The Super Shinobi (Megadrive, 1989)

icone megadrive japTHE SUPER SHINOBI
Titre alternatif : The Revenge of Shinobi
Année : 1989
Studio : Sega AM7
Éditeur : Sega
Genre : les arts martiaux, c’est mon shin-hobby
Joué et testé sur Megadrive
Support : cartouche


Vous êtes Joe Musashi, expert en ninjutsu qui a déjà fait ses preuves avec les scalpes des membres du clan Zeed. Trois ans après une première bataille sanglante, vous allez être amené à croiser à nouveau le fer avec ce triste clan, rebaptisé Neo Zeed.

Neo Zeed qui n’a, cette fois-ci, pas fait les choses à moitié : après avoir abattu votre maître, ils ont kidnappé Naoko, votre fiancée. Surarmé (shuriken, katana, magies) et surentrainé, vous vous lancez donc à la poursuite du sinistre leader du clan. Et dépêchez-vous, car le temps de Naoko est compté. Ça tombe bien, me direz-vous, car la vengeance, chez les ninjas, est un plat qui se mange aussi chaud que le cœur fraichement arraché des suppliciés.



THE SUPER SHINOBI est l’un des jeux de l’ère 16 bits qui m’a le plus marqué, consoles et ordinateurs confondus. Il faut dire qu’il fut l’un de mes premiers achats sur Megadrive – voire même peut-être le premier, mes souvenirs sur la question étant aussi flous qu’un ninja s’évanouissant dans un nuage de fumée en plein brouillard. En gros je quittais le monde Amiga pour celui de Sega (en attendant la Super Nintendo un an après), et si l’Amiga avait été une machine extraordinaire en son temps, elle n’a pas vraiment possédé de jeux de plates-formes et d’action aussi stylisés qu’un SHINOBI (la version Amiga avait été bien foirée). Avec THE SUPER SHINOBI, j’ai donc pris une belle claque, disons même un joli shuriken en plein visage.


Le ninja est sur la bonne voie, oui il tient le bambou

Avec le recul (mais pas trop sinon vous allez tomber dans l’un des nombreux trous que compte ce jeu de fourbes), on ne peut pas dire que le titre de Sega a mal vieilli. Néanmoins, si on le compare à sa suite (THE SUPER SHINOBI 2) et à son spin-off (SHADOW DANCER), force est de constater qu’il est celui ayant pris le plus de plomb dans l’aile avec les années. Les coups ne sont finalement pas si nombreux (shuriken à distance, katana ou kick si vous êtes proche de votre adversaire), Musashi est un peu (très) rigide et quelques détails font mal (on peut parer les tirs adverses uniquement lorsque l’on a un power up et uniquement quand on marche – si on reste debout sans bouger, impossible de bloquer une attaque : pourquoi ?).

Bref, THE SUPER SHINOBI ne possède ni la palette de coups de THE SUPER SHINOBI 2, ni l’originalité de SHADOW DANCER (le chien !) mais il faut bien garder à l’esprit qu’il est sorti en 1989 et qu’il révolutionne totalement le premier SHINOBI, qui date de 1987. Replacé dans ce contexte, THE SUPER SHINOBI est absolument énorme : les niveaux sont nombreux et variés (Japon traditionnel avec forêt de bambous, complexes futuristes, grottes labyrinthiques, autoroutes et voitures assassines, train lancé à toute allure, avion dont on risque de se faire éjecter à tout instant…), les musiques sont excellentes, la difficulté est bien présente (franchement, faut s’accrocher), les méchants absolument géniaux (clins d’œil à Terminator, Hulk, Rambo, Spiderman, Batman, Godzilla – tout du moins dans les premières versions japonaises du soft) et, surtout, le jeu a une âme. Du coup, malgré la difficulté et quelques passages que les plus jeunes joueurs trouveront assez injustes (un tir mal encaissé nous stoppe en plein saut du coup on tombe dans le vide), des graphismes qui manquent parfois de détails et surtout un héros d’une raideur à faire peur (heureusement le double saut arrondit bien les angles), THE SUPER SHINOBI est une vraie bonne grosse aventure comme on n’en fait plus vraiment. Un challenge à l’ancienne qui vous fera même stresser en mode easy et qui vous fera surtout passer des moments inoubliables : la musique groovy de China Town et ses guerrières chinoises à la jupe fendue, la découverte de la forêt de bambous, les magies qui vous poussent à des choix impossibles (vaut-il mieux sacrifier une vie pour faire plus de dégâts à un boss ou utiliser une protection électrifiée ?), l’autoroute qui se joue sur deux plans différents, et bien évidemment tous ces nombreux passages à connaître sur le bout des doigts (dans le cas contraire c’est le jeu qui vous en adressera un fièrement dressé avec un joli panneau de Game Over – ici pas de continus infinis, vous êtes un ninja bon sang, pas un Pokémon).

Pour qui sait un tant soit peu manier les jeux d’action/plates-formes exigeants en 2D, THE SUPER SHINOBI se laissera malgré tout apprivoiser. Oui, avec Musashi l’effort paie, et le joueur chevronné progresse sans cesse, à grands renforts de litres de sang et de sueur versés sur son joypad, unique témoin de ces joutes dantesques dont on aime se rappeler l’ampleur en les recommençant à l’infini. THE SUPER SHINOBI est ainsi, sans doute, l’un des jeux vidéo que j’ai terminé le plus de fois (notez qu’il y a plusieurs fins différentes). Alors certes, vous me direz qu’il a moins bien vieilli que les deux autres opus Megadrive, qu’il est un peu moins réussi. Mais je vous répondrai qu’il s’agit sans doute là d’une lapalissade – au-dessus de laquelle le ninja saute avec classe, puisque THE SUPER SHINOBI est sorti un an avant SHADOW DANCER et quatre (un gouffre !) avant THE SUPER SHINOBI 2. Bref il s’agit d’un classique, que je préfère d’ailleurs légèrement à SHADOW DANCER. Un grand jeu… que vous risquez malgré tout de goûter différemment suivant que vous l’ayez connu à l’époque, ou non.

Note :      Nostalgie :

THE SUPER SHINOBI a, en son temps, totalement révolutionné le gameplay du premier SHINOBI. Quatre magies disponibles très différentes (protection, sauts décuplés, bombe humaine, dragon dévastateur), un saut modulable suivant la pression effectuée sur le bouton, le double saut salvateur, la pluie de shurikens, les secrets, les boss mythiques, les niveaux variés et bien évidemment le challenge extrêmement relevé… mais néanmoins faisable si vous êtes prêt à transpirer. Un jeu monumental pour l’époque, qui a certes pris un petit coup de vieux (surtout que THE SUPER SHINOBI 2 lui est maintenant clairement supérieur), qui fait parfois trop appel au par cœur à la manière du premier opus, mais qui demeure aujourd’hui encore une référence du genre. Clairement un jeu quatre étoiles shurikens.

Images : jeux vidéo et des bas

Vidéo d’époque :

mag vintage

The Super Shinobi (Megadrive, 1989)
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