, il nous sera également possible de piloter une moto sur des circuits imprimés – hélas là aussi, si les premières minutes sur le bitume bleu presque transparent sont impressionnantes, on finit par quelque peu rager en raison d’une mauvaise visibilité. En bref, pas de quoi se relever la nuit – sauf pour admirer cette magnifique valse de néons, ce vide improbable qui pourtant, luit.

Mais comme la vérité, mon plus grand regret est ailleurs : alors que l’univers s’y prêtait tellement, TRON: EVOLUTION ne propose pour ainsi dire aucune compétition dans sa campagne solo, comme on a pu en voir dans les films, façon jeux du cirque numériques. C’est la consternation ! En particulier quand on sait que des adaptations vidéoludiques non officielles du premier TRON avaient su relever le défi avec brio, à la fin des années 80 et au début des années 90 sur Amiga et Atari ST – fans des années 80, fans jusqu’au bout des saints Graal, jetez-vous sur TECH, et DISC, deux artefacts bénis des dieux du pixel !

Malgré toutes mes réserves, je ne peux me résoudre à jeter TRON: EVOLUTION dans la corbeille de mon interface Windows – et encore moins à la vider en sombrant dans la sinistrose. Certes EVOLUTION ne sera pas intronisé meilleur jeu de la saga, puisque même des titres officieux ont eu l’outrecuidance de faire mieux. Mais le jeu est attachant, il a aussi le mérite d’être assez court et de nous permettre de replonger tête la première dans des visuels et des musiques (assez décevantes) proches de ceux du film pour lequel, j’en suis sûr, vous aussi éprouvez un attrait presque charnel. Et aussi improbable que cela puisse paraitre, peut-être que, comme moi, vous aurez envie, au terme de votre partie, de relancer la machine pour profiter d’un newgame+ en mode hard en débloquant de nombreuses compétences pour vous simplifier la vie et ainsi voir encore un peu plus loin. Vous avez bien gardé une pièce au fond d’une poche ? Alors insert coin !

Note :

TRON: EVOLUTION n’est pas un mauvais jeu, j’ai même poussé le vice de la valse haptique à le terminer deux fois de suite dans des difficultés différentes (le newgame+ est une bonne idée). Hélas il est aussi beaucoup trop bancal, imprécis pour ne pas dire irritant pour être conseillé à un joueur lambda, qui ne connaitrait la franchise ni d’Eve ni de Quorra, ni d’Adam.

Images : Jeuxvideo.com

Preview dans le JT de Game One (2011) :

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