8-ban Deguchi | 8-ban Noriba (PlayStation 4, 2024)

8-BAN DEGUCHI | 8-BAN NORIBA
Titre alternatif : The Exit 8 | Platform 8
Année : 2024
Studio : KOTAKE CREATE
Éditeur : Playism
Genre : métro, boulot, pas de tuto
Joué et testé sur PlayStation 4
Support : Blu-ray


Vous vous engagez dans le couloir d’une station de métro, en espérant rapidement atteindre la sortie 8. Vous croisez alors un homme d’âge moyen, qui marche avec les yeux rivés sur son smartphone.Mais vous vous contentez de suivre le couloir pour, à votre grande surprise, vous retrouver exactement à votre point de départ. Le même couloir, les mêmes posters sur le mur et, surtout, le même homme d’âge moyen qui vous ignore une nouvelle fois ! Tout est identique. Tout, vraiment ? Si vous ne voulez pas perdre les pédales dans cette ligne droite aux faux airs de dédale, peut-être devriez-vous commencer à faire attention aux détails…

Avec THE EXIT 8, le joueur se retrouve embarqué dans une bien étrange odyssée. Pour lui, cela a commencé le long d’un couloir solitaire du métro, alors qu’il cherchait une sortie que jamais il ne trouva.

Tandis que vous traversez le premier couloir en direction de la sortie 1, vous êtes saisi d’une sensation très bizarre. Quelque chose qui cloche. Une anomalie ? Et vous vous retrouvez au départ, au point 0. Le joueur est en réalité coincé dans un loop, et pour s’en extirper il devra avoir le sens de l’observation. Car à force de traverser encore et encore le même couloir, vous apprendrez à le connaître, à repérer le moindre de ses interstices, traîtres. En cas d’anomalie, c’est un signal : le chemin que vous empruntez n’est pas le bon, il vous faut revenir sur vos pas et, enfin, prendre la direction de la sortie 1. Puis de la sortie 2, de la 3… Mais à la moindre erreur, au moindre faux pas dans ce dédale mental en ligne droite, vous reviendrez à votre point initial, le couloir 0.

Le jeu, apparemment simple mais plein de subtilité, comme une parabole de la solitude d’une société moderne controversée, se révèle absolument passionnant. THE EXIT 8 fait partie de ces expériences qui ne laissent pas indifférent. En jouant ostensiblement la carte des non-dits, EXIT 8 fait évoluer le joueur dans un univers aux contours flous et pourtant apparents. Rien n’est expliqué et c’est mieux ainsi. À la manière de LSD sur PlayStation, on sort ici clairement de notre zone de confort en ayant la sensation, à tout moment, de pouvoir toucher du doigt quelque chose d’indicible, un malaise rampant. Le jeu est en effet très dérangeant, voire ponctuellement effrayant si vous faites l’effort de vous plonger sérieusement dans ce rêve lucide aux relents de cauchemar, livide.

Lorsque le jeu est sorti au format physique, il a été accompagné par sa suite, PLATFORM 8, bien présente sur le disque et qui nous restera longtemps en tête : cette fois, le joueur se retrouve coincé dans une voiture de métro, elle-même engoncée dans un loop aux contours une nouvelle fois très flous, et rances, aspectant la démence ? Pour progresser de voiture en voiture, il faudra de nouveau avoir un sens aigu de l’observation, au risque de revenir à votre point de départ voire de vous faire hacher menu par d’énigmatiques monstres ventrus. Les règles sont, ici, légèrement différentes du jeu précédent, et découvrir comment progresser fait partie intégrante de l’expérience proposée.

THE EXIT 8 | PLATFORM 8 sont des espèces de Walking Simulator courts mais saisissants, surlignant avec talent l’anormalité de la normalité, pensés sur mesure pour les joueurs aventureux de l’impossible et flous à lier, qui apprécieront d’autant plus le voyage qu’ils aiment déambuler dans le métro japonais pour profiter de son charme en biais.

Note :

THE EXIT 8 | PLATFORM 8 sont des jeux extrêmement mystérieux et dérangeants, que je vous conseille de découvrir sans avoir trop d’informations, cela atténuerait la puissance de leur charme vénéneux. Évitez donc toute vidéo de gameplay trop longue et autres guides sur Internet, et plongez tête la première sur le billot cauchemardesque du métro japonais.

Trailer :

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