BEYOND THE ICE PALACE
Année : 1988
Studio : Elite
Éditeur : Elite
Genre : le héros vient du froid, le corps naît de glace
Joué et testé sur Amstrad CPC
Support : cassette ou disquette
Au-delà du palais de glace, très loin toujours plus au nord, se trouve une terre secrète et mystique, en proie à d’obscurs démons mettant le monde à feu et à sang. Si vous parvenez à vous tailler un chemin dans les entrailles de sombres souterrains, peut-être parviendrez-vous à débusquer le maître magicien responsable de toutes ces larmes et de ce chaos.
En matière d’arcade et de jeux de plates-formes, les consoles ont presque toujours fait la nique aux ordinateurs. Quand on fouille bien, pourtant, il est possible de trouver de belles petites réussites en la matière : RICK DANGEROUS par exemple, ou encore le sous-estimé BEYOND THE ICE PALACE. Ce dernier titre est l’œuvre de David Perry pour Elite, éditeur responsable d’un nombre incalculable de jeux sur ordinateurs dans les années 80 (originaux ou non) : COMMANDO, PAPERBOY, IKARI WARRIORS, LIVE AND LET DIE, voire même le célébrissime GHOSTS’N GOBLINS. D’ailleurs BEYOND THE ICE PALACE (un jeu original, il ne s’agit pas d’un portage) semble quelque peu s’inspirer de GHOSTS’N GOBLINS. Outre qu’il s’agit également d’un jeu de plates-formes mâtiné d’action en 2D, BEYOND THE ICE PALACE met en scène plusieurs fois durant l’aventure un monstre ailé (assez difficile à tuer) qui ne lâche jamais le joueur avant que ce dernier ne se décide enfin à éradiquer le sale animal. Il s’agit bien évidemment d’une copie de la gargouille qu’Arthur doit se farcir dans GHOSTS’N GOBLINS. On retrouve un autre détail propre au jeu de Capcom : les armes secondaires un peu pourries que l’on aimerait éviter, mais qui sont flanquées en plein milieu de notre chemin et dont on s’empare parfois par erreur. Oui, les sadiques travaillant chez Elite mettront ainsi plusieurs fois l’arme la plus faible du jeu sur des plates-formes très étroites : bon courage pour ne pas vous saisir de ce bonus empoisonné ! Suite officieuse de GHOSTS’N GOBLINS, suite avortée du premier jeu THUNDERCATS, BEYOND THE ICE PALACE a connu une drôle de genèse, et comme d’autres œuvres maudites, est parvenue à atteindre un niveau de qualité inattendue.
BEYOND THE ICE PALACE se joue donc presque comme un jeu de plates-formes sur console, et très franchement il aurait pu sortir sur Famicom ou Master System, il n’aurait pas dépareillé. Bien sûr il aurait alors fallu l’améliorer un tout petit peu sur le fond : ajouter des niveaux par exemple (il n’y en a que trois qui se terminent en moins de dix minutes au total – mais le jeu est tellement dur…), placer quelques passages secrets çà et là, des bonus cachés, permettre de pouvoir tirer à la verticale, voire différencier davantage les différentes armes. Mais oui, BEYOND THE ICE PALACE aurait pu être édité sur les consoles 8 bits : et ça, ce n’est pas un mince compliment. Le fait d’y jouer au pad aurait d’ailleurs sensiblement tiré son gameplay vers le haut. En effet, pousser le joystick pour sauter m’a toujours un peu gêné dans un jeu de plates-formes : je préfère appuyer sur un bouton.
Si BEYOND THE ICE PALACE fut porté sur ordinateurs 8 et 16 bits, c’est bien sur l’Amstrad CPC qu’il convient d’y jouer : certes sur Amiga, par exemple, il est plus joli mais il n’est qu’un jeu parmi d’autres (il ne pousse pas non plus les capacités de l’Amiga dans leurs derniers retranchements). Au contraire, sur Amstrad BEYOND THE ICE PALACE est un pur petit joyau : superbes graphismes très colorés, excellente ambiance sonore (notamment la musique d’intro, géniale, œuvre de David Whittaker), animation souple (regardez les mouvements des jambes et des cheveux !) : on regrette que tous les jeux Amstrad n’aient pas bénéficié du même traitement.
Classique jeu de plates-formes en 2D, le soft façonné par Elite vous octroie neuf vies au total. Et croyez moi, ce n’est pas du luxe. BEYOND THE ICE PALACE est en effet très difficile, et ce ne sont pas les esprits que vous pouvez appeler à l’aide à deux reprises uniquement qui vont vous permettre de boucler le jeu facilement. Préparez-vous en effet à criser et à pleurer du sang car vous n’aurez aucun continu à votre disposition, et au moindre de vos pixels effleuré par un monstre, vous rendrez l’âme dans d’atroces souffrances. Curieusement le boss final est d’une facilité déconcertante…
On pourra bien évidemment pester contre la difficulté du jeu (présente uniquement pour masquer le très faible nombre de niveaux) et contre la redondance certaine des tableaux (pas le moindre niveau dans la glace alors que c’est dans le titre, nom d’un pixel mort !). BEYOND THE ICE PALACE n’en demeure pas moins un jeu de plates-formes de grande qualité : techniquement réussi, proposant un challenge relevé et un gameplay simple mais efficace. Si vous voulez découvrir toutes les pépites de la micro-informatique des années 80, ignorer ce jeu me glacerait d’effroi. Oui, ce serait un ice crime.
Malgré un manque de finition en matière de level design (défaut inhérent au support micro pour des jeux de ce genre), BEYOND THE ICE PALACE est un jeu de plates-formes figurant parmi les meilleurs que compte l’Amstrad : jouable, (trop ?) difficile mais néanmoins faisable (je l’ai terminé une fois sans cheat quand j’étais gamin), BEYOND THE ICE PALACE exploite également magnifiquement les capacités de la petite machine de la marque au crocodile. En exagérant un peu, on croirait presque avoir un jeu console, sous les yeux.
Une vidéo de gameplay sur Amstrad :
Mais mon dieu Oli, où tu vas les chercher : « Genre : le héros vient du froid, le corps naît de glace »
Chapeau lol
J’ai pas froid aux yeux, comme on dit 🙂 (en réalité j’ai quand même un peu honte pour le jeu de mot sur BEYOND THE ICE PALACE)
Tu devrais pas, il est énorme ce jeu de mot (laid)